Depuis deux ans, Alexandre Dumas a retrouvé un nouveau souffle au cinéma. Le diptyque Les Trois Mousquetaires avait posé une première pierre (inégale) dans l’univers incroyable (modernisé) de l’illustre auteur. Le non moins célèbre Comte de Monte-Cristo fait beaucoup mieux. Déjà, derrière le scénario des aventures de d’Artagnan et sa bande, le duo Alexandre de La Patellière-Matthieu Delaporte transpose l’histoire d’Edmond Dantès tout en revêtant également les chapeaux de réalisateurs. Nous connaissons tous l’histoire. Un jeune marin suscitant la jalousie est arrêté le jour de son mariage et incarcéré au Château d’If. Quatorze ans plus tard, il s’enfuit pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.
Le Comte de Monte-Cristo : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte adaptent intelligemment l’œuvre de Dumas
Hommes de théâtre autant que de cinéma, Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte ont le sens des mots. L’œuvre de Dumas leur va à merveille. Sans le trahir, ils prennent des libertés – impossible de faire autrement lorsqu’on adapte une œuvre de plus de 1 400 pages – pour mieux la moderniser mais surtout la sublimer. Les décors naturels somptueux offrent une ampleur visuelle impressionnante. La production classique et sans fioritures réserve quelques scènes spectaculaires (la séquence d’ouverture, l’évasion ou encore le duel final pour ne citer qu’elles). Cette épopée romantique en forme de thriller de près de trois heures se déroule à une vitesse vertigineuse, sans aucun temps mort, et sans que la tension ne retombe jamais.
Pierre Niney entre l’ombre du Comte de Monte-Cristo et la lumière d’Edmond Dantès
Cette histoire de vengeance haletante prend une puissance incroyable grâce à un casting parfait de A à Z. Aussi convaincant que l’ensoleillé et naïf Edmond Dantès, que le sombre et implacable comte de Monte-Cristo, Pierre Niney disparaît derrière son personnage et impressionne jusque dans son ses gestes et sa voix. Aidé par un maquillage fascinant, il devient un super-héros rongé par la haine. Un terrible vengeur noir déguisé, bien avant un certain Batman, la mode du comics et l’hégémonie de Marvel au cinéma. La lumière vient de l’hypnotisante Anamaria Vartolomei, tandis qu’Anaïs Demoustier incarne avec force la superbe héroïne romantique qu’est Mercédès. Attirant plus de 9,3 millions de spectateurs curieux en salles, notre Edmond Dantès national a également battu Deadpool et Wolverine (3,7 millions d’entrées). Les ventes du livre ont même explosé. Alexandre Dumas n’en demandait pas tant.
