Le Baron Samedi, un joaillier sétois à la croisée des arts et des légendes

Le Baron Samedi, un joaillier sétois à la croisée des arts et des légendes
Le Baron Samedi, un joaillier sétois à la croisée des arts et des légendes

Le Baron Samedi, joaillier basé à Sète, s’inspire des mythes et légendes pour créer des bijoux uniques.

Rencontrer le Baron Samedi de Sète, c’est renouer avec la mythologie. Au-dessus de son établi de bijoutier installé dans son appartement du Quartier Haut, trône une lithographie évoquant le « Pouffre soleil », allégorie de la naissance des joutes sétoises inventées au XVIIe siècle.. « À l’origine, j’étais plutôt sculpteur. J’ai toujours été attiré par les monstres, les créatures, » confie-t-il Baron Samedi, alias Jean-Jacques Escalas, en désignant une de ses œuvres modelée en plastiline rose. Nommé « Charybde et Sylla », en référence aux dangers du détroit de Messine. Mais c’est le monde de l’orfèvrerie qui s’impose alors à lui.

Un fondateur pour mentor

L’aventure commence l’année de son propre mariage en 2017. “Je n’ai pas trouvé de bijoutier pour réaliser le dessin que j’avais réalisé pour la bague de ma femme (ornée de chauves-souris serties de diamants, ndlr), j’ai donc conçu moi-même le modèle en cire”dit-il. Cette technique de moulage à la cire perdue permet de créer à volonté des prototypes avant de les réaliser en métal précieux. Jean-Jacques finit par avoir une rencontre fondatrice avec son futur mentor dans le métier : un fondateur basé à Mireval, Pascal Henri. « Maintenant, je vais le voir une fois par semaine, on parle du métier. Nous avons créé un lien très particulier, important pour moi ».

Requins, dauphins et œuf cosmique

Mais le voyage sera long pour celui qui ne s’appelle pas encore Baron Samedi. Un nom d’artiste inspiré de la culture vaudou. Entité haïtienne qui incarne l’esprit de mort, de résurrection et le pouvoir de guérison. “Il réveille les morts, crée des zombies, souffle des poudres magiques”décrit Jean-Jacques. Histoires homériques, jeux vidéo, séries, peinture, cinéma, bande dessinée constituent aujourd’hui ses influences dans la haute joaillerie, avant tout masculine.
Dans son bestiaire joaillier, on retrouve les mâchoires du légendaire requin japonais Isonade, les tentacules de poulpe, les dauphins symboles de Sète, les yeux des dragons Targaryen et même la mer déchaînée, travaillés avec élégance et grande recherche. “Ici, je crée une décoration inspirée d’un œuf cosmique, très en vogue à l’époque victorienne.”
Mais avant de donner libre cours à son art, Jean-Jacques a suivi une formation (Fongecif) dans la plus pure tradition de l’orfèvrerie à l’Institut Régional de Formation aux Métiers de l’Artisanat de Nîmes. Il apprend les gestes chez le joaillier Poisson à Nîmes et obtient son CAP. « Il est créatif, il m’a beaucoup appris. Comment choisir les pierres, il a beaucoup corrigé mes gestes. Il m’a même acheté un établi pour que je puisse apprendre”se souvient l’artisan sétois, remarqué pour ses qualités de “modéliste”.

Établi sur la table à manger

« En 2020, je me sentais prêt ». Jean-Jacques décide de se lancer à son compte et obtient son poinçon de joaillier. Des fraises, des perceuses et un moteur suspendu envahissent la table à manger. Son four à émail a trouvé une petite place dans la cuisine. Baron Samedi partage ses projets créatifs sur les réseaux sociaux où il communique directement avec ses clients pour des projets personnalisés. On découvre ses incroyables collaborations avec une grande variété d’artistes (lire ci-dessous). «Quand j’étais sculpteur, je travaillais avec d’autres artistes. J’ai voulu préserver la chose, comme avec le tatoueur Fred Inkvader avec qui j’ai imaginé la série « Tsunami » ». Jean-Jacques espère pouvoir ouvrir son propre atelier et qui sait, un jour lui aussi transmettra son savoir-faire.

Collaborations créatives

C’est en discutant avec le muraliste Docteur Pons, rencontré au K-Live, qu’est née la dernière collection de Baron Samedi. “Il m’a fait des dessins”confie Jean-Jacques, inspiré des « Contes sympas des chiens de la casse », la fresque imaginée par l’artiste rue des 3 Journées dans le quartier du Haut. Jean-Jacques est également lié à M. Garcin, un plasticien dont le visage est caché par un masque mexicain, dont les collages ont conquis Marvel. Les étapes de cette nouvelle création sont à suivre sur Instagram (le_baronsamedi).

Films

 
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