Pas de chance pour Sammy (joué par Ichem Bougheraba). Ce sympathique étudiant en droit marseillais qui arrive à joindre les deux bouts en livrant des calzones à un pizzaïolo chinois surnommé Giovanlee – la première blague du film – se retrouve entre les mains de la police grâce à un improbable micmac. Sosie d’un voleur de grands chemins surnommé l’Artificier pour son art du maniement de la dynamite, il est envoyé derrière les barreaux par erreur. En prison, soutenu par son fantasque codétenu (Arriles Amrani), il bénéficie d’un traitement de faveur car tout le monde voit en lui la légende du crime organisé à la place duquel il a été incarcéré…
Forts du succès surprise des deux « Segpas » – deux millions de spectateurs au total – les frères Bougheraba reviennent en force sur la Canebière. Après avoir réalisé une revisite écoliere moderne de « Sous-doués », le groupe se tourne cette fois-ci un peu plus vers « Taxi ».
Avec cette comédie d’action adaptée de leur websérie « Sous les noix », les Bougheraba poussent jusqu’au bout les curseurs du plaisir décomplexé, multipliant punchlines pas bien mais souvent dévastateur, comédie de situation et gags à gogo. Dans ce registre, Ichem Bougheraba brille comme le principal bavard au charisme solaire.
Double problème : le scénario, co-écrit par les quatre frères Bougheraba, est basé sur du sable – mais pourquoi Sammy n’est-il pas disculpé par ses empreintes digitales ? Et dans ce « boys club » marseillais, les femmes sont reléguées à des quasi-chiffres. Mention spéciale cependant à quelques seconds rôles savoureux de Redouane Bougheraba, impeccable dans sa tenue d’avocat, et de Bernard Farcy, figure légendaire de « Taxi ».
