A ovationné pendant 12 minutes au dernier Festival de Cannes, Le Comte de Monte-Cristo d’après l’œuvre d’Alexandre Dumas adaptée au cinéma par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière sort en salles le vendredi 28 juin. Ce même jour ouvre la fête du cinéma qui se tiendra jusqu’au 5 juillet.
Le cinéma comme grand spectacle populaire
Auteurs et réalisateurs, Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière sont avant tout des cinéphiles. Faute de grands spectacles, ils ont voulu inventer quelque chose qui entraîne le spectateur dans une grande histoire. “Monte Cristo est pour cela un matériau extraordinaire, et c’était le projet de Dumas : faire un voyage, dans un roman baroque, avec la comédie humaine, le thriller, la romance, la tragédie.» (Alexandre de la Patellière).
Pour un projet de cette ampleur, il fallait compter sur des moyens très importants, et le soutien d’une production. “On a beaucoup parlé de la politique des auteurs-réalisateurs en France, mais moins de celle des producteurs. Faire un film comme Monte Cristo* est un pari considérable. Il y a des dizaines de réalisateurs qui rêvent de faire ce type de film, mais il y a très peu de producteurs qui s’y engagent, car c’est un risque financier* » (Matthieu Delaporte).
Quand le désir de justice trahit la soif de vengeance
Autre défi pour les deux réalisateurs : le livre d’Alexandre Dumas, long de 1 400 pages, aurait produit un scénario de 2 800 pages, sachant qu’une minute de scénario équivaut à une page de roman. “C’est tellement énorme que vous savez que vous ne pourrez pas tout traiter. Il ne s’agit plus de faire quelque chose de synthétique, mais de faire des choix. Nous avons donc voulu faire le film du point de vue d’Edmond Dantès» (Matthieu Delaporte).
Le point de vue d’Edmond est également intéressant pour confronter le spectateur à sa propre morale. “C’était pour nous une manière de tendre un miroir aux spectateurs. Après avoir apprécié sa vengeance, Monte Cristo fut tenté de devenir encore pire que les hommes qu’il poursuivait. Cela nous a également permis de travailler la mise en scène en faisant de Dantès auteur et metteur en scène de son rôle de Comte de Monte-Cristo. Ce choix nous a permis de sortir du cinéma d’époque, puisque Dantès invente un monde qui n’existe pas. (Alexandre de la Patellière).
Pour Alexandre de la Patellière, l’individualisme de Dantès, raconté par Dumas, est aussi visionnaire. “Il dit qu’il n’appartient à aucun pays, aucune religion, et qu’il est le seul maître de sa vengeance. C’est un anti-Robin des Bois, super riche et individualiste« .
Extraits sonores :
- Bande annonce de film Le Comte de Monte-Cristoréalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte (2024)
