une course contre la montre pour sauver les scientifiques irradiés

une course contre la montre pour sauver les scientifiques irradiés
une course contre la montre pour sauver les scientifiques irradiés
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Dragoslav Popovic (à droite, Radivoje Bukvic) dans « L’Affaire Vinca Curie », de Dragan Bjelogrlic. ALEKSANDAR LETIC/L’ATELIER DE DISTRIBUTION

L’AVIS « DU MONDE » – À VOIR

En octobre 1958, quatre scientifiques atterrissent à l’aéroport d’Orly et sont immédiatement transférés à l’hôpital Curie de Paris. Gravement irradiés, suite à un niveau critique dépassant le réacteur expérimental du centre Vinca, en Yougoslavie, ils sont attendus dans le service du docteur Henri Jammet (Lionel Abelanski) et du professeur Georges Mathé (Alexis Manenti), connu pour ses recherches sur les leucémies.

À ce jour, ses expériences contre l’irradiation, menées sur des souris, n’ont pas abouti. La survie des quatre patients dont il a désormais la charge ne dépend de presque rien. C’est sur ce fil ténu que joue le réalisateur serbe Dragan Bjelogrlic, orchestrant un thriller plus qu’un film politique. Lequel n’est pas totalement mis de côté, intervenant par bribes, au travers de flashbacks un peu sommaires et peu convaincants.

A l’inverse, ce qui se passe entre les murs de l’hôpital met en place une dramaturgie plus complexe, à partir de laquelle se développe progressivement une course contre la montre. Dans cet espace clos, où la vie lutte avec la mort, les hommes avec leur conscience, les enjeux se resserrent.

Greffe de moelle osseuse

Les décors (volumes cathédrale, blancheur immaculée), prennent alors une dimension presque théâtrale, grâce au travail du réalisateur (qui a tourné en CinémaScope) et de son chef opérateur, Ivan Kostic. Parti pris formel qui a le mérite de donner une forme de solennité aux moments de pure et grande humanité qui naîtront au cœur de la tragédie. Celles-ci sont d’autant plus émouvantes, voire étonnantes, qu’elles portent sur des faits réels.

Bien que peu (ou pas) connue, l’histoire rapportée ici s’est réellement produite, en pleine guerre froide, au moment où la Yougoslavie prenait ses distances avec le bloc soviétique et décidait de se doter de l’arme nucléaire. C’est sur cela que travaillaient les cinq atomistes qui, après avoir reçu une dose mortelle d’uranium, furent envoyés en France où ils bénéficièrent d’abord de plusieurs transfusions sanguines dont les bénéfices furent à chaque fois de courte durée. C’est alors que le Professeur Mathé tente le tout, en opérant sur ses patients une greffe de moelle osseuse, prélevée sur des donneurs volontaires et informés du risque mortel auquel l’opération les exposait.

Toute cette aventure, altruiste et héroïque, que Dragan Bjelogrlic met en scène aurait facilement pu virer au mélodrame. Un écueil évité de justesse, en partie grâce à une forme d’austérité qui touche la réalisation, le caractère rude des personnages principaux et le jeu réservé, parfois taciturne, des acteurs.

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