Dans les semaines précédant ce qui restera sa dernière apparition sur scène en solo, le 3 novembre 2023 à Saint-Eustache, Lise Dion a senti son corps lui dire de ralentir. Jusqu’aux heures précédant le lever du rideau, l’humoriste vomissait, vomissait et vomissait encore, prémices de la crise cardiaque qui allait l’obliger à interrompre un spectacle à peine commencé.
Épisode 3 : Lise Dion
Huit mois après avoir dû se retirer prématurément de la route, Lise Dion revient sur la crise cardiaque dont elle a été victime. L’humoriste explique pourquoi elle a toujours détesté devoir annuler un spectacle, en plus de revenir sur certains des moments les plus fous ou les plus difficiles de son improbable carrière.
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE
L’humoriste Lise Dion
Trois citations de notre entretien
À propos de son respect pour le public
« Quelqu’un qui a le droit de piquer une crise de star, c’est quelqu’un qui vient de t’opérer du cerveau, ou qui vient d’opérer de ton enfant, ou qui m’a opéré du cœur. Ce sont des gens qui, pour moi, pourraient piquer une crise. Mais les artistes qui sont la star, qui font suer leur entourage, j’ai du mal avec ça. C’est un manque de respect envers son équipe, un manque de respect envers le public. Si tu joues quelqu’un d’autre alors que tu es sur scène, il est possible que dans une interview, à un moment donné, le public se rende compte que tu n’es pas aussi intelligent que tu le sembles. »
À propos des médias sociaux
« J’ai déjà dit à des artistes : ‘Nous ne nous soucions pas de vos voyages.’ Mes photos de voyage, je ne vais pas faire transpirer tout le monde avec ça. Parce qu’il y a des gens qui rêvent d’aller quelque part et qui n’ont pas d’argent pour le faire. Vous pouvez passer votre vie à avoir des rêves et ne pas avoir l’argent de vos rêves. Alors moi, en plus, juste pour ajouter, je vais vous montrer que j’y suis allé et que c’était amusant ? »
À propos de ses très longues tournées
« Je pense que j’aurais pu faire moins de spectacles, mais en même temps, quand il y a une demande, on ne peut pas dire non. Quand j’ai voulu prendre un congé, même si j’avais donné un préavis de cinq mois pour me donner un mois de récupération, mon ancien agent m’a dit : « Ouais, mais les billets sont déjà vendus ». Parfois, ce n’était peut-être pas vrai. Mais il ne voulait pas que j’arrête. Alors je ne me suis pas arrêté. Et moi, si vous me dites : « telle date, il y a 20 billets vendus », j’y serai. »
