Lætitia Masson est réalisatrice et scénariste, avant de passer derrière la caméra, elle aime la solitude, celle de l’écriture, puis vient le temps du choix des personnages et des acteurs, des lieux de tournage, des lieux toujours réels que son œil viendra peindre ou transformer. Après le succès de films comme Avoir ou pas, elle relève le défi d’adapter en mini-série un roman d’espionnage de plus de 700 pages de DOA. Comme le livre, la série s’appelle Citoyens illégaux et est visible depuis le jeudi 21 mars sur Arte et jusqu’au 13 septembre sur la plateforme arte.tv.
Du livre d’espionnage à la série
En abordant l’histoire de DOA, Lætitia Masson n’a pas mis les pieds en territoire inconnu, grande fan des romans de John le Carré, elle s’est aussi beaucoup inspirée des films d’espionnage au cours de sa vie : “Le monde politique est un univers qui m’intéresse, et dans ce livre, il y a une écriture très contemporaine.”
Ce qui l’a particulièrement attirée dans le livre, c’est la question de la culpabilité et de l’innocence : « on voit qu’il n’y a pas d’innocence, j’ai tendance à être d’accord avec ça. Une fois qu’on connaît le monde, on voit que face aux problèmes, ici l’ultra-violence du terrorisme, est-on : peut-on rester du côté de la frontière du bien ?
Une relation active avec le spectateur
La façon dont on envisage le public et les spectateurs est un peu terrifiante, je refuse ce rapport au spectateur, je parle à des individus avec des sensations et des sensibilités complètement différentes
Les bons films sont ceux où il y a de l’espace pour se projeter, ce sont des films où on est obligé d’investir et de réfléchir
Extraits sonores :
- Bande-annonce de la série Citoyens illégaux par Lætitia Masson
- Archives de Cédric Kahn, dans Projection privée 19 janvier 1992
- Extrait du film Avoir ou pas (1995) de Laetitia Masson
- Chanson de fin : Illégaux du groupe d’octobre
