Paul Aron a débuté 2024 en outsider, éclipsé par des noms plus flamboyants et des équipes puissantes du paddock de Formule 2. Pourtant, à la fin de la saison, le pilote estonien s’est imposé comme l’un des pilotes les plus réguliers de la série, avec le plus de podiums et de poles, et une troisième place au classement. Malgré ces réalisations, Aron reste sans baquet en Formule 1 en 2025, un rappel brutal de la brutalité de l’échelle de la F1.
De négligé à réservé : l’ascension d’Aron à Alpine
La percée d’Aron a eu lieu en novembre 2024 lorsqu’il a été nommé pilote de réserve d’Alpine, une récompense durement gagnée après des années d’ignorance. “C’était comme du bonheur, pas du soulagement” Aron a parlé de cette annonce, la qualifiant de validation de son travail acharné.
Cependant, sa promotion était assortie de conditions importantes. Le banc de réserve d’Alpine est désormais rempli de poids lourds comme Franco Colapinto et Ryo Hirakawa. Colapinto, avec un financement et une expérience de neuf courses de F1, est bien placé pour être le favori pour un siège en 2025 si le pilote actuel Jack Doohan hésite. Cela laisse Aron au troisième rang dans l’ordre de priorité.
Naviguer à travers un parcours Rocky F2
Le parcours d’Aron vers la F1 n’a pas été facile. Après que Mercedes l’ait abandonné en 2023, Aron a rejoint Hitech GP, où il a commencé à briller. Au début de la saison 2024, il mène le championnat de F2, accumulant sept podiums lors des 14 premières courses. Pourtant, même si ses performances en qualifications se sont améliorées au milieu de la saison, ses résultats en course ont chuté. La malchance l’a frappé en Hongrie avec un problème d’embrayage et en Belgique avec une panne moteur, perturbant sa quête du titre.
Malgré ces revers, Oliver Oakes, directeur de l’équipe Hitech, a salué la résilience d’Aron. “Etre abandonné par Mercedes, traverser tout ça, puis se battre pour le championnat toute l’année, cela montre de la force mentale.” dit Oakes.
Une équipe de réserve bien remplie
La décision d’Alpine d’intégrer Colapinto et Hirakawa complique le chemin d’Aron. L’acquisition rapide de Colapinto par Williams souligne la confiance d’Alpine dans le pilote argentin, tandis qu’Hirakawa, déjà prévu pour les séances FP1, a des opportunités qu’Aron n’aura pas.
Pour ajouter à l’intrigue, Victor Martins, qui semblait autrefois destiné à un siège en F1, a maintenant été mis sur la touche. La décevante saison 2024 de F2 de Martins l’a vu terminer septième, et bien qu’il fasse toujours partie de l’académie d’Alpine, son avenir semble plus probable en course d’endurance ou en Formule E.
Le long chemin vers la F1
Pour Aron, son rôle de réserviste est un pas en avant mais loin d’être une garantie. Il reconnaît les défis à venir, déclarant : “On n’y arrive jamais [en F1] seul. Vous avez besoin de bonnes personnes autour de vous et d’une bonne équipe.
Tandis qu’Alpine surveille les performances de Doohan, les espoirs d’Aron reposent sur les opportunités créées par d’éventuelles sous-performances ou des changements imprévus. Pourtant, pendant que Colapinto attend, Aron fait face à une bataille difficile.
Un éclat d’espoir
Les perspectives d’Aron en F1, bien qu’incertaines, sont plus brillantes qu’elles ne l’étaient avant son contrat avec Alpine. Son histoire est celle de la persévérance, de la résilience et de la détermination tranquille dans un sport qui néglige souvent ceux qui n’ont pas de grands titres ni de financement majeur.
« Ce n’est pas un siège de course, mais c’est un pas dans la bonne direction » pensa Aron. Pour l’instant, il attend, regarde et se prépare lorsque son opportunité pourrait se présenter, sachant qu’il devra se battre aussi fort hors piste que sur celle-ci.