Arrivé cet été en provenance de Northampton, le troisième ligne international anglais Lewis Ludlam apporte son style brut sur la rade de Toulon où il s’est lancé un nouveau défi après avoir pris la difficile décision d’abandonner sa sélection pour découvrir le Top 14.
« La meilleure façon de progresser était de découvrir ce championnat, le plus compétitif au monde ces dernières années, et de rivaliser avec des joueurs de classe mondiale » a déclaré le natif d’Ipswich à l’AFP, quelques jours avant d’affronter les Harlequins en Champions Cup, ce dimanche à 14 heures.
Fan de Tottenham, élevé dans le football et la boxe dès son plus jeune âge sous l’influence de son père, l’ancien joueur des Saints s’est essayé au rugby après avoir découvert ce sport grâce à la victoire de l’Angleterre à la Coupe du monde 2003.
Lewis Ludlam (Angleterre) lors de la Coupe du monde 2023
Crédit : Getty Images
“Je n’avais jamais regardé un match avant çaexplique-t-il avec un grand sourire. Je me souviens de ma première séance : je courais et je lançais le ballon comme au football américain parce que c’est tout ce que je savais faire.
Petit-fils d’immigrés palestiniens d’un côté et guyanais de l’autre, Luds, aujourd’hui âgé de 29 ans, a d’abord eu du mal à percer dans le rugby. Malgré son gabarit désormais solide (1m90 et 111 kilos), il a d’abord été jugé trop petit et trop léger pour devenir professionnel à Northampton.
Cochon plutôt que poulet ou vache
« Un de mes professeurs de sport à l’école m’a alors dit la meilleure chose qu’on m’ait jamais dite : ‘Il existe différents types de joueurs. C’est comme le petit-déjeuner : la poule offre les œufs, la vache offre le lait et le cochon offre tout son corps. Si vous voulez être un joueur de haut niveau, vous devez être le cochon de votre équipe et tout donner sur le terrain.Lewis Ludlam se souvient.
Ce dévouement sur le terrain est devenu la devise du flanker, qui a finalement fait son retour à Northampton et est resté, malgré de nombreuses périodes de prêt dans les divisions inférieures.
Lewis Ludlam (Northampton) contre les Harlequins en Premiership, le 27 avril 2024 à Londres
Crédit : Getty Images
Soutenu sans faille par ses parents dans son rêve, il atteint ses objectifs en 2016. Le Néo-Zélandais Chris Boyd – entraîneur “incroyable” – lance définitivement la carrière de Ludlam chez les Saints, au point de remporter 25 sélections avec le XV de la Rose et de disputer deux Coupes du monde (2019, 2023).
“Combattez jusqu’au bout”
“C’est quelqu’un qui se battra jusqu’au bout, il l’a fait toute sa carrière» raconte le deuxième ligne David Ribbans, son équipier à Toulon. C’était une décision importante pour lui de quitter l’Angleterre et son équipe. Ce n’était pas facile, mais il est venu à Toulon et il a adhéré à la culture du club et des supporters.
Ludlam s’est rapidement intégré dans le Var, au point d’attendre l’arrivée dans sa famille d’un “little Toulonnaise” pour le mois prochain, explique-t-il dans un français déjà bien rodé. « Les fans ici apprécient les joueurs passionnés et engagés, alors j’ai réalisé que c’était le bon endroit pour moi car cela a toujours été mon jeu. Les gens commencent maintenant à comprendre quel type de joueur je suis : « Tout ce que je peux faire pour aider l’équipe chaque semaine, je le ferai pour nous aider à remporter des trophées. »trafic Ludlam.
Lewis Ludlam (Toulon) contre La Rochelle en Top 14, le 8 septembre 2024
Crédit : Getty Images
Même s’il n’est pas pleinement satisfait de son début de saison, Luds continue de travailler sur son “patience” et son « calme » quand on le laisse au repos pour les matches de Top 14, lui qui a grandi en s’émerveillant des performances des frères Steffon et Delon Armitage, deux autres Anglais à la carrière triomphale sur la Rade.
En attendant de retrouver le Top 14, Ludlam pourra scratcher dimanche en Champions Cup contre une vieille connaissance : l’équipe anglaise des Harlequins contre laquelle il a déjà marqué cinq fois.