Ils ne seront pas tous des rookies, mais six des vingt pilotes présents au début de la saison 2025 de Formule 1 disputeront leur première saison en tant que titulaire. Une petite révolution pour la catégorie reine, surtout après un millésime 2024 sans le moindre changement au départ. Tour d’horizon de nouveaux visages, plus ou moins déjà connus du grand public.
Liam Lawson (Red Bull, 23 ans, 11 Grands Prix au compteur)
Liam Lawson, nouveau pilote Red Bull. © Red Bull
Il est le plus âgé et le plus expérimenté des nouveaux enfants. Le Néo-Zélandais avait en effet participé à cinq Grands Prix en 2023, en remplacement d’un Daniel Ricciardo blessé, puis lors des six dernières manches de 2024, toujours à la place de l’Australien, arrivé en cours de saison. Le Kiwi est déjà entré dans les points à trois reprises, systématiquement à la 9e place, et a convaincu le staff Red Bull de lui confier le volant de Sergio Pérez en 2025. N’ayant jamais remporté de titre dans les formules de promotion, il possède cependant un parcours impressionnant faisant preuve de polyvalence et une adaptabilité prononcée : 2ème en F4 allemande (2018), 2ème en Euroformula Open (2019), 5ème en FIA F3 (2020), 2ème en DTM (2021), 3ème en F2 (2022) ou encore 2ème en Super Formule (2023). L’image est séduisante et le garçon mérite clairement sa chance. Face à Max Verstappen chez Red Bull, il aura fort à faire. Le seul point positif de cette situation est qu’il ne sera pas attendu de lui pour battre l’idole néerlandaise, mais simplement d’évoluer au plus près de lui et permettre à Red Bull de redevenir champion du monde des constructeurs si la voiture le permet.
Andrea Kimi Antonelli (Mercedes, 18 ans, 0 Grand Prix au compteur)
Andrea Kimi Antonelli, nouveau pilote Mercedes F1. ©DPPI
Près de cinq ans plus jeune que Liam Lawson, l’Italien sera le plus jeune sur la grille en 2025. Mercedes prend en effet un énorme pari en remplaçant sa légende Lewis Hamilton par un jeune adulte qui courait encore en karting il y a trois ans. Il faut dire qu’AKA a fait ses preuves depuis. Gagnant quatre titres en seulement deux saisons en 2022 et 2023, il a notamment été sacré en F4 italienne et en FRECA, un championnat qui n’avait jamais été remporté par un débutant depuis sa création en 2021. En décidant de faire l’impasse sur la Formule 3, ce que font peu de pilotes. , il a pris un risque assez énorme au moment de se lancer en F2. S’il n’a pas brillé de mille feux, sa capacité à apprendre vite au sein d’une équipe Prema pas aussi magique que d’habitude lui a permis de montrer à la marque star qu’elle pouvait lui faire confiance. en 2025. Sixième du championnat, il a battu son équipier récidiviste Oliver Bearman (12e), s’est imposé au sprint à Silverstone et dans la course principale en Hongrie. Il sera l’énorme curiosité de cette saison 2025. Avec une première victoire en ligne de mire ?
Jack Doohan (Alpine, 21 ans, 1 Grand Prix au compteur)
Jack Doohan, nouveau pilote Alpine.
L’Australien a profité du non-renouvellement du contrat d’Esteban Ocon (parti chez Haas) pour devenir le premier pilote issu de l’Alpine Academy à entrer en F1 avec son équipe d’entraînement. S’il bénéficie notamment d’une certaine proximité avec Flavio Briatore pour se faire une place au soleil, le leader italien a déjà montré dans ses propos qu’il ne garantit rien à personne de rester dans la voiture toute la saison. Certaines rumeurs évoquent un éventuel contrat de cinq courses, ou au moins une clause de sortie après cinq Grands Prix en cas de contre-performance, mais il est difficile de démêler le vrai du mensonge. L’Australien est en tout cas un talent intéressant. Particulièrement rapide sur un tour, il s’est illustré en terminant vice-champion en FIA F3 (2021) et 3ème en FIA F2 (2023). Le natif de Gold Coast a eu la chance de bénéficier d’une manche d’adaptation à Abu Dhabi en 2024, où il a montré lors des essais libres sa capacité à évoluer proche des chronos de Gasly sur un tour, ainsi qu’une marge de progression importante en configuration course. Parmi les six arrivés, l’Australien est peut-être celui dont le siège est le plus précaire, avec Franco Colapinto qui attendra la moindre opportunité pour refaire surface et rafler la mise. Fort de la tête, le fils du quintuple champion du monde Moto 500cc a pourtant tout pour gagner. À condition de ne pas tarder à entrer dans votre saison…
Oliver Bearman (Haas, 19 ans, 3 Grands Prix au compteur)
Oliver Bearman, le sourire aux lèvres à Bakou. © Éric Alonso / DPPI
S’il y avait une élection pour le remplacement de l’année, Oliver Bearman n’aurait aucune concurrence contre lui ! Pris dans une terrible saison de F2 compte tenu de son talent et de ses capacités (12ème, malgré 3 victoires au sprint et deux manches manquées), l’Anglais a sauvé son avenir en saisissant sa chance en F1. Réserve pour Ferrari et Haas, le Britannique a su réagir lorsque Carlos Sainz a abandonné son siège en Arabie Saoudite pour se faire opérer d’une crise d’appendicite. Impressionnant, il ne rate le passage en Q3 que de quelques millièmes, et remporte le lendemain une magnifique 7ème place. Bis a répété avec Haas à Bakou plus tard dans la saison, remplaçant Kevin Magnussen suspendu. Il prend le point de la 10ème place et bat Nico Hülkenberg, qu’il a encore dominé au Brésil, malgré l’absence de points et quelques erreurs à Interlagos. « Ollie » est un garçon rapide, vainqueur simultanément des F4 italienne et allemande en 2021, avant de devenir 3e de la FIA F3 et 6e de la FIA F2 en 2023, devant seulement Victor Martins au classement des rookies. Sans son freelance de luxe, le protégé de Ferrari n’aurait pas eu sa chance en F1. Opposé à Esteban Ocon, il devra montrer toute l’étendue de son talent, afin de convaincre la Scuderia de lui offrir un baquet dans un avenir plus ou moins proche.
Isack Hadjar (Racing Bulls, 20 ans, 0 Grand Prix au compteur)
Isack Hadjar chez Racing Bulls en 2025. © Sebastian Rozendaal / Dutch Photo Agency / DPPI
Le Français a été le dernier à être annoncé et à clôturer une grille 2025 entièrement régénérée. Isack a profité des déboires de Checo Pérez et du remplacement du Mexicain par Liam Lawson chez Red Bull pour obtenir sa place chez Racing Bulls, au sein de l’équipe B. Une opportunité qu’il doit cependant à ses excellents résultats amassés tout au long de la saison en Formule 2. Vice-champion d’une équipe qu’il a su porter au sommet après avoir traversé plusieurs épisodes de malchance, le Francilien a été le plus performant de l’année, avec quatre victoires, dont trois glanés dans la course principale. Une saison couronnant une belle carrière dans les formules de promotion, marquée par une 3ème place en F4 France (2020), un titre de meilleur rookie en FRECA (2021) et une belle saison en FIA F3 (2022) ponctuée par une 4ème place qui ne reflète guère sa performance générale. Associé à Yuki Tsunoda en F1, le Français voudra prouver sa valeur et s’imposer dans la catégorie reine. Hormis quelques séances d’essais libres 1, il n’a pas piloté de F1 et devra tout apprendre. Rien de susceptible d’effrayer cet optimiste naturel.
Gabriel Bortoleto (Sauber, 20 ans, 0 Grand Prix au compteur)
Gabriel Bortoleto, champion de F2. © Sebastian Rozendaal / Agence photo néerlandaise / DPPI
Loin d’être impressionnant jusqu’à la FRECA, qu’il a terminée à la 5e place en 2022, le Brésilien s’est révélé tardivement en remportant coup sur coup F3 et F2 ces deux dernières années. L’Auriverde n’a pas gagné beaucoup lors de ses deux campagnes, mais il n’a jamais raté ses courses, faisant preuve d’une régularité exceptionnelle. Protégé par McLaren depuis son titre acquis en F3, il a été aimablement relevé de ses fonctions par l’écurie Woking afin de lui donner l’opportunité de rejoindre Sauber, qui deviendra Audi en 2026. Aux côtés de l’expérimenté Nico Hülkenberg, il représentera forcément le l’avenir de l’équipe, qui a fait un choix de long terme en le préférant notamment au multiple vainqueur de Grands Prix Valtteri Bottas, présent dans l’équipe depuis trois saisons. Mature, travailleur et déterminé, le Pauliste est aussi là pour rester. Si sa Sauber est aussi rapide qu’en 2024, il aura au moins tout le temps d’apprendre en toute tranquillité à l’ombre des projecteurs. Un bon lot de consolation à seulement 20 ans.
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