Max Verstappen est à Kigali, au Rwanda, en marge de la cérémonie de remise des prix de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) qui lui a remis son trophée de champion du monde.
Il est également là pour purger sa peine d’un jour de « travaux d’intérêt général » pour avoir été impoli lors d’une conférence de presse – lorsqu’il a qualifié sa voiture de « voiture de merde » à Singapour en septembre dernier. Une journée durant laquelle il a appris aux jeunes à piloter des petits karts.
Conduite à la « tronçonneuse »
Si le triomphe de Max Verstappen en championnat n’est contesté par personne, sa manière de se comporter en piste l’est davantage. Le Néerlandais a toujours roulé « à la tronçonneuse », sans prendre de gants avec ses adversaires. Mais en 2024, il monte en gamme, « sortant » Lando Norris en Autriche, et poussant ce dernier à plusieurs reprises, notamment à Austin et au Mexique.
La saison désormais terminée, ses adversaires admettent que Max Verstappen en a fait trop. « Chaque fois qu’il faut tenter de dépasser Max, quel que soit le circuit, on sait que ça va être compliqué, remarque Lando Norris. Personne ne s’amuse à courir contre lui.
Pour le jeune Britannique, deuxième du championnat, le tournant est survenu lors du Grand Prix du Mexique, lorsque Max Verstappen a été pénalisé deux fois dans le même tour : « Ces pénalités ont prouvé à Max qu’il n’avait pas toujours raison. Et à Austin, presque tous les pilotes ont jugé qu’il avait mal agi (ndlr : lorsque Max Verstappen a desserré ses freins pour empêcher Lando Norris de le doubler par l’extérieur).»
Le ton est également monté au Qatar, avant-dernière manche du championnat, lorsque George Russell a été gêné par Max Verstappen lors des qualifications, et le pilote Red Bull a ensuite été déclassé de la grille de départ au profit du pilote Mercedes.
Max Verstappen était tellement en colère contre cette décision des commissaires sportifs qu’il a menacé physiquement George Russell. “Il m’a dit qu’il allait me rentrer dedans exprès pendant la course et me jeter ma ‘tête de connard’ dans le mur”, a révélé George Russell le week-end suivant.
« Je ne peux pas accepter ça. Je ne remets pas en question ses compétences de conduite, mais il intimide tout le monde depuis des années. Il est incapable d’accepter que tout ne se passe pas comme il le souhaiterait. Dès que quelqu’un s’oppose à lui, il se déchaîne. Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé à Djeddah en 2021 (ndlr : Max Verstappen avait freiné en pleine ligne droite, provoquant une collision avec Lewis Hamilton) ou au Brésil en 2021 (ndlr : le Néerlandais était sorti du même Hamilton). au virage 4, lorsque le Britannique a tenté de le dépasser par l’extérieur). Cette année à Budapest, pour la première fois au volant d’une voiture moins efficace, il est entré en collision avec Lewis, criant contre sa propre équipe. Il y a plusieurs ingénieurs de Red Bull qui ont été dégoûtés par ses propos contre sa voiture et qui ont envoyé leur CV à Mercedes, je sais. Avec ces menaces verbales, Max est allé trop loin. Il pense qu’il y a deux règlements. Celui des autres, et le sien, avant tout le monde », poursuit George Russell.
Laissé « seul » par les commissaires
« Pendant des années, il a fait ce qu’il voulait et les commissaires l’ont laissé tranquille. Maintenant, il pense que c’est réglé, qu’il peut continuer. Je le respecte pour 95% de ce qu’il fait, c’est le pilote le plus titré de ces dernières années, mais il y a trop d’incidents dont il s’est sorti sans aucune sanction.
Cette saison, Max Verstappen a remporté son quatrième titre consécutif. De tous ceux qui ont réussi un tel exploit, seul Michael Schumacher a réussi à remporter un cinquième titre consécutif, en 2004.
En 2025, le pilote Red Bull pourrait avoir du mal à imiter les cinq titres consécutifs de Michael Schumacher. A moins qu’il ne durcisse encore ce pilotage que les autres pilotes qualifient désormais d’inacceptable, mais qui lui a tant réussi jusqu’à présent…
(Luc Domenjoz)