Dans la course à la qualification en Ligue des champions après des exploits contre les géants madrilènes, Lille avance sous la houlette de son entraîneur, Bruno Genesio.
S’il finit par se lasser du monde du football, Bruno Genesio pourrait sûrement se reconvertir dans la plongée sous-marine. Car l’entraîneur lillois l’a prouvé, lui et ses équipes sont insubmersibles. Après une défaite inaugurale chez le Sporting Portugal (2-0), le parcours des Dogues en Ligue des Champions s’annonçait très délicat. Mais ils ont déjà tous les pronostics, en battant le champion d’Europe en titre, le Real Madrid (1-0), puis en s’imposant chez le voisin, l’Atlético (1-3), avec une équipe remaniée, avant un match nul contre la Juventus (1-1). .
C’est en Italie que s’écrira la suite de l’histoire, à Bologne ce mercredi (21 heures). Lille occupe actuellement la première partie de tableau de la C1, en position favorable pour disputer les barrages en février (équivalent aux huitièmes de finale). Les acteurs de ce début de saison réussi, en Europe et en Ligue 1 (4e, à un point du podium), sont nombreux. Mais le chef d’orchestre est connu. « Genesio, le tueur de géants »titrait la presse italienne avant le choc contre la Juve, en référence au fait que seuls l’entraîneur français et Jürgen Klopp peuvent se vanter d’avoir battu José Mourinho, Pep Guardiola, Diego Simeone et Carlo Ancelotti, quatre des plus grands entraîneurs du XXIe siècle.
Face aux blessés, « ne déplorez pas notre sort »
Genesio est un coach qui « met tout le monde sur un pied d’égalité. Il n’y a aucune distinction entre les vieux et les jeunes. Il est très doué pour donner confiance »a dirigé Léo Dubois, ex-international français ayant joué sous ses ordres à Lyon, pour L’équipe . C’était mieux, compte tenu de l’infirmerie du LOSC pleine à craquer, et donc de l’obligation de faire jouer les remplaçants habituels ou les jeunes pousses.
Actuellement, six joueurs sont sur le banc de touche (Samuel Umtiti, Tiago Santos, Nabil Bentaleb, André Gomes, Angel Gomes et Ethan Mbappé). Les joueurs de Lane Hakon Haraldsson et Ismaily ont également manqué des matches, comme Rémy Cabella. « Nous avons montré que nous avions des ressources ces dernières semaines. Il va falloir faire preuve d’imagination.»» disait Genesio début novembre. Pour maintenir le LOSC à flot, il s’est appuyé sur ses cadres, « des dirigeants qui véhiculent les opportunités à saisir plutôt que de se lamenter sur notre sort ». Et pour rappeler : “La chance n’existe pas, il faut la provoquer et aller la chercher.”
C’est ce discours conquérant que Genesio, 58 ans, entretient auprès de ses joueurs. Le mois dernier, il a révélé “insiste beaucoup” sur le fait que « Gagner dans la difficulté apporte beaucoup de confiance ». Comme contre le Real en Ligue des Champions, lors du derby du Nord à Lens avec deux buts dans le temps additionnel (26 octobre, 0-2), ou encore contre l’Atlético. “Nous n’avons pas très bien abordé le match”a reconnu le milieu de terrain expérimenté Benjamin André après le coup de sifflet final.
On se remet en question, le staff, les joueurs et moi-même, pour éviter de tomber dans la monotonie et de se laisser aller.
Bruno Genesio, entraîneur du LOSC.
Le joueur lillois a expliqué que le plan de jeu suivi par son équipe était le bon et qu’il a fini par payer par une victoire à la fin, même si ce n’est pas le cas. “Peut-être pas un grand match”par son aveu. D’ailleurs, ce n’est pas par des performances chatoyantes que les Dogues se démarquent, eux qui s’appuient parfois sur leur gardien Lucas Chevalier, récompensé de ses prouesses par une convocation en équipe de France.
« Nous sommes fiers de nos performances mais nous nous remettons en question, le staff, les joueurs et moi-même, pour éviter de tomber dans la monotonie et de nous laisser aller »assura Genesio. Attention à l’excès de confiance. Depuis sa défaite au Sporting le 17 septembre, Lille a enchaîné 11 matchs sans perdre. La rencontre de mercredi à Bologne ressemble à un match piège. C’est au gestionnaire du Nord de trouver encore les bonnes ressources.