Sans entraîneur fixe et clairement sans orientations claires pour les mois à venir, le seul objectif rennais est de rester le plus loin possible de la zone rouge.
Corrigé à Auxerre (4-0), le Stade Rennais a attendu jeudi pour prévenir Julien Stéphan de sa mise à l’écart. Les négociations avec l’Argentin Jorge Sampaoli, ancien sélectionneur de l’équipe nationale d’Argentine et sélectionneur de Marseille, entre autres, semblent sur le point d’aboutir, mais sans doute pas assez tôt pour qu’il soit déjà sur le banc dimanche.
Vendredi, c’est Sébastien Tambouret, habituellement responsable de la réserve, qui s’est présenté à la presse sans assurance formelle qu’il serait toujours aux commandes dimanche. «On se prépare comme si on y était dimanche»il a répondu à ce sujet. « Aujourd’hui, on est sur du court terme, (une) mission un peu d’urgence, avec un match dans deux jours. On sait que dans deux jours, il faudra bien faire les choses »il a ajouté. Ce flou très peu artistique semble désormais la marque de fabrique d’un club qui a complètement perdu le cap ces derniers mois.
Une année de lent déclin
Les phrases énigmatiques de Bruno Genesio, lors de ses dernières semaines en tant qu’entraîneur, sur le fait que tout le monde ne tirait pas dans le même sens au club, avaient mis la puce à l’oreille. Le parachutage, il y a presque un an jour pour jour, de Julien Stéphan à sa place, ordonné directement par les propriétaires contre l’avis du président Olivier Cloarec et du directeur sportif Florian Maurice, avec qui Stéphan ne s’entendait plus depuis son premier passage, avait été ajouté. aux ennuis. Si le départ de Maurice cet été peut sembler réconforter Stéphan, il s’avère être une victoire à la Pyrrhus.
Fragilisé par une fin de saison ratée, il se retrouve dans une situation déjà précaire dès l’arrivée du Franco-Italien Frédéric Massara au poste de directeur sportif. Après un début flamboyant face à Lyon (3-0), les premières difficultés et apparentes atermoiements tactiques n’ont fait que le dégrader encore davantage jusqu’au limogeage d’Olivier Cloarec, remplacé par Arnaud Pouille début octobre, qui le place en première ligne et d’emblée de l’erreur. Ironiquement, la mise à l’écart de Stéphan intervient exactement sept ans après l’arrivée à Rennes d’Olivier Létang comme président exécutif – après le limogeage du binôme composé du président René Ruello et de l’entraîneur Christian Gourcuff -, qui avait marqué le point de départ de l’âge d’or des Reds et Des Noirs, ponctués par une victoire en Coupe de France et six saisons européennes consécutives, dont une en Ligue des Champions.
Un sursaut de fierté au moins
Pour l’instant, rien ne laisse réellement penser que Rennes soit sur le point de trouver la formule magique. Les entraîneurs considérés plus ou moins sérieusement – Igor Tudor, Patrick Vieira, Rudi Garcia, Habib Beye, Niko Kovac – montrent que même le profil recherché n’était pas aussi clairement défini. En attendant que cette chasse à la perle rare soit résolue, et même s’il faudra compter une dizaine de jours pour que le nouvel entraîneur prenne ses fonctions, Rennes ne peut pas se permettre de passer le match à venir dans la perte et le profit.
Treizièmes avec un petit point d’avance sur la zone rouge, ils recevront Toulouse qui a enfin lancé sa saison depuis la dernière trêve internationale avec un nul et deux victoires consécutives. Il faudra bien plus qu’un élan de fierté pour remettre Rennes sur la trajectoire de ses ambitions européennes, mais dans l’immédiat et face à l’urgence, s’il n’y en a même pas dimanche, la mission du futur entraîneur sera être presque impossible.