Paul-Loup, vous avez terminé cinquième de ces 8 Heures de Bahreïn. Quels sont vos sentiments ?
L’équipe a fait du très bon travail toute la saison. L’objectif était la quatrième place au championnat Constructeurs. En fin de compte, cela dépendait de moi et de la BMW. J’ai dû la dépasser pour obtenir cette place, c’est ce que nous avons réussi à faire. Je suis très content pour toute l’équipe, c’est une belle façon de terminer l’année. Nous avons dit hier (vendredi) que nous avions beaucoup travaillé pour la course. C’était un pari gagnant. Le départ a été un peu compliqué, il faisait beaucoup plus chaud que ce que nous pensions, mais notre stratégie a payé dans la deuxième partie de course. Quand je monte dans la voiture lors de la Virtual Safety Car, nous sommes douzièmes. Je suis finalement passé à la cinquième place. Personnellement, c’est super, mais nous réfléchissons en équipe. Ferdinand (Habsbourg) a fait un superbe travail, Charles (Milesi) aussi, Jules (Gounon) aussi, et cela a finalement payé avec cette quatrième place au championnat. Nous pouvons être fiers. Nous en voulons toujours plus et à partir de demain (dimanche), nous changerons d’état d’esprit pour travailler encore plus dur pour 2025.
Avez-vous cru au podium en fin de course ?
Je suis septième lors de mon dernier relais, je vois troisième derrière, mais ce n’était pas le but. L’objectif était de remonter progressivement sur la BMW et de réussir à la dépasser pour assurer la place au championnat. Il restait environ sept tours à faire lorsque je suis revenu au quatrième (Mikkel Jensen dans la Peugeot n°93), mais à ce moment-là, le troisième (Antonio Giovinazzi dans la Ferrari n°51) s’était envolé. Il ne restait plus beaucoup de possibilités pour décrocher cette cinquième place. Être quatrième ou cinquième n’était plus important une fois que nous avions assuré la place au championnat. On m’a demandé de réduire le rythme dans les derniers tours pour ne prendre aucun risque et être sûr de ne pas avoir de problèmes. J’ai vu le podium, mais l’important était ailleurs.
Quatorzième aux qualifications, cinquième en course. Était-ce l’objectif dès le début du week-end de maximiser la course ?
Nous savions que la clé serait la dégradation des pneus. Le championnat est très relevé et tout le monde était unanime pour dire que depuis le début de l’année, la qualification était désormais extrêmement importante en WEC. C’est évidemment le cas, mais peut-être moins à Bahreïn. Ici, il y a tellement de dégâts pneumatiques qu’on peut parler de secondes d’écart sur la deuxième partie d’un relais. A partir de là, la différence disparaîtra rapidement que vous partiez quatrième ou cinquième. C’était notre pari, qui s’est avéré payant. Les faits de course ont également joué en notre faveur. On peut toujours faire mieux, mais dans l’ensemble nous avons produit une bonne copie, sans aucune erreur. Nous avons commencé la saison au Qatar avec une septième place sans erreur, nous avons terminé la saison avec une cinquième place sans erreur. C’est la clé pour pouvoir combattre tout en évitant les pièges.
Nous avons pu constater sur cette course, comme les précédentes, que les Alpine s’arrêtent systématiquement plus tard que les autres. Quelle est l’idée ?
Retarder l’arrêt nous permet d’ouvrir la stratégie et d’être agressif sur le dernier relais. Pour être honnête, nous avons une voiture qui roule bien tout en économisant de l’essence. Si nous voulons pousser plus, nous consommerons plus sans aller spécialement plus vite. Nous, les pilotes, avons tous travaillé là-dessus, et nous effectuons tous du levage et de la roue libre. Ce qui permet d’économiser un peu d’énergie à chaque tour et nous permet sur chaque relais de faire un tour de plus que les autres. Si nous poussons plus, nous pourrions faire un tour de moins, mais sans aucun gain de performance. C’est quelque chose sur lequel nous devons travailler, car la saison prochaine, nous devrons être capables d’attaquer davantage à certains moments. Il faut parfois savoir maximiser ses points faibles.
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