3e de la course mexicaine, Charles Leclerc aurait certainement préféré assurer le doublé à Ferrari – mais il s’est fait doubler par un Lando Norris bien plus rapide en fin d’épreuve.
Le Monégasque ne méritait sans doute pas de s’imposer ici au Mexique, car son équipier Carlos Sainz s’est montré le plus rapide lors des essais libres. Et Charles Leclerc a été le premier à le reconnaître après le Grand Prix.
« Oui, dans l’ensemble, c’est un week-end vraiment positif pour Ferrari, un peu moins pour moi personnellement. Je n’étais pas au meilleur de ma forme ce week-end, mais cela dit, Carlos a réalisé un week-end parfait, du premier tour des EL1 au dernier tour de course. »
« Pour ma part, j’étais un peu en retard, surtout après avoir raté l’EL1 [Bearman courait, ndlr]et je n’ai jamais vraiment rattrapé mon retard. Pendant la course, j’étais assez rapide lors du premier relais. Malheureusement, j’ai dû… On m’a demandé de gérer pas mal les températures, mais bon, c’est comme ça. Je suis très heureux pour l’équipe, très heureux pour Carlos. Il mérite cette victoire plus que quiconque ce week-end car il était le meilleur pilote en piste. Oui, un bon résultat pour l’équipe. »
De quels problèmes Charles Leclerc a-t-il particulièrement souffert ? Manque d’adhérence ?
« Rien de spécial, parfois vous montez dans la voiture et les sensations sont parfaites, et parfois vous devez travailler beaucoup plus dur pour l’obtenir, et c’est ce qui s’est passé ce week-end. Évidemment, mon temps de pilotage était assez limité puisque toute la séance FP2 était consacrée aux prototypes et aux essais Pirelli, puis la FP3 était axée sur la remise en rythme, mais je n’ai jamais vraiment réussi. Alors oui, je n’étais pas assez rapide. »
Pourtant, lorsqu’il était en 2e position, Charles Leclerc semblait parfois revenir sur Carlos Sainz…
« Bien sûr, j’ai vu que Carlos était juste devant, donc on pense tout de suite à la victoire. Je me sentais vraiment bien à ce moment-là de la course, donc oui, mais j’ai vite réalisé que ça allait être beaucoup plus difficile que ça avec toute la gestion que je devais faire. Et puis, honnêtement, je n’avais pas le rythme pour battre Carlos. »
Le gros coup de chaud de Leclerc
Au 63ème tour, la course de Charles Leclerc aurait bien pu se terminer dans le mur : il perd du grip au dernier virage et rattrape sa Ferrari à la dernière minute ! Lando Norris l’a dépassé pour le moment, mais le championnat des constructeurs aurait pu changer aussi…
« À ce moment-là, je n’avais aucune chance de rester devant Lando. Il volait littéralement, et je pense que pour l’équipe, nous avons eu de la chance que l’incident entre Max et Lando au début de la course ait considérablement ralenti Lando. Son deuxième relais a été très impressionnant. Pour ma part, je n’avais aucune chance de rester en tête. Je savais que ce serait très difficile. J’ai dû réaliser une sortie de virage incroyable dans le dernier virage, donc j’ai tout donné pour une sortie parfaite, mais j’ai perdu la voiture et donc la position. Mais je sentais que c’était une question de tours, voire de virages, avant de perdre cette place. »
“Oh, je ne sais pas quelle grimace j’ai fait, mais ça devait être une expression de stress intense, parce que la perdre… je savais que je devais tout faire parfaitement.” Lando était si rapide à ce moment-là. C’était une question de tours, mais j’essayais de tout faire pour qu’il surchauffe derrière moi et le garder le plus longtemps possible. J’ai essayé d’avoir le meilleur résultat possible. Je pouvais voir qu’il était très proche. J’ai perdu l’arrière et à ce moment-là on oublie Lando et on espère juste reprendre le contrôle. J’ai eu un survirage, et en le rattrapant, j’ai eu un survirage de l’autre côté et là je me suis dit : ‘putain…’… Oh désolé ! »
Charles Leclerc a donc prononcé le fameux mot ‘F’ ! Au risque de s’exposer à des travaux d’intérêt général, comme Max Verstappen…
“Oh non, désolé, désolé, je ne veux pas rejoindre Max!” »
« J’espérais juste ramener la voiture et terminer troisième. »
La FIA a tenu compte des excuses immédiates de Leclerc pour ses serments et ne sait pas si elle ouvrira une enquête contre le Monégasque. Le dossier pourrait être transféré aux commissaires sportifs du GP du Brésil mais devrait être classé sans suite.
Objectif : titre(s) ?
Ferrari a une nouvelle fois repris des points sur McLaren F1 au classement des constructeurs : le titre est plus que jamais à la portée de la Scuderia. Et c’est bien entendu l’objectif que s’est fixé Charles Leclerc.
« Oui, bien sûr, cela devrait être notre objectif, mais nous n’avons pas besoin d’y penser tous les jours. Je pense que la meilleure façon d’y parvenir est de se concentrer sur soi et de maximiser le potentiel de notre voiture, ce que nous faisons depuis deux week-ends. Mais oui, le titre Constructeurs est désormais réalisable. »
Mais Charles Leclerc ne croit plus du tout, ou presque, au championnat des pilotes…
« Cela dépend de nous pour bien faire, plutôt que des erreurs des autres, ce qui est souvent le cas dans le championnat des pilotes. Pour ce dernier, il faudrait que je réussisse parfaitement et que je compte sur beaucoup de malchance des autres. Le titre Constructeurs est donc vraiment notre objectif principal et, si nous continuons sur cette dynamique, c’est réaliste. »
Charles Leclerc a assisté en spectateur à la bataille entre Max Verstappen et Lando Norris : une bataille qui fait des affaires pour Ferrari ! Comment le Monégasque pense-t-il que cette affaire va se terminer entre les deux pilotes ?
« Encore une fois, je suis heureux que Max soit si agressif avec Lando, car cela m’aide, au moins, à me rapprocher de lui au Championnat des Pilotes. Ce sera plus un duel entre Lando et moi qu’avec Max, qui a une bonne avance aux points. Pour ma part, je ne vois pas le Championnat des Pilotes de manière réaliste. Comme je l’ai dit plus tôt, il vaut mieux ne pas penser au titre, cela ne permet pas d’obtenir de meilleurs résultats. Il faut se concentrer course par course. Et, au fond, ce n’est pas sous mon contrôle de remporter ou non le championnat des pilotes… Pour mieux expliquer, bien sûr, cela dépend en partie de moi, et si je gagne toutes les courses, je mets les chances de mon côté. Mais même si je fais ça, Max doit avoir de très mauvais week-ends et je ne compte pas là-dessus, donc je vais faire de mon mieux jusqu’à la fin de la saison et on fera les calculs à la fin. »
