Julien Fébreau quitte la F1 pour Transformers, « une chance incroyable »

Julien Fébreau quitte la F1 pour Transformers, « une chance incroyable »
Julien Fébreau quitte la F1 pour Transformers, « une chance incroyable »

Auto-Moto : Comment en êtes-vous arrivé à ce film ? Avez-vous dit « oui » tout de suite ?

Julien Fébreau : Je n’aurais jamais pensé être un jour interviewé à propos d’une participation à Transformers. J’ai eu la chance de recevoir un message de Paramount Films me demandant si je souhaitais assumer ce rôle de commentateur dans la version française de « Transformers the Beginning ». Ils m’ont expliqué qu’il y avait un moment fort du film avec une course et qu’ils trouvaient intéressant que je la commente.

Il m’a fallu un demi-dixième de seconde pour dire oui. C’est une chance incroyable d’approcher une franchise aussi prestigieuse et historique. Evidemment, Transformers me touche personnellement, il a accompagné mon enfance et mon adolescence. Pouvoir y apporter un petit quelque chose est une merveilleuse opportunité.

Justement : vous êtes né en 1982. Les premiers Transformers sont sortis en 1983. Et vous avez rapidement commencé à organiser des courses, que vous avez commentées.

Exactement. J’avais un circuit qui passait sous mon lit. Donc sous mon lit il n’y avait pas de monstres la nuit mais des Transformers et des voitures. Quand tous ces souvenirs sont revenus, j’ai trouvé ça fou. Je me suis dit : « Imagine, il y a un peu moins de 40 ans, tu pilotais des Transformers ». Si on avait dit au petit Julien à Quimper : « Tu commenteras les courses Transformers dans un film », ce serait incroyable.

Aviez-vous un Transformers préféré ?

J’ai une affection particulière pour Bumblebee, car il a un sang-froid particulier. Je trouve aussi que, dans la version que vous découvrirez le 23 octobre, il a une humanité, une sympathie, un humour et, d’une certaine manière, une jeunesse assez incroyable. Tout comme les autres Autobots du film. J’ai aussi aimé Optimus Prime.

“C’est péter !”

Comment s’est déroulée cette expérience de doublage ? Etes-vous satisfait de l’expérience ?

Je suis ravi, ça s’est très bien passé. J’y suis allé en novice absolue en doublage mais j’ai été très bien accompagné par les équipes de Paramount. Ils ont su me guider. Ils ne m’ont délibérément pas montré les images de ce que j’allais commenter, afin de garder le commentateur de course frais. Tout cela m’a mis dans une excitation incroyable et les conseils constants m’ont aidé à me libérer quand il était temps de baisser la voix. En plus, on voit vite le résultat de notre travail, on rejoue et la voix est déjà composée, un peu travaillée. Franchement, c’est nul ! Tout se passe sur un écran de cinéma devant nous, nous avons donc eu un premier aperçu et c’était génial.

Quelle était l’ambiance dans le studio ?

Honnêtement, c’était vraiment une bonne ambiance. De plus, les équipes présentes étaient des fans de F1. Nous avons donc pu discuter de tout cela à la fin de l’enregistrement. Ils avaient des questions sur la F1 et j’avais des questions sur leur travail. C’était adorable, on a pris le temps, ils m’ont pris par la main et on a passé un très bon moment de partage.

Combien de temps cela a-t-il pris ?

Nous avons travaillé une matinée, sur plusieurs prises. Et surtout, comme je l’avais déjà constaté en faisant la voix du jeu vidéo de F1, on rejoue les premières scènes en toute fin de séance. Car même si on a l’impression d’y mettre de l’émotion et de l’intensité, on gagne quand même en confiance, on est plus dans le jeu et dans l’ambiance en fin de séance. Quand on a comparé la première et la dernière prise, ça sonnait bien mieux au final.

Se réécouter pour progresser, est-ce quelque chose auquel vous êtes habitué avec les GP de F1 ?

Oui et c’est tout un exercice. Je ne connais pas beaucoup de gens qui aiment leur voix. Avec le temps, c’est un problème que je n’ai plus. Je réécoute régulièrement les courses, afin de corriger les choses. Cela fait partie du travail du journaliste et du commentateur. Là, nous avons fait le même travail, simplement pour voir le résultat. Seul, je savais aussi que je pouvais faire mieux sur certaines prises. Mais j’étais à un tel niveau d’enthousiasme que je n’ai eu aucun mal à reprendre les tournages, en m’amusant toujours.

On se voit au premier virage ?

Avez-vous pris des libertés avec le texte ?

Donc, le but était d’être le plus naturel possible et d’avoir la parole d’un commentateur. Il ne s’agissait pas d’apporter ma touche particulière. Il y a eu simplement quelques petits changements, quelques mots plus appropriés, plus faciles à prononcer. Nous avons pu faire quelques références à ce que connaissent les téléspectateurs de la F1 sur Canal+. Sans tomber dans la catégorie des : « Montez le volume et arrivez au premier virage ».

Tu es devant moi. On ne retrouvera donc pas votre signature, le fameux : « Montez le volume et rendez-vous au premier virage »…

(Rires) Non, on va dire que c’est réservé à Canal+ et aux GP de F1. Le but du jeu, au-delà du clin d’œil de ma voix, n’était pas d’entrer dans cette zone-là. Mais ceux qui suivent la Formule 1 et qui vont au cinéma à partir du 23 octobre reconnaîtront sans doute quelques mots en particulier.

Dans quelle mesure l’expérience des commentaires a-t-elle été utile ? En F1, on ne reprend pas vraiment de plans lors d’une diffusion en direct.

Le doublage est une expérience, car il y a un texte, une mesure rythmique représentée par un trait rouge, qui indique quand parler et qu’il faut respecter. Il y a donc un timing très précis. Mais en fait, ce qui fonctionne comme un GP de F1, c’est l’impact des images. J’opère avec les émotions et je suis d’abord frappé par les images d’un Grand Prix. Avant de le retranscrire avec émotion à travers mes mots. C’est ce qui s’est passé là-bas. J’ai regardé la séquence, j’ai été choqué car c’était très spectaculaire et je me suis laissé emporter par les images, pour les captations. Quand je suis allé me ​​mettre derrière le micro, j’avais hâte de commenter. L’émotion était donc facilement accessible, car je me suis laissé emporter par ces images saisissantes.

Le cinéma, « quelque chose de grandiose »

Comment vous êtes-vous préparé ? Avez-vous parlé à d’autres doubleurs ?

Non, je n’ai pas eu cette approche. D’un côté, j’y suis allé avec une petite appréhension. Parce que le cinéma est quelque chose de grandiose. En revanche, je me suis rassuré en me disant : « Fais-toi confiance, si on a fait appel à toi, c’est parce que les gens veulent voir ce que tu fais, pendant les Grands Prix ». Et comme je suis un naturel à l’antenne, j’ai fait confiance à ma voix, à mon énergie et à mes émotions. Je suis également resté dans un rôle de commentateur, que je connais, ce qui m’a mis assez à l’aise dans l’exercice.

Quelle expérience de doubleur ou d’acteur au sens large aviez-vous avant ce doublage ? Vous avez parlé du jeu vidéo F1. Mais quand même ?

J’ai joué dans le court métrage d’un ami. Mais, encore une fois, j’ai joué le rôle d’un journaliste devant une caméra. Sinon, je n’ai jamais eu cette opportunité de faire du théâtre et ce n’est pas mon métier. Rester commentateur me convient très bien.

Répétez l’expérience

Cependant, est-ce que cela vous donne envie d’en faire plus ?

Oui bien sûr ! L’expérience a été si agréable que ce serait mentir de dire que je n’aimerais pas avoir cette opportunité de répéter cet exercice. Le travail de la voix, c’est ce que j’ai vécu à mes débuts dans la radio, uniquement avec la voix et sans le support des images. Tout devait être transmis par la voix et j’y attache beaucoup d’importance. Alors oui, je serais très heureux de revivre une expérience similaire, car c’est un travail passionnant et nous sommes entourés de gens ultra compétents.

Carlos Sainz, Charles Leclerc ou encore Lewis Hamilton ont déjà prêté leur voix à des personnages de dessins animés. Avez-vous eu l’occasion de discuter de cette expérience ?

Donc je n’en ai pas parlé avec eux. Mais Jacques Villeneuve a fait un doublage dans Cars 2 (celui de David Hobbscap), tout comme Hamilton (assistant vocal de Cruz Ramirez dans Cars 3). On en a un peu parlé, il faut qu’on en discute davantage. Pour Leclerc et Sainz, je n’étais pas au courant (ils ont participé au doublage de Lightyear, Buzz Lightyear, sorti en 2022, respectivement dans la version italienne et dans la version espagnole, NDLR). Je serai avec Charles sous peu, nous en reparlerons donc.

En parlant de Jacques Villeneuve, vous formez un couple qui dure jusqu’aux commentaires du GP de F1. Était-il « jaloux » de vous voir l’abandonner pour Transformers ? Ou au contraire, il vous a manqué ?

Il ne m’a pas manqué mais je pense qu’il aurait beaucoup apprécié l’expérience. Dans le film, il y a un commentateur mais pas de consultant. Cependant, je me dis que, sachant qu’il est aussi fan de Transformers, il va adorer ce film.

Transformers : Le Commencement, un film à ne pas manquer ?

Serez-vous au cinéma le 23 octobre pour le voir ?

J’ai déjà vu la version originale en anglais mais seulement quelques morceaux en français. J’ai donc l’intention d’aller au cinéma pour ça. Cependant, au moment de la sortie, je serai entre les Etats-Unis et le Mexique pour les Grands Prix (20 octobre à Austin, 27 octobre à Mexique). Mais la première chose que je ferai à mon retour en France sera d’aller voir ce film. C’est obligatoire.

Pourquoi devriez-vous aller voir ce film ?

Premièrement, ceux qui aiment Transformers vont adorer, car on revient aux origines de la saga. Tout le monde découvrira l’univers Transformers. C’est aussi un film qui véhicule des valeurs importantes et qui peut être comparé à la F1. Il existe une amitié minée par les confrontations et les enjeux importants, comme nous l’avons constaté sur la piste aujourd’hui. Pour ceux qui découvrent la franchise, la beauté de ce qui s’y fait est exceptionnelle. Au-delà de l’image, le rendu émotionnel lié à ce film est également intéressant. Les Autobots sont encore plus attachants, car leurs traits et, je tiens encore à dire leur humanité, ressortent énormément. On se laisse prendre par les moments drôles et sombres et on oublie même que ce sont des Autobots. C’est vraiment un spectacle à voir sur grand écran.

Enfin, vous avez comparé les Transformers à des robots à l’apparence très humaine qui courent. Finalement, n’est-ce pas une allégorie des pilotes de Formule 1 actuels ?

Je n’y avais pas pensé mais c’est vrai que, quand on les voit passer à quelques centimètres des murs à Singapour, on se dit que la précision est robotique. Il y a très peu d’erreurs, on n’a pas eu de voiture de sécurité depuis le Grand Prix du Canada, donc ça fait huit courses sans voiture de sécurité (neuf avec le GP de Singapour, qui s’est passé après l’interview, NDLR). Et ils stockent une quantité incroyable d’informations pour conduire ces voitures.

Les pilotes de F1 sont des machines, avec du cœur et des émotions. Et nous connaissons une génération actuelle de pilotes beaucoup plus disposés à montrer leurs émotions. Je fais le parallèle avec le film : oui ce sont des Autobots mais avec des personnages totalement humains. Cela les rend attachants mais il n’y a pas un personnage dans le film qui ne soit pas intéressant. Car, qu’on déteste un méchant ou qu’on adore un héros, on est touché par son personnage.

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Pour résumer

Les fans de Formule 1 qui iront voir au cinéma le film Transformers : The Beginning, en salles le 23 octobre, retrouveront une voix qu’ils connaissent bien. Celle de Julien Fébreau ! Le commentateur de Canal+ joue un rôle de doubleur dans ce film. Une apparition aussi inattendue que plaisante pour la voix française du Grand Prix de Formule 1. Il nous a fait part de son expérience en marge des essais libres du Grand Prix de F1 de Singapour.

 
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