“Tout le monde roule jusqu’à la limite”

Le MotoGP est-il devenu un “championnat des erreurs”comme l’estimait Pecco Bagnaia lors du week-end Mandalika ? Le duel entre l’Italien et Jorge Martín est en tout cas marqué par des maladresses coûteuses, d’un côté ou de l’autre.

Bagnaia compte six chutes alors que les points étaient en jeu cette année, lors des sprints de Jerez, Barcelone et Silverstone, ainsi que des courses de Portimão, Aragón et Misano 2. Martín en compte quatre, dans les sprints du Mugello et de Mandalika, ainsi que dans les courses du dimanche à Jerez et au Sachsenring, tandis que sa décision de changer de moto à Misano 1 peut également être considérée comme une grosse opportunité de points perdue.

Autrefois, la moindre chute pouvait éloigner un pilote de la course au titre mais selon Marc Márquez, le niveau de performance atteint dans la catégorie justifie les erreurs répétées des prétendants à la couronne mondiale. Si Bagnaia mettait en avant les performances exceptionnelles permises par les pneumatiques, l’Espagnol abonde dans le même sens en estimant que les courses n’offrent plus une seule seconde de répit, ce qui peut plus facilement conduire à des erreurs.

“[Il y a des] erreurs parce qu’elles sont super rapides”a résumé Márquez. « Après, tout le monde roule à la limite. Je me sens rapide mais ils sont toujours plus rapides. Quand tu roules à la limite à chaque tour, du premier au dernier… Je me souviens qu’il y a seulement cinq ans, les courses étaient assez différentes, on attaquait pendant quelques tours Maintenant, on attaque à chaque tour et tout le monde peut être super rapide , mais il est plus facile de faire des erreurs.

Pour être à ce niveau, les pilotes doivent exceller dans tous les domaines et Márquez estime qu’il doit encore évoluer, car il lui manque certains éléments pour lutter avec Bagnaia et Martín, à commencer par la version la plus récente de la Ducati, qu’il aura l’année prochaine. . Il a néanmoins retrouvé la joie de se battre pour les premières places cette saison, après plusieurs années de galère chez Honda, et surtout une blessure qui l’a fait douter de lui-même.

« Je m’amuse beaucoup et c’est bien, non pas parce que j’étais lent et j’ai l’impression que maintenant je suis de retour, mais parce que j’ai eu une grosse blessure et je suis de retour. Comme vous le savez, je change petit à petit mon pilotage, je roule différemment, pas seulement pour la moto, mais aussi pour moi-même, car je comprends que maintenant c’est le moyen de profiter de chaque situation.

« Mais ce n’est pas encore suffisant donc nous verrons si nous pouvons continuer à travailler lors des prochaines courses, notamment pour les qualifications car en course, comme nous l’avons vu, le rythme est là. Pas aussi vite que celui des trois leaders, mais le rythme est là.

Márquez a démontré ce rythme en remontant de la 12ème à la deuxième place lors du sprint de Mandalika, une remontée qui a justement illustré ses erreurs en qualifications. C’est à son tour de perdre de gros points dimanche, non pas à cause d’une erreur de sa part mais à cause d’une casse moteur.

Sur le plan personnel, l’Espagnol recherche la régularité et la performance pure sur une tournée, un exercice dans lequel il en fait parfois trop. : «J’ai déjà dit que j’avais déjà atteint mon objectif [avec les deux victoires sur la Ducati]. Depuis Misano ou Aragon, j’ai dit quel serait mon prochain objectif, trouver de la régularité en course. C’est ce que j’ai fait lors de ces dernières courses. […]»

« Nous essayons de retrouver cette régularité et la prochaine étape sera d’améliorer les qualifications. Je vais me concentrer là-dessus lors des prochaines courses pour faire de mieux en mieux et être constamment sur ces deux premières lignes. Ce sera mon prochain objectif. Vous voyez si j’y parviens !