Amazon quitte le Québec et licencie 1 900 travailleurs, sur fond de début de syndicalisation – Libération

Amazon quitte le Québec et licencie 1 900 travailleurs, sur fond de début de syndicalisation – Libération
Amazon quitte le Québec et licencie 1 900 travailleurs, sur fond de début de syndicalisation – Libération

Une annonce qui tombe comme un coup de massue. Les 1 700 employés et plus de 200 contractuels d’Amazon au Québec ont appris via un courriel dans leur boîte de réception mercredi 22 janvier la fin de leur contrat, en même temps que le départ de la firme du milliardaire Jeff Bezos de cette province du nord. Est du Canada.

La porte-parole de la firme américaine, Barbara Agrait, a justifié la fermeture de ses sept entrepôts et l’arrêt des activités logistiques en nom propre, par un retour au précédent modèle de livraison d’Amazon : colis préparés dans les provinces voisines du Québec, au Canada et aux États-Unis, puis transportés par des sociétés de livraison tierces. L’entreprise de livraison Intelcom, dont le siège social est à Montréal et qui est déjà sous-traitant d’Amazon, a également publié de nombreuses annonces de recherche d’emploi sur son site Internet depuis cette annonce, souligne -.

Différence avec la méthode et les investissements

En effet, le retrait des opérations d’Amazon au Québec va à l’encontre de ce que la firme a présenté ces dernières années comme l’un des principaux facteurs de son succès, soit : « Rapprocher davantage de produits des clients, pour permettre une livraison plus rapide ».

Cette mesure semble d’autant plus surprenante compte tenu du décalage avec ses nombreux investissements récents dans la province majoritairement francophone d’environ 4,5 millions d’habitants. En 2021 et 2024, la société de Jeff Bezos y a ouvert trois plateformes de livraison. Elle possède également un centre de traitement des commandes et deux entrepôts de tri de colis au Québec. Au total, ces investissements représentaient « environ 2 millions de mètres carrés d’activités »selon une estimation d’un consultant en logistique montréalais, Marc Wulfraat, dans le New York Times.

Face à cette décision difficile à comprendre d’un point de vue commercial, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), un syndicat représentant les 300 travailleurs d’un des entrepôts situés dans la région de Montréal, estime que“Amazon a tout fait pour empêcher la syndicalisation de ses salariés”. Ce groupe d’employés, formé en mai dernier, a été le premier de l’entreprise au Québec à recevoir une accréditation syndicale. L’entreprise américaine a contesté cette décision en justice. Bien que le tribunal ait statué contre Amazon en octobre dernier, la société affirme que le litige était toujours en cours.

-

Au quotidien New York Timesl’expert Marc Wulfraat souligne la volonté «claire» de la firme de Jeff Bezos – connue pour étouffer toute forme d’opposition – pour empêcher le mouvement syndical de “s’étend”. Avec environ deux travailleurs syndiqués sur cinq, le Québec affiche le taux le plus élevé parmi les provinces canadiennes. Il est également près de quatre fois supérieur au taux de syndication aux États-Unis.

La ministre québécoise de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, est de son côté intervenue. À -, elle a simplement répondu que : “Pour l’instant”Amazon n’a soulevé auprès du gouvernement local qu’une « réorganisation du service de livraison ».

Le premier ministre du Québec, François Legault, a assuré mercredi «comprendre » la difficulté »pour les 1 700 familles concernées »avant de concentrer l’essentiel de ses propos sur la nécessité pour les Québécois de se mobiliser et d’acheter des produits locaux en réponse à la menace de tarifs douaniers du président Trump. Jean Boulet, le ministre du Travail de la province, a déclaré que les travailleurs touchés par les fermetures d’entrepôts recevraient une aide du gouvernement pour trouver un nouvel emploi.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

-

PREV Après l’accident de Stéphane Rotenberg, voici l’animateur adoré des Français qui a failli le remplacer
NEXT Staccato démarre 2025 avec « une programmation solide »