Les lois canadiennes ciblant les géants du Web pourraient être dans le viseur de Trump

Les lois canadiennes ciblant les géants du Web pourraient être dans le viseur de Trump
Les lois canadiennes ciblant les géants du Web pourraient être dans le viseur de Trump

(Ottawa) Le gouvernement libéral a passé des années à vanter ses efforts pour faire payer les géants de la technologie. Désormais, ces projets de loi pourraient être une cible de l’administration Trump – en particulier la taxe sur les services numériques qui oblige les grandes entreprises technologiques à effectuer un paiement rétroactif important en juin.

Anja Karadeglija

La Presse Canadienne

Les dirigeants des plus grandes entreprises technologiques américaines ont assisté lundi à l’investiture de Donald Trump. Parmi eux figuraient le fondateur d’Amazon Jeff Bezos, Mark Zuckerberg de Meta, Tim Cook d’Apple et Sundar Pichai de Google, ainsi que le président-directeur général de Tesla et fervent partisan de M. Trump, Elon Musk.

Meredith Lilly, professeure à l’École des affaires internationales Norman Paterson de l’Université Carleton, a déclaré que le Canada est un marché relativement petit pour les grandes entreprises technologiques américaines.

Mais malgré cela, ils restent proches de l’administration Trump et ont probablement son oreille dans une certaine mesure, selon elle. Mmoi Lilly s’attend donc à ce que ces entreprises « veuillent certaines mesures envers le Canada, notamment sur la taxe sur les services numériques ».

La taxe s’applique aux entreprises qui exploitent des marchés en ligne, des services de publicité en ligne et des plateformes de médias sociaux, ainsi qu’à celles qui tirent des revenus de certaines ventes de données d’utilisateurs. Il impose un prélèvement de 3 % sur les revenus que les géants étrangers de la technologie génèrent auprès des utilisateurs canadiens.

Elle est rétroactive à 2022 et couvre des entreprises comme Amazon, Google, Facebook, Uber et Airbnb. Les entreprises doivent déposer une déclaration avant le 30 juin. Le directeur parlementaire du budget estime que cette taxe rapporterait 7,2 milliards de dollars sur cinq ans.

Un premier décret

Sous l’ancien président américain Joe Biden, les États-Unis s’étaient déjà opposés à cette taxe. Le premier jour de son retour au pouvoir, le président Donald Trump a signé un décret retirant les États-Unis de l’effort international visant à établir des règles fiscales numériques.

Le décret ordonne au secrétaire au Trésor américain d’enquêter sur les pays dont les règles fiscales sont « extraterritoriales ou affectent de manière disproportionnée les entreprises américaines ».

Mmoi Lilly souligne que le libellé du décret suggère que les États-Unis s’en prendront à tous les pays qui ont mis en place des taxes similaires, notamment la et le Royaume-Uni. Elle a déclaré que le moyen le plus direct pour les États-Unis d’exprimer leurs préoccupations serait de recourir à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).

Meredith Lilly précise que le décret ordonne au secrétaire au Trésor de faire rapport au président dans un délai de 60 jours, soit à la mi-mars.

« Je m’attends à ce que les discussions avec tout pays ayant mis en place une taxe sur les services numériques s’accélèrent rapidement par la suite », a-t-elle déclaré.

-

Une « cible évidente »

Michael Geist, professeur de droit à l’Université d’Ottawa et spécialiste du commerce électronique, a déclaré que cette ordonnance fait de la taxe canadienne sur les services numériques « une cible évidente ».

Il a déclaré mardi dans un message en ligne que « étant donné les efforts des grandes entreprises technologiques pour s’attirer les faveurs de la nouvelle administration américaine, il faut s’attendre à ce que l’élimination de la taxe devienne une exigence clé des ÉTATS-UNIS ».

Et la taxe sur les services numériques n’est peut-être pas le seul élément de la réglementation canadienne dans la ligne de mire.

«Je pense que le Loi sur le streaming en ligne “retiendra leur attention, en partie parce qu’il existe des entreprises technologiques très influentes qui sont désormais étroitement liées au président, et aucune d’entre elles n’aime la loi canadienne sur le streaming”, a déclaré Mme.moi Lily.

Le projet de loi avait mis à jour les lois sur la radiodiffusion pour englober les plateformes en ligne. Ces derniers jours, des groupes représentant des entreprises américaines et de grandes sociétés technologiques ont averti le CRTC que ses efforts pour mettre en œuvre cette législation – notamment l’exigence selon laquelle les grandes sociétés étrangères de streaming contribuent financièrement à la création de contenu canadien – pourraient aggraver le conflit commercial avec le États-Unis.

« Ce n’est pas le moment pour le Canada d’appeler la nouvelle administration à exercer des représailles sur les questions commerciales », a déclaré la Chambre de commerce américaine au régulateur de la radiodiffusion dans un dossier déposé dans le cadre d’une procédure du CRTC sur une nouvelle définition du contenu canadien.

La Motion Picture Association-Canada, qui représente de grandes sociétés de streaming telles que Netflix, Disney et Amazon, a également récemment lancé une campagne publicitaire contre les efforts du CRTC, mettant en garde contre une « nouvelle taxe qui pourrait faire augmenter les impôts ». prix “. Mmoi Lilly a déclaré que les États-Unis pourraient résoudre cette question dans le cadre de l’examen de l’ACEUM.

M. Geist a déclaré qu’une autre cible pourrait être la loi sur les informations en ligne, qui oblige les entreprises technologiques à conclure des accords avec les éditeurs de nouvelles. Google, qui est jusqu’à présent la seule entreprise concernée par la législation, a versé 100 millions à une organisation journalistique destinée à distribuer les fonds.

Un moyen d’obtenir des concessions

Michael Geist, qui a critiqué les trois projets de loi, a déclaré dans un courrier électronique que les États-Unis pourraient tous les inclure dans leurs exigences globales concernant la menace de M. Trump d’imposer des droits de douane de 25 %. % au Canada, « dans l’espoir d’obtenir des concessions du gouvernement canadien ».

Ils pourraient également utiliser « ACEUM Règlement des différends et décret […] pour exprimer leurs préoccupations et encourager le Canada à retarder ou à abandonner la taxe sur les services numériques.

Il a noté que les États-Unis pourraient également profiter de la réouverture des négociations de l’ACEUM pour mettre « sur la table » les projets de loi sur la diffusion en continu et les informations en ligne.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

-

PREV La Suisse « sous pression » entre l’UE et les Etats-Unis
NEXT ABB livrera des batteries pour trains électriques au groupe Skoda