C’était attendu depuis plusieurs mois, mais RTE l’a confirmé ce lundi 20 janvier. Selon le gestionnaire du réseau, la production électrique en France a retrouvé ses niveaux d’avant Covid en 2024 (+8,45% par rapport à 2023). Et grâce à « récupération rapide » le nucléaire et les performances exceptionnelles de la production renouvelable, elle franchit pour la première fois le seuil des 95 % d’électricité décarbonée et bat son record d’exportation.
Avec 536,5 TWh, la production électrique française atteint “son plus haut niveau depuis cinq ans”, trouvant ainsi « un niveau identique à celui de 2019, en ligne avec la moyenne 2014-2019 (537,5 TWh) », selon ces chiffres. L’année noire du nucléaire 2022, qui avait connu une production historiquement basse depuis trente ans (279 TWh) – en raison notamment de problèmes de corrosion – est derrière la France, avec 361,7 TWh l’an dernier. Un retour qui illustre un mouvement plus général, affirme l’Agence internationale de l’énergie dans son dernier rapport, qui estime que « Le nucléaire est à l’aube d’une nouvelle ère ».
Mais si l’atome reste, de loin, la première source de production (67,41%), les énergies renouvelables ont également pris leur part (27,6%). RTE est ravi de« production hydraulique exceptionnelle », au plus haut depuis 2013 (74,7 TWh) alors que des records de précipitations ont été atteints dans certains endroits de France mais aussi un « une croissance soutenue de la production des filières éolienne et solaire (70 TWh en 2024, contre 46 TWh en 2019) ». Là encore, c’est une première, souligne RTE : production renouvelable « atteint un record de 148 TWh », dont environ un tiers provenait de l’éolien (46,6 TWh).
Intensité carbone de l’électricité française parmi « les plus faibles au monde »
A l’inverse, avec 19,9 TWh, la France ne produit plus si peu d’électricité à partir de centrales fossiles (gaz, charbon, fioul) « depuis le début des années 1950 », représentant “pour la première fois”, un niveau cumulé inférieur à la production solaire (23,3 TWh). La France, qui envisage d’abandonner ses centrales à charbon en 2027, a produit 0,7 TWh d’électricité à partir de ce combustible très polluant et émetteur de gaz à effet de serre, 1,8 TWh à partir du fioul et 17,4 TWh dans des centrales à gaz, soit moins qu’en 2023 ( 29,2 TWh).
-Le nucléaire qui revient à un niveau élevé, les renouvelables qui explosent, les fossiles au plus bas… Logiquement, la production française bas carbone a ainsi « atteint pour la première fois le seuil des 95 % de l’électricité produite en France », contre 92,2% en 2023, précise RTE, qui avait fait de cette alliance entre ces sources zéro émission les piliers de son avenir énergétique pour 2035 puis 2050.
Selon le gestionnaire du réseau, l’intensité carbone de la production électrique française était de 21,3 grammes équivalent CO2 par kWh, soit près d’un tiers de moins qu’en 2023. “C’est l’un des plus bas au monde, » a indiqué RTE. Ces performances confirment l’atout que constitue le système électrique français pour la décarbonation de l’économie française au sens large (qui dépend encore à 60 ans % d’énergies fossiles et importées) et sa réindustrialisation.