Saint-Roch et la périphérie du centre-ville de Québec peinent à retrouver leur dynamisme d’avant la pandémie selon la société de courtage immobilier CBRE, qui avance que le télétravail y augmente la visibilité de l’itinérance.
Si le secteur reste « très envié », notamment pour les entreprises de haute technologie et de jeux vidéo, Saint-Roch a rapidement vu disparaître ces travailleurs, qui restent, pour la plupart, chez eux.
« On dit qu’il y a beaucoup plus d’itinérances, mais il y a aussi beaucoup moins de circulation parce qu’il y a moins de travailleurs », explique Patrick Soucy, vice-président exécutif de CBRE. “Le télétravail fonctionne très bien, donc certaines entreprises ont même mis fin à leur bail.”
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Selon M. Soucy, c’est cette disproportion entre travailleurs et itinérants qui accentue la visibilité de ces derniers.
Plusieurs développeurs de jeux vidéo, dont Beenox, ont installé leurs bureaux dans le quartier Saint-Roch, à Québec.
Photo d’archives
Saint-Roch fait l’actualité depuis plusieurs semaines, notamment en raison de la fermeture annoncée de deux grands magasins de la rue Saint-Joseph : le magasin de jouets Benjo et le magasin de plein air La Cordée.
L’opposition à la mairie a accusé l’administration Marchand de laisser le quartier brûler, tandis que le maire a dénoncé une campagne de peur.
Les entreprises veulent partir
Même s’il souhaite également tempérer la perception de sécurité des gens dans le quartier, Patrick Soucy confirme tout de même avoir reçu des demandes de « petites entreprises » qui souhaitent s’installer « dans des zones plus sécuritaires ».
«Je ne pense pas que ce soit un fléau», dit-il. Ce n’est pas une majorité.
Certains commerces peinent à assurer une bonne cohabitation avec la population itinérante grandissante de Saint-Roch.
DIDIER DEBUSSCÈRE/JOURNAL DE QUÉBEC
Cette lecture sur la diversité est partagée par la copropriétaire de La Place boutique gourmande, une institution du quartier.
«C’est sûr que si on enlève 60% de travailleurs et qu’on ajoute 10% de sans-abri, ça va moins bien mélanger», estime François LeBel, qui trouve certains discours sur Saint-Roch «alarmistes». « Ce sont souvent quelques cas isolés au cours de l’année qui donnent une mauvaise image de tout le monde », note-t-il en parlant des gens dans la rue.
Le copropriétaire de La Place gourmande, François LeBel, veut éviter les discours alarmistes sur la situation dans Saint-Roch.
Photo Jean-Philippe Guilbault
De son côté, le propriétaire du Marché Tradition de la rue Saint-Joseph, Éric Courtemanche-Baril, ne regrette pas le choix de s’établir à Saint-Roch il y a plus de 25 ans.
« Quand nous sommes arrivés, à la fin des années 1990, Saint-Roch avait une réputation encore pire », se souvient-il. Je suis fier de mon quartier, je suis heureux de servir ses résidents et je ne voudrais jamais déménager.
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