Deuxième constat : c’est parmi les produits les moins chers que l’on trouve en moyenne les plus sucrés. A l’inverse, les produits les plus chers contiennent en moyenne moins de sucre. “En bref : si vous souhaitez éviter ou au moins réduire les sucres ajoutés dans votre alimentation, vous devrez retirer plus d’argent de votre portefeuille. Pour Foodwatch, cette utilisation massive du sucre est inacceptable et l’organisation souhaite appeler la grande distribution à modifier les recettes de ces aliments.
Le sucre, le grand ennemi de nos cœurs : nous en consommons 50 fois plus qu’au XVIIIe siècle et c’est un énorme problème
Dans certaines catégories alimentaires, les produits les plus sucrés sont surreprésentés parmi les produits les moins chers. “De même, les produits les moins sucrés sont plus nombreux parmi les produits les plus chers. Autrement dit, dans les rayons guacamole, cordon bleu, cacahuètes enrobées, petits pois ou encore mayonnaise, vous auriez plus de chance d’acheter un produit plus sucré si vous vous tourniez vers un des produits les moins chers. ; à l’inverse, vous seriez plus susceptible d’acheter un produit moins sucré si vous pouviez vous permettre de choisir l’un des produits les plus chers.“
Les personnes les plus défavorisées n’ont donc pas accès à la meilleure alimentation. “Les conclusions de l’enquête Foodwatch sont sans appel : non seulement l’offre alimentaire est trop sucrée, mais si votre budget est serré, vous ne pourrez pas faire le meilleur choix pour votre santé. Les industriels et la grande distribution portent la responsabilité de cette offre biaisée et discriminatoire et de ses conséquences. conclut Audrey Morice, responsable de campagne Foodwatch France.
Nous aussi, nous mangeons facilement 100 grammes de sucre par jour, soit quatre fois plus que la dose recommandée !
L’association dénonce également les campagnes des distributeurs, qui ont fait de l’argument du prix leur crédo, au détriment d’une alimentation plus saine. “Dans les supermarchés, le choix le plus abordable ne doit pas être le choix le moins sain. Les marques doivent cesser d’alimenter ce marché à deux vitesses, injuste et insupportable, qui favorise la santé de ceux qui ont les moyens au détriment des autres : les marques distributeurs doivent revoir leur copie et améliorer leurs recettes pour ne plus être de mauvais élèves, notamment en ce qui concerne la présence de sucres ajoutés dans leurs produits.
Les prix du sucre ont bondi de 61 % en un an dans l’UE ; la plus faible augmentation en Belgique
