Les choses ont changé, ou commencent à évoluer dans le bon sens. Citroën a lancé le mouvement en octobre 2023 chez les constructeurs européens en présentant la ë-C3, proposée à partir de 23 300 euros, pour une autonomie maximale de 320 kilomètres.
Et si la Dacia Duster était la voiture de l’année 2025 ?
C’est deux à trois fois moins cher que les modèles premium d’il y a quelques années. Cela reste toutefois un prix nettement supérieur au modèle essence, proposé à partir de 14 990 euros. Chez Opel, dans une tranche de prix plus élevée, le Mokka essence démarre à 23 340 euros contre 33 990 euros pour la version électrique.
Citroën n’est pas resté longtemps en tête. Le domaine des voitures électriques plus abordables s’est rapidement développé. Renault revient avec une R5 coûtant environ 25 000 euros, avec une autonomie annoncée de 300 kilomètres. Cette version, la « cinq », doit encore être commercialisée, la marque au losange ayant touché un peu plus haut pour le retour de la Renault5 : les modèles actuellement disponibles vont de 27 900 euros à 34 900 euros.
Les deux constructeurs développent également des modèles à moins de 20 000 euros, ce qui se traduit par des autonomies réduites (200 km). La Dacia Spring (groupe Renault) affiche un prix d’entrée de 16 990 euros pour une autonomie de 225 kilomètres.
Depuis plusieurs mois, Hyundai propose le modèle Inster, à partir de 24 499 euros pour une autonomie jusqu’à 355 kilomètres contre 36 999 euros pour le Kona (autonomie jusqu’à 514 kilomètres).
Fiat, Skoda, Cupra, Opel ou encore Volkswagen sont sur le point de proposer des voitures électriques aux alentours de 25 000 euros, voire moins.
Voitures électriques : la Belgique à contre-courant de l’Europe
Et puis il y a le dernier arrivé, Leapmotor, la marque chinoise du groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat…). Il se positionne en bas de gamme en termes de tarif avec un tarif de 18 900 euros pour 265 kilomètres d’autonomie.
2. L’offre des fabricants chinois n’est pas celle que nous pensons
Les voitures électriques des marques européennes sont finalement les plus abordables car les principaux acteurs chinois n’ont pas attaqué le marché du Vieux Continent avec des modèles low-cost. Le modèle le plus abordable de BYD est le Dolphin, à partir de 29 000 euros dans les conditions du salon. Le Tang est à 72 000 euros…
Leur approche est finalement très simple : proposer des voitures sur les segments des SUV et des citadines, les plus prometteurs d’Europe, à des prix inférieurs à leurs concurrents avec tout un tas d’options incluses.
De quoi compliquer la tâche des constructeurs européens qui devront toutefois mettre le turbo pour vendre toujours plus de voitures électriques à partir de 2025, sans attendre le couperet de 2035.
Près de 90 % des voitures vendues en 2024 dans ce pays sont électriques
3. Des promotions à gogo pour éviter de lourdes amendes ?
En cause, une autre disposition européenne qui impose aux constructeurs des normes d’émission de CO2 plus strictes sur l’ensemble de leurs ventes, les normes CAFE. C’est désormais moins de 94 grammes de CO2 par kilomètre contre 116 g/km en 2024. En soi, cela ne dit pas grand chose si ce n’est que les constructeurs dépassant les 94 grammes seront lourdement pénalisés : l’Association des constructeurs européens (ACEA) évoque un total un montant de 15 milliards d’euros d’amendes, de quoi mettre le secteur à genoux. Acea a tenté de modifier les normes CAFE, sans succès jusqu’à présent.
Les constructeurs n’ont donc pas le choix : ils devront vendre des voitures électriques dans des proportions d’environ 30 % du total pour éviter de se faire taper sur les doigts. La tentation sera sans doute grande de proposer des promotions, afin de rendre attractive l’offre d’électricité. De quoi faciliter l’entrée sur le segment des particuliers, avec toutefois un bémol : la valeur de revente sera plus faible, ce qui ne pose toutefois pas de problème si l’on ne change pas fréquemment de voiture.
L’autre possibilité est de réduire la disponibilité de l’offre thermique, soit en produisant moins de véhicules, soit en augmentant les prix pour réduire le différentiel avec l’électrique et rendre ces modèles plus compétitifs.
Diesel en chute libre, électrique en force : le Belge change ses habitudes pour sa voiture de société
Les Chinois jouent sur le velours en Europe car ils ne proposent généralement que des voitures électriques. L’exception est MG, qui propose une gamme complète de moteurs. La MG4, avec une autonomie allant jusqu’à 520 km, est actuellement disponible à partir de 25 285 euros, contre un prix catalogue de 32 285 euros.
4. L’autonomie est-elle un écran de fumée ?
Reste bien entendu la question de l’autonomie. C’est une inquiétude légitime, d’autant que les autonomies affichées concernent des déplacements globaux en ville, sur routes secondaires et sur autoroutes (norme WLTP). Avec une autonomie de 400 km, vous n’irez pas à Paris d’un seul coup, à moins d’emprunter les routes secondaires.
Le TCO3 de Leapmotor évoque ainsi une autonomie de 265 km (WLTP) mais jusqu’à 395 kilomètres si l’on roule uniquement en ville. La Dacia Spring dispose de 225 km d’autonomie en cycle WLTP, de 305 km en cycle urbain et de 150 km à 120 km/h.
Les autonomies en cycle WLTP de 500, 600 km ou 750 km, comme pour la nouvelle DS 8, deviennent cependant la norme quand on y met le prix. Et, là, cela permet de voir ce qui se passe lorsque l’on est régulièrement sur la route.