l’essentiel
Depuis le 1er janvier, la mairie de Lavaur ne dispose plus de contrat d’assurance. C’est une source de confusion parmi le personnel communal, qui n’est plus couvert en cas d’accident.
Des véhicules immobilisés, une situation juridique alambiquée et un personnel municipal impuissant. C’est la situation que traverse Lavaur, commune tarnaise de 11 000 habitants, depuis le début de l’année. Le 1er janvier, tous ses contrats d’assurance ont expiré, sans que d’autres n’aient pris le relais.
« Le parc automobile, la responsabilité civile et la protection juridique des agents Vauréen ne sont plus assurés. L’affaire est grave», s’inquiète l’opposante aux municipales, Pauline Albouy-Pomponne. Aujourd’hui, seuls les dommages matériels aux bâtiments de la ville sont assurés.
Plus tôt cette semaine, le directeur général des services a prévenu les agents qu’ils ne pouvaient plus utiliser les véhicules. La situation est loin d’être anecdotique pour le personnel communal, qui n’est potentiellement plus couvert pour les dommages qui pourraient être causés dans l’exercice de ses fonctions.
« Il faut trouver une solution rapidement »
Que se passera-t-il si un agent est responsable d’un accident ? Si une assistante maternelle blesse un élève ? Et les véhicules ? Certains services peuvent difficilement fonctionner sans lui. En fait, beaucoup d’entre eux continuent de circuler. Comme la police municipale. Pourra-t-elle infliger des amendes aux automobilistes faute d’assurance ?
« Rappelons cependant que les agents ne sont plus assurés en cas d’accident. Ils ont le droit de faire valoir leur droit de rétractation. Personne ne peut les forcer à travailler sans une assurance professionnelle qui les couvre. Il faut trouver une solution rapidement », prévient Pauline Albouy-Pomponne.
Même si la situation peut paraître grotesque, aux yeux des agents et des utilisateurs, elle n’est pas inédite. En France, depuis plusieurs mois, plusieurs centaines de communes ont du mal à se procurer une assurance. Les primes d’assurance ont grimpé en flèche. D’où le dilemme qui se pose pour beaucoup d’entre eux : payer (beaucoup) plus. Ou trouver un nouvel assureur… avec le risque de se retrouver coincé dans l’eau. C’est ce qui est arrivé à la mairie de Lavaur, qui a lancé un appel d’offres mi-2024. Cela a été déclaré infructueux.
Alerté de cette situation délicate par l’association des maires de France, le gouvernement réfléchissait à des mesures de soutien. “Mais avec l’instabilité, rien n’a été fait”, rappelle l’opposante Pauline Albouy-Pomponne, qui pointe aussi “le manque de réactivité de la mairie” face à ce problème. « Nous ne comprenons pas comment la ville n’a pas pu éviter cette situation. Un manque d’anticipation ? Un maire trop éloigné des préoccupations opérationnelles ? demande l’adversaire.
Interrogé, le maire, Bernard Carayon, n’a pas été en mesure de nous répondre. « Nous travaillons pour trouver une solution rapidement », précise son cabinet.