(Toronto) Les régimes d’assurance maladie provinciaux et territoriaux couvriront les soins primaires fournis par les infirmières praticiennes, les pharmaciens et les sages-femmes à partir de l’année prochaine, a annoncé vendredi le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland.
Nicole Irlande
La Presse Canadienne
Holland a déclaré que les professionnels de la santé réglementés qui ne sont pas médecins pourront facturer au gouvernement des services médicalement nécessaires qui seraient autrement fournis par un médecin.
Ces changements font partie d’une nouvelle interprétation de la Loi canadienne sur la santé qui entrera en vigueur le 1est Avril 2026, a déclaré le ministre, soulignant que cette mesure est nécessaire car certains patients paient de leur poche les soins médicalement nécessaires, y compris dans certaines cliniques privées d’infirmières praticiennes.
Holland a déclaré que la facturation des patients pour ces services n’est pas conforme aux soins de santé universels et que les infirmières praticiennes devraient plutôt pouvoir facturer le système de santé de la même manière que les médecins.
Le ministre a publié la directive dans une « lettre d’interprétation » – examinant quels prestataires relèvent du système d’assurance maladie du Canada – envoyée aux ministres de la Santé jeudi, mais rendue publique vendredi matin.
Dans une interview jeudi soir, M. Holland s’est dit « profondément préoccupé » par le fait que les patients doivent payer pour les services de santé publique.
« Cela n’est certainement pas dans l’esprit de la Loi canadienne sur la santé, et cette lettre d’interprétation y met un terme », a-t-il soutenu.
La nouvelle politique « permet également » aux professionnels de la santé non médecins de fournir toute la gamme de soins pour lesquels ils sont qualifiés, a déclaré Holland.
Les infirmières praticiennes, en particulier, peuvent contribuer à alléger la pression sur les médecins de premier recours et sur le système de santé dans son ensemble, a-t-il déclaré.
« Les champs d’exercice de nombreux professionnels de la santé réglementés (p. ex., infirmières praticiennes, pharmaciens, sages-femmes) ont été élargis pour mieux utiliser toute l’étendue de leurs compétences, connaissances et capacités afin d’accroître « l’accès aux soins nécessaires », a écrit M. Holland. dans la lettre adressée à ses homologues provinciaux et territoriaux.
Les changements seront mis en œuvre dans les provinces et les territoires au moyen de paiements de transfert fédéraux en santé, qui pourraient être déduits si les patients doivent payer pour des soins médicalement nécessaires, a-t-il déclaré.
Claire Dion Fletcher, vice-présidente de l’Association canadienne des sages-femmes, a déclaré qu’après des années de plaidoyer auprès des ministres de la Santé, les services de sage-femme « de base » – de la période prénatale jusqu’à six semaines après la naissance – sont déjà financés par toutes les provinces et tous les territoires.
Mais inclure les sages-femmes dans les règles de facturation mises à jour signifie qu’elles pourraient être en mesure de fournir d’autres services pour lesquels elles sont qualifiées, mais « qui ne sont pas nécessairement couverts par notre modèle de rémunération actuel », a-t-elle déclaré dans une interview.
Ces services comprennent le dépistage des maladies sexuellement transmissibles, la fourniture de moyens de contraception, les soins liés à l’avortement et les vaccinations.
Joelle Walker, vice-présidente des affaires publiques et professionnelles de l’Association des pharmaciens du Canada, a déclaré que les pharmaciens fournissent déjà différents niveaux de soins primaires – y compris le diagnostic des maladies et la prescription de médicaments – selon la province ou la province. territoire.
Elle espère que la nouvelle politique augmentera les services que les pharmaciens peuvent facturer aux régimes provinciaux d’assurance maladie.
M. Holland a déclaré que le long délai avant de permettre aux non-médecins de facturer les soins au gouvernement est nécessaire pour que les provinces et les territoires adaptent leurs régimes d’assurance maladie.
Une mesure attendue
La directive de Holland intervient près de deux ans après que son prédécesseur, Jean-Yves Duclos, ait exprimé ses inquiétudes dans une lettre aux ministres de la Santé concernant le fait que les patients paient de leur poche les traitements médicalement nécessaires.
Dans cette lettre datée du 9 mars 2023, M. Duclos s’engage à publier une interprétation révisée de la Loi canadienne sur la santé pour éviter que cela ne se produise.
En septembre dernier, l’organisation Médecins canadiens pour la santé publique a écrit au cabinet du premier ministre pour demander quand cette interprétation « tant attendue » serait publiée.
Le président du groupe, Dconcernant Mélanie Béchard a déclaré qu’elle contribuerait à « garantir que tous les Canadiens continuent d’avoir accès aux soins médicalement nécessaires en fonction de leurs besoins, et non de leur capacité ou de leur volonté de payer ».
« L’évolution vers des soins épisodiques fournis virtuellement par des médecins et des soins longitudinaux fournis par des infirmières praticiennes (et d’autres types de prestataires) n’était pas prévue en 1984, lorsque la Loi canadienne sur la santé a été adoptée », a déclaré M.moi Béchard.
« Préciser que les soins virtuels médicalement nécessaires ou les soins infirmiers praticiens doivent être financés par des fonds publics serait conforme à l’esprit et à l’intention de la Loi canadienne sur la santé. »
Holland a déclaré que le retard était dû aux consultations en cours avec les gouvernements provinciaux et territoriaux au cours des deux dernières années pour parvenir à un accord sur la nouvelle politique.
M. Duclos a également identifié les soins virtuels et la télémédecine comme des domaines dans lesquels certains patients pourraient payer de leur poche de manière inappropriée.
Holland a déclaré que la facturation des soins virtuels n’est pas abordée dans sa directive actuelle, mais reste une préoccupation dont il discute avec ses homologues provinciaux.
« Si vous entrez dans un cabinet médical qui est un cabinet médical physique ou si vous entrez dans un cabinet médical virtuel, ces deux choses devraient être couvertes par la Loi canadienne sur la santé », a-t-il soutenu.
« Ces deux éléments devraient garantir qu’un patient ne paie pas pour ses services de soins de santé. » »
Avec les informations d’Allison Jones
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