(Agence Ecofin) – Portée par une reprise économique robuste et des réformes, la Bourse du Ghana a établi en 2024 un record sur dix ans (+56%), soit la deuxième meilleure performance mondiale. En 2025, le marché promet de poursuivre sur cette dynamique. La tendance est régionale, au Nigeria comme sur la BRVM, la dynamique se confirme également.
La Bourse du Ghana a enregistré une hausse de 56% en monnaie locale en 2024, une performance qui en fait la deuxième meilleure place financière au monde, derrière Chypre (+58%). Ce résultat est le résultat d’une reprise économique soutenue par un plan de sauvetage de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), l’accord de restructuration de la dette et l’élection de John Mahama à la présidence.
Cette performance marque le retour en grâce d’une économie qui a traversé des moments difficiles. Le Ghana sortait en effet d’une des pires crises économiques de son histoire : une inflation incontrôlée, une dépréciation vertigineuse de sa monnaie, le cedi, et une dette publique qui pesait lourdement sur les finances du pays.
Après cette période de crise économique, le pays d’Afrique de l’Ouest a vu son produit intérieur brut (PIB) croître de 6,3% en moyenne sur les trois premiers trimestres 2024, contre 2,6% un an plus tôt. , selon les données officielles. Ce rebond a été favorisé par le programme du FMI, qui a permis de stabiliser les finances publiques et de relancer l’activité économique.
Dans ce climat, l’élection de John Mahama en décembre a rassuré les investisseurs. L’ancien président, qui revient aux affaires, promet de restaurer la stabilité macroéconomique et de redonner au Ghana son rang de deuxième puissance économique d’Afrique de l’Ouest, derrière le Nigeria.
L’indice composite de la Bourse du Ghana a profité de ce contexte pour enregistrer sa meilleure performance depuis une décennie. Le secteur bancaire, des télécommunications et des ressources naturelles a tiré cette dynamique, tandis que la reprise du cedi, qui s’est apprécié de 7,6% au dernier trimestre 2024, a également contribué à rassurer les investisseurs étrangers.
« Nous pensons que le pire est derrière nous », a confié à Bloomberg, Alex Boahen, analyste chez Databank Group à Accra, qui anticipe une hausse de 45% de l’indice ghanéen en 2025.
Une dynamique régionale : Côte d’Ivoire et Nigeria
Le Ghana n’est pas seul dans cette dynamique. Chez son voisin ivoirien, l’indice BRVM Composite – qui regroupe les 47 sociétés cotées des 8 pays de l’UEMOA, dont plus de 70 % sont ivoiriennes – a bondi de 29 % en 2024, porté par un environnement économique résilient. C’est sa meilleure performance depuis 3 ans. La Côte d’Ivoire, moteur économique de l’Union, devrait afficher une croissance de 6,4% en 2025, selon le FMI.
Malgré les tensions sociales liées à une inflation record, le Nigeria a vu sa bourse augmenter de 38%. Les réformes du président Bola Tinubu, comme la libéralisation du naira et la fin des subventions aux carburants, ont attiré les investisseurs étrangers. Cependant, le pays reste confronté à une inflation élevée et à une crise du coût de la vie, ce qui pourrait freiner l’enthousiasme des investisseurs.
Fiacre E. Kakpo
Edité par MF Vahid Codjia
Lire aussi :
03/01/2025 – Les bourses africaines en forte croissance en 2024