Passoires énergétiques, plastique, tickets restaurant… Ce qui va changer au 1er janvier 2025

Après les fêtes, place à la nouvelle année et son traditionnel lot de nouvelles mesures. Interdiction des contenants alimentaires en plastique pour la vente à emporter, fin de la défiscalisation CO2 pour les véhicules de société hybrides, location d’hébergements de catégorie G interdite… Comme chaque année, Reporterre passe en revue ce qui va changer le 1est Janvier.

  • Interdiction des contenants alimentaires en plastique dans la restauration collective

Dès le 1est Janvier, fini les récipients en plastique pour cuisiner, réchauffer et servir les aliments. A minima, pour les établissements de restauration scolaire ou universitaire, ou accueillant des enfants de moins de 6 ans (crèches et services de pédiatrie, obstétrique et maternité).

Contrairement à la restauration commerciale qui n’est pas soumise à cette obligation, les services de restauration collective proposant de la vente à emporter doivent utiliser des contenants réutilisables, ou ceux fabriqués à partir de matériaux recyclables. Un changement de taille, puisque les emballages sont généralement constitués de plusieurs couches de matériaux, à savoir du carton, du vernis et du film plastique, souvent indispensables pour rendre la boîte étanche lors du transport d’aliments gras ou liquides. Ces éléments rendent le conteneur difficilement recyclable.

  • Les pesticides interdits sur les terrains de sport

Cette mesure était attendue. Si, depuis 2022, la loi Labbé interdisait l’usage de produits phytosanitaires de synthèse dans tous les lieux publics, les terrains de sport et les hippodromes en étaient jusqu’ici exemptés. Un luxe désormais terminé, puisque dès le 1est En janvier, les pesticides seront interdits sur tous les terrains de sport.

Sauf… pour six usages « identifiés par le secteur »sur les vingt et un actuellement pratiqués, liés à l’entretien des pelouses des équipements sportifs utilisés lors des compétitions professionnelles, faute de solution technique alternative. Ces utilisations incluent le désherbage, le traitement de maladies spécifiques (pythiacées, « place du dollar »fusariose) et la lutte contre les ravageurs du sol.

Les pelouses accueillant des compétitions professionnelles pourront bénéficier de dérogations pour l’utilisation de pesticides.
pxici / CC0

Produits phytopharmaceutiques chimiques — « figurant sur une liste établie pour une durée limitée par les ministres chargés de l’écologie et des sports » — seront toujours autorisées selon la consultation publique ouverte le 6 décembre sur le projet de décret instaurant ces dérogations.

  • Limitation de l’utilisation des titres-restaurant au supermarché

C’est l’une des conséquences de la censure du gouvernement de Michel Barnier. Le Parlement n’a pas pu achever l’examen du projet de loi visant à étendre jusqu’en 2026 la possibilité de payer ses courses avec des titres-restaurant. Le dispositif, adopté en 2022 suite au Covid, prendra donc fin le 31 décembre. Les produits alimentaires ne pourront plus être achetés dans les grandes surfaces. avec des titres-restaurant, sauf ceux considérés comme directement consommables, comme les sandwichs ou les plats préparés.


Les titres restaurant ne permettront plus d’acheter des produits immédiatement consommables dans les grandes surfaces.
Pixels / CC0 / Production Kampus

Cette mesure pourrait toutefois être réintroduite lorsqu’une loi permettant son extension sera votée.

  • Les logements classés G ne peuvent plus être loués

Les propriétaires de logements dont le diagnostic de performance énergétique est classé G devront prévoir des travaux pour rendre leur bien autorisé à la location.

Depuis 2022, il est déjà interdit aux propriétaires et aux propriétaires louant des biens classés G et F en métropolitaine d’augmenter le loyer. Dès 2023, les logements consommant plus de 450 kilowattheures par mètre carré et par an, soit les plus énergivores de la catégorie G, avaient été exclus du marché locatif en France métropolitaine.

  • Le budget de MaPrimeRénov augmente, mais moins que prévu

Les textes définissant les contours de MaPrimeRénov’ en 2025 ont été adoptés de justesse après la censure du gouvernement Barnier. Cette aide financière de l’État, dont le budget a augmenté de 600 millions d’euros, est destinée à encourager les travaux de rénovation énergétique des logements. Cette augmentation est cependant bien moindre que prévu, puisque le budget du système a été réduit d’un milliard d’euros cet été.

Les travaux en une seule étape – interventions simples et spécifiques comme l’isolation ou le changement de chauffage – restent éligibles aux aides de l’État, sans obligation d’installer simultanément un système de chauffage ou d’eau chaude sanitaire décarboné. Pour faciliter ces travaux de rénovation, les maisons individuelles classées F ou G resteront éligibles à ce dispositif.

Le taux de plafonnement — plafonné et calculé sur les ressources des ménages — augmentera en 2025, sauf pour les ménages aux revenus intermédiaires et supérieurs (au-dessus de 58 827 euros pour un ménage de deux personnes), qui verront leur aide diminuer pour les grosses rénovations.

Par ailleurs, les aides à l’installation de chaudières et de poêles à bois seront réduites de 30 %. % en 2025.

  • Plus de points de recharge pour les véhicules électriques

Trouver une borne de recharge pour son véhicule électrique est souvent difficile. Pour remédier à cela, « les immeubles non résidentiels comportant un stationnement de plus de vingt places disposent, au 1est Janvier 2025, au moins une borne de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables située sur un emplacement dont la taille permet l’accès aux personnes à mobilité réduite ».


Il y aura désormais davantage de bornes de recharge pour les voitures électriques.
Wikimédia Commons / CC PAR 2.0 / Karlis Dambrāns

Cette mesure issue de la loi d’orientation des mobilités s’appliquera également aux immeubles à usage mixte – qui comprennent des appartements, des commerces ou des bureaux – dont plus d’une vingtaine de places de stationnement sont destinées à un usage non résidentiel. Cette décision devrait encourager l’achat de véhicules électriques.

  • Les véhicules de société hybrides à nouveau taxés

Les véhicules de société hybrides ne seront plus exonérés de la taxe annuelle sur les émissions de carbone. CO₂. Seuls les véhicules hybrides utilisant exclusivement ou partiellement le superéthanol E85 bénéficieront d’une réduction sur leurs émissions de CO2 ou leur puissance administrative, sauf lorsque ces émissions ou cette puissance dépassent 250 g/km ou douze chevaux administratifs.

L’exonération reste toutefois en vigueur sur les véhicules dont la source est l’hydrogène, l’électricité ou une combinaison des deux.

  • Certaines zones à faibles émissions durcissent leurs règles

Dès le 1est Janvier, les véhicules bénéficiant d’une vignette Crit’Air 3 ne pourront plus circuler dans les zones à faibles émissions (ZFE) des métropoles de Paris et Lyon, mais aussi de Montpellier et Grenoble. Cette vignette concerne les voitures diesel immatriculées avant 2011 et les voitures essence avant 2006. Plus de 420 000 véhicules sont concernés par ces nouvelles restrictions.


Les véhicules plus anciens ne pourront plus circuler dans les zones à faibles émissions de Paris, Lyon, Montpellier et Grenoble.
Wikimédia Commons / CC PARsur 2.0 /Saignement

Pour le Grand Paris, les automobilistes disposant d’un véhicule Crit’Air 3 bénéficieront d’une dérogation de vingt-quatre jours par an. S’ils souhaitent se rendre au ZFEils doivent en faire la demande au préalable auprès de la métropole du Grand Paris.

  • Rejet de sédiments en mer interdit

Pour améliorer la protection des écosystèmes marins, le rejet à la mer de sédiments et de résidus de dragage au-delà d’un certain seuil sera désormais interdit. Ce texte s’adresse aux porteurs de projets d’opérations de dragage publiques ou privées, et concerne tous les ports français, y compris outre-mer.

L’Organisation maritime internationale a retenu certains seuils qui complètent ceux déjà existants : les traces d’arsenic ne doivent par exemple pas dépasser 100 mg/kg de sédiment sec. Biphényles polychlorés (PCB), les polluants chimiques persistants et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les polluants organiques persistants, sont également concernés. Ce sont des micropolluants très peu biodégradables qui persistent dans l’environnement, souvent longtemps après la cessation de leur utilisation. Ils peuvent se concentrer dans les tissus vivants et contaminer une chaîne alimentaire.

  • Mais ces mesures ne sont pas les seules à entrer en vigueur le 1est Janvier…

La réforme France Travail entrera en vigueur et, avec elle, les 15 heures d’activité obligatoires pour bénéficier du chômage. RSA et une intensification des contrôles.

En Île-de-France, les tickets uniques en carton du RATP ne seront plus vendus, sauf dans les gares qui ne disposent pas encore d’automates ou de guichets proposant des Pass Navigo Easy.

Le taux de cotisation relatif à la couverture catastrophes naturelles (dite régime Cat-Nat) passera de 12 % à 20 % sur les contrats d’assurance dommages aux biens (habitation et professionnelle).

Le TVA sur l’équipement et l’installation de chaudières gaz à condensation ou à très hautes performances énergétiques (THPE) sera porté à 10 %. Ces chaudières ont été soumises à un TVA sur 5,5 %.

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