La taxe carbone de l’UE pourrait réduire de 10% les exportations marocaines vers l’Europe (BMCE Capital)

La taxe carbone de l’UE pourrait réduire de 10% les exportations marocaines vers l’Europe (BMCE Capital)
La taxe carbone de l’UE pourrait réduire de 10% les exportations marocaines vers l’Europe (BMCE Capital)

Alors que la lutte contre le réchauffement climatique s’intensifie, le Maroc se prépare à faire face aux impacts des nouvelles réglementations européennes, Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACB). Introduit en octobre 2023 et pleinement opérationnel à partir de 2026, ce système vise à réduire les émissions carbone liées aux produits importés par leUnion européenne. LE Exportations marocainesDont 65% destinés au marché européen, sont en première ligne des conséquences de ce mécanisme.

Une taxe carbone ciblant les secteurs clés

Le MACF s’applique initialement à cinq secteurs : fer et acier, aluminium, ciment, engrais, électricité et hydrogène. Ces secteurs devront payer une taxe carbone à l’importationestimé entre 60 et 100 euros par tonne de CO₂ émise. Si la production marocaine de fer, d’acier, d’aluminium et de ciment est pour l’instant peu touchée, car principalement destinée au marché local, l’impact pourrait être important à moyen terme si le mécanisme s’étend à davantage d’autres industries.

LE phosphatesqui représentent un pilier des exportations marocaines, sont déjà impactés. Cependant, grâce à une empreinte carbone relativement faible par rapport à celle de leurs concurrents internationaux, les phosphates marocains pourraient conserver un avantage compétitif. En revanche, la dépendance du pays à l’égard combustibles fossiles produire de l’électricité risque d’affaiblir la compétitivité de secteurs tels que métallurgie et le cimentmalgré les investissements réalisés pour verdir leur production.

Une extension attendue à d’autres industries stratégiques

À partir de 2027-2028, les secteurs de textile et duagro-industrieessentiel aux exportations marocaines, sera également impacté par le MACF. Les industriels du textile, notamment dans le nord du Royaume, se sont déjà engagés à décarburationsouvent encouragés par leurs partenaires européens comme Inditex. Du côté de l’agro-industrie, des efforts restent nécessaires, notamment pour limiter l’usage des pesticides etherbicides dans la production agricole.

Malgré ces défis, les récentes performances de l’agro-industrie marocaine sur le marché européen constituent une base solide : certains produits marocains y sont devenus des références, renforçant la position du Royaume comme fournisseur incontournable.

Un impact économique régional et national

Les premières estimations suggèrent que le MACF entraînera une baisse des exportations marocaines de plus de 10% si sa portée s’élargit. À l’échelle africaineune baisse globale de 5,72% des exportations est prévue, les secteurs comme l’aluminium (-13,9%), le fer et l’acier (-8,2%) et les engrais (-3,9%) étant particulièrement touchés. Cette contraction pourrait réduire le PIB du continent de 1,12%, soit environ 31 milliards d’euros, selon les données 2021.

Les activités de services ne sont pas épargnées : Tanger Medavec un trafic record de 8,6 millions de conteneurs en 2023, devra s’adapter aux nouvelles exigences pour conserver son statut de hub international.

Une opportunité pour la transition énergétique

Face à ces défis, le Maroc adopte une approche proactive avec stratégie nationale de FINANCE CLIMATIQUE d’ici 2030. Celui-ci s’articule autour de trois axes :

  • La création d’un marché financier intégré.
  • Promouvoir les investissements verts avec des projets attractifs.
  • Explorer les innovations financières, telles que les Fintechs et les marchés du carbone.

Dans cette dynamique, le loi de finances 2025 a prévu une taxe nationale sur le carbone, visant à réduire la dépendance énergétique et à orienter le mix énergétique vers les ressources renouvelables. Initialement prévue pour 2025, son application pourrait être reportée à 2026 pour mieux préparer les acteurs économiques à cette transition.

Oui, oui MACF représente un enjeu majeur pour les exportations marocaines, il offre également une opportunité unique de transformer l’économie nationale vers un modèle plus durable, capable de répondre aux exigences environnementales internationales tout en renforçant sa compétitivité sur les marchés mondiaux.

 
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