Après le décès de sa femme, un Schaffhouse perçoit une pension de veuf. Mais les 750 000 francs qu’elle a volontairement versés à la caisse de pension avant son décès pourraient bien n’avoir servi à rien. La raison en est un détail apparemment insignifiant de la réglementation.
Réfléchissez tôt: pour améliorer leur situation financière à la retraite, de nombreux Suisses comptent sur les versements volontaires à la caisse de pension. Ces rachats augmentent non seulement la pension de retraite, mais apportent également des avantages fiscaux – notamment pour tous ceux qui ont déjà dépassé l’âge de 50 ans.
Mais les versements ont leurs inconvénients. Comme le révèle un cas récent à Schaffhouse, il vaut la peine d’étudier attentivement le règlement de prévoyance de la caisse de pension. Car en cas de décès, contrairement à ce qu’attendent de nombreux assurés, le versement de la somme aux survivants n’est absolument pas garanti.
Femme incapable de travailler à cause d’un cancer
Thomas Gisler peut en parler de façon tragique. Comme il le raconte à la NZZ, sa femme a perdu son combat contre le cancer en mars 2023. Avant de décéder à l’âge de 43 ans, cette Canadienne d’origine avait versé en quatre étapes un total de 750’000 francs au deuxième pilier de Johnson & Johnson Suisse. fonds de pension.
Comme l’explique Gisler, sa femme a reçu un diagnostic de cancer en 2019, quelques mois seulement après la naissance de leur enfant. Elle s’est donc retrouvée incapable de travailler à 100 %. Son contrat de travail avec Johnson & Johnson a donc pris fin. A cette époque, la fortune de la caisse de pension de cette femme s’élevait à environ 1,1 million de francs.
Jusqu’à présent, cette somme était versée à une fondation de libre passage. Lorsque la femme est décédée, Gisler a reçu un message lui demandant de rapatrier l’argent au fonds de pension. Cela lui a également fait croire qu’il recevrait un remboursement sur les rachats volontaires.
Le veuf se plaint : « Les paiements sont perdus »
Mais jusqu’à aujourd’hui, Gisler n’a rien vu de cet argent. La demande adressée au conseil de fondation par la caisse de pension a été refusée. Il a été informé par courrier électronique que les dispositions du fonds de pension ne prévoient pas le versement de rachats en cas de « décès de votre épouse en tant que bénéficiaire d’une pension AI ».
Le fait que le remboursement n’ait pas eu lieu s’explique par un petit détail subtil du règlement. Comme la femme avait perçu une rente d’invalidité rétroactivement en raison de son incapacité de travail, elle n’était pas inscrite comme membre actif de la caisse de pension au moment de son décès.
Certes, le veuf et l’enfant commun perçoivent désormais une rente de veuf et d’orphelin, mais le montant aurait été identique si la femme n’avait jamais cotisé au fonds de pension. «Des versements volontaires d’un montant de 750 000 francs ont été perdus», se plaint Gisler auprès de la NZZ.
La pension d’invalidité met des obstacles sur le chemin du veuf
Son épouse décédée a reçu la décision anticipée de l’Office des assurances sociales (SVA) concernant la pension AI deux jours avant son décès dans l’unité de soins palliatifs. Sans cette décision, elle serait décédée en tant que titulaire active de la police d’assurance. Dans ce cas, les survivants auraient quand même reçu 330 000 francs sur la base des prestations de risque mentionnées dans l’attestation de prévoyance de la femme.
Mais Gisler risque ainsi de se retrouver avec une situation financière nulle, ce qui lui fait dresser un bilan acerbe : « Dans le pire des cas, nous pouvons passer entre les mailles du filet avec le rachat des fonds de pension. » Une plainte est actuellement pendante auprès du Tribunal suprême de Schaffhouse, dans laquelle il exige le paiement d’au moins 750 000 francs de rachats volontaires – l’issue est incertaine.
Le fonds de pension reste discret
Interrogé par la NZZ, Thomas Moser, porte-parole de Johnson & Johnson, reste discret, sauf à dire que « la caisse de pension Johnson & Johnson recommande à tous les salariés d’examiner attentivement leur situation individuelle et les dispositions du règlement de pension avant de procéder à des rachats volontaires.
Il souligne en outre que le versement d’une prestation de décès constitue une prestation facultative et non obligatoire. Lukas Müller-Brunner, directeur de l’Asip, l’association des fonds de pension, le confirme également. «Un fonds de pension n’est pas un fonds caritatif», répond-il aux exigences parfois excessives des assurés. Un paiement ne vous donne pas automatiquement droit à « leur argent ».
Au lieu de cela, ceux qui paient s’attendent à des prestations conformes à la loi et aux réglementations. «Ces versements peuvent être supérieurs ou inférieurs à ce que vous avez économisé», explique Müller-Brunner.