“Je plains les gens qui seront sous pression pour travailler le dimanche, j’espère vraiment qu’ils auront le choix.” Si Graham, un habitant de 36 ans, se réjouit de pouvoir bientôt faire ses courses plus souvent le dimanche, il sympathise avec ceux qui devront travailler pour ouvrir des commerces. « Avant, je travaillais le dimanche, mais je n’aimais pas ça. À l’époque, c’était pour gagner plus d’argent », raconte celui qui a grandi dans un pays anglophone.
Le Conseil des gouverneurs a approuvé mercredi un projet de loi qui étend les horaires d’ouverture possibles du commerce et de l’artisanat, le dimanche, mais aussi en semaine. Cette décision ne fait pas l’unanimité parmi les habitants interrogés mercredi à Luxembourg-Ville. Si beaucoup souhaiteraient pouvoir faire leurs courses plus souvent le dimanche, ils ont une pensée pour les salariés. « J’aime faire du shopping le dimanche, parce que c’est plus calme, mais je plains les gens qui doivent travailler », raconte Joël, 52 ans.
D’autres ont une opinion plus tranchée sur le travail du dimanche. «Je trouve bien qu’au Luxembourg tout le monde soit d’accord sur le fait que le dimanche est un jour de repos et que cela ne doit pas changer. Les magasins sont déjà ouverts le samedi, ça suffit pour une journée pour faire ses courses », raconte Pierre, 31 ans. Pourtant, la jeune expatriée Yana, 23 ans, ne partage pas son avis. « Pour moi, le fait que les magasins ne soient pas ouverts le dimanche est l’un des pires inconvénients de la vie au Luxembourg. Avant de vivre ici, je faisais mes courses le dimanche et le soir jusqu’à 21 heures.
Pascal, 31 ans, doit aussi déjà travailler le dimanche dans le métier d’opticien. « Je détestais vraiment travailler le dimanche. Bien sûr, il y a moins de monde sur la route et nous sommes payés différemment, mais surtout dans le commerce, nous travaillons souvent aussi le samedi. Il ne nous reste donc plus de jours que nous puissions passer avec notre famille. » Il pourrait envisager de travailler le dimanche s’il était le week-end le samedi. “Mais même pour un patron, je ne vois pas l’avantage de faire travailler les gens le dimanche, il faut les payer plus cher, et il y a moins de monde qui vient”, conclut le Luxembourgeois.
Une démarche « encourageante mais insuffisante » pour la Confédération luxembourgeoise
La Confédération luxembourgeoise «salue» l’annonce du ministère de l’Économie concernant le projet de loi visant à réformer les horaires d’ouverture des commerces. Mais l’organisation patronale regroupant 22 fédérations des secteurs des services, du commerce et des transports (plus de 1.800 entreprises adhérentes) estime qu’une « libéralisation complète » des horaires est indispensable pour permettre aux commerçants de pleinement concurrencer les géants internationaux. du commerce en ligne.
« Alors que 70% des Luxembourgeois déclarent acheter régulièrement en ligne, souvent le soir ou le week-end, il est crucial de leur proposer des alternatives locales plus flexibles », estime-t-elle. Il s’agit d’une étape encourageante, mais insuffisante pour le commerce luxembourgeois.
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