L’incertitude politique entraînera-t-elle une nouvelle hausse des taux d’intérêt ?

L’incertitude politique entraînera-t-elle une nouvelle hausse des taux d’intérêt ?
L’incertitude politique entraînera-t-elle une nouvelle hausse des taux d’intérêt ?

Face à l’incertitude politique, les emprunteurs s’interrogent sur l’avenir des taux d’intérêt immobiliers. (Crédits photo : © dwara – stock.adobe.com)

Vous avez un projet d’achat immobilier à court ou moyen terme et vous craignez que la censure gouvernementale entraîne une hausse des taux d’intérêt ? Les points de vue sur la question diffèrent.

Suite au vote de la motion de censure, mercredi 4 décembre, les inquiétudes se multiplient. La question de l’évolution des taux d’intérêt hypothécaires préoccupe particulièrement les futurs emprunteurs. Les professionnels du financement et de l’immobilier sont néanmoins divisés sur la question. Si certains craignent que le climat politique incertain n’entraîne une hausse des taux, d’autres restent optimistes quant à leur évolution future.

La réaction des marchés financiers face à la censure redoutée par les emprunteurs

Mercredi 4 décembre, la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire a convaincu 331 députés, et le gouvernement de Michel Barnier a été contraint de démissionner. Depuis, les questions sur la suite des événements se sont multipliées. Les emprunteurs, en particulier, craignent une hausse des taux d’intérêt en raison du climat d’incertitude politique actuel. Les marchés financiers pourraient en effet réagir à la censure gouvernementale en augmentant le niveau des taux pratiqués.

Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux, résume la situation : « Comment vont réagir les marchés financiers, c’est-à-dire ceux qui prêtent de l’argent à l’État mais aussi aux banques, à cette nouvelle crise institutionnelle. Quand on prête, on aime savoir. que votre débiteur est solvable et fiable. Le taux fixe auquel l’État français emprunte sur 10 ans, l’OAT 10 ans, pourrait ainsi augmenter dans les semaines et les mois à venir.

Pour l’instant, cette OAT 10 ans reste à un niveau proche de 2,87%. S’il devait augmenter, les taux d’intérêt hypothécaires pourraient également être impactés. Ce scénario, s’il se réalisait, pourrait conduire à une reprise de la hausse des taux immobiliers, après plusieurs mois de baisse. Durant le mois de décembre, les banques ont continué à proposer des taux d’intérêt plus bas aux futurs propriétaires.

Des taux d’intérêt qui pourraient continuer à baisser malgré le climat politique

Pour certains professionnels du secteur immobilier, la hausse des taux d’intérêt reste néanmoins incertaine. Selon le courtier Vousfinancer, la précédente crise politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale en juin n’a pas entraîné de hausse des taux d’intérêt, et il est donc possible que cette situation se reproduise. Le courtier en crédit insiste également sur le fait que les taux définis par les marchés financiers ne sont pas les seuls éléments à influencer les taux immobiliers.

En effet, les taux d’intérêt sur les prêts immobiliers dépendent d’autres facteurs, et notamment des taux directeurs pratiqués par la Banque centrale européenne (BCE). Le courtier Vousfinancer ajoute que « la politique commerciale des banques influence aussi le niveau des taux de crédit ». Il leur faut cependant conquérir de nouveaux clients, et donc pratiquer des taux d’intérêt attractifs pour attirer les futurs propriétaires.

Vousfinancer conclut son analyse en précisant que « pour le mois de décembre, [les banques] sont encore nombreux à baisser leurs taux, de 0,05 à 0,20 point, mais aussi à prolonger les prêts bonifiés qui devaient prendre fin le 31/12/2024, démontrant ainsi des politiques commerciales attractives qui pourraient être mises à mal par une hausse des taux crédit ». Les emprunteurs devraient donc continuer à pouvoir profiter de ce contexte pour réaliser leur projet d’achat immobilier à des taux attractifs.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le concours qui met l’innovation à l’honneur
NEXT Ericsson voit un avenir prometteur