Ehpad de Châteauvieux : la colère des salariés

Ehpad de Châteauvieux : la colère des salariés
Ehpad de Châteauvieux : la colère des salariés

Quel sera l’avenir de l’Ehpad Le Château à Châteauvieux ? Une fermeture très probablement, mais la procédure judiciaire s’enlise depuis septembre et le CSE extraordinaire ne rendra désormais son avis que le 21 janvier 2025. S’en suivront la décision du conseil d’administration et l’information des salariés probablement sur 27 janvier. Une attente très mal vécue à Châteauvieux qui a donné lieu, lundi 16 décembre, à une réunion à l’Ehpad entre la direction de la Société de Philanthropie, propriétaire, et les salariés en colère. En témoignent les banderoles qui ont accueilli François Labarthe, directeur général de la Société Philanthropique : « A Châteauvieux, c’est trop vieux alors ferme les yeux », ou même “ Nous demandons que cette réunion prenne une décision.

C’est une incompréhension totale pour les salariés, une aide-soignante demande à revenir sur une sentence prononcée en octobre, et qui sonnait comme une insulte envers l’Ehpad : « Le château n’est pas un joyau, le château est un bal ». François Labarthe explique que cela concerne uniquement le bâtiment : « La construction du Château est en effet un problème et ne vous englobe pas du tout. » La réponse des employés a immédiatement retenti : « On en a marre de cette situation, on en a marre de ne pas avoir de rendez-vous, on en a marre de voir les résidents partir. Nous voulons juste que les négociations se terminent pour pouvoir regarder ailleurs. »

La direction précise que le calendrier avait été tenu, des réunions avec le personnel, le CSE et les organisations syndicales tenues. Mais le 6 décembre, le ministère du Travail a demandé des modifications au projet de plan de sauvegarde de l’emploi, notamment sur la forme et les mesures d’accompagnement. La Société Philanthropique encourage les salariés de Châteauvieux à postuler dans d’autres établissements du groupe, car 130 postes permanents y sont disponibles, mais pas à moins de 350 km. Beaucoup devraient donc chercher ailleurs. François Labarthe a précisé qu’une fois le PSE initié et l’activité arrêtée, une indemnité de reclassement est prévue sur douze mois pour les salariés, soit plus que ce qu’exige la loi.

“La fermeture n’est pas due à la qualité de l’accompagnement”

La fermeture programmée de l’Ehpad n’est pas due à la qualité de l’accompagnement, mais est la conséquence d’un bâtiment actuellement inadapté, nécessitant des investissements importants que les autorités ne soutiennent pas. Le château a été légué avec des conditions particulières, limitant son utilisation. “ La Société Philanthropique a fait des investissements qu’on pouvait considérer comme insuffisants, mais elle les a fait et pendant 20 ans, elle a couvert les déficits d’un établissement qui n’a jamais été en équilibre économique. Il y a dix ans, le Département et l’Agence régionale de santé nous ont soutenus et il reste encore un emprunt à rembourser”précise le directeur général. Un prêt que la Société réglera seule.

Sur le plan personnel, la réalité est que certains salariés avaient retrouvé un nouvel emploi. Mais sans officialiser la fermeture, ils ont dû quitter leur poste. D’autres ne peuvent pas commencer la formation. Beaucoup s’inquiètent non seulement de leur avenir, mais aussi de celui des résidents.

Après plusieurs heures de réunion, chacun se sépara dans un silence glacial. Et les salariés restent encore une fois dans l’attente.

“On sépare les familles”

La fille d’un résident explique que sa mère, en unité d’hébergement protégée, est concernée par cette situation : « Nous sommes encore en train de digérer la nouvelle. Nous n’avons pris aucune mesure pour ne pas fuir dès le départ et se préserver. C’est un lieu unique qui est détruit pour des intérêts financiers, séparant ainsi les familles. Pour les salariés, c’est plus de 30 ans de présence et on détruit un établissement qui était bienveillant et professionnel. Il s’agit d’un abus institutionnel. »

Une autre dame ressent la même chose à propos de sa mère de 92 ans. Comment expliquer aux habitants qu’il va y avoir des changements, qu’ils ne verront plus leurs soignants et les autres résidents partis à Saint-Aignan, Blois, ou Onzain ? C’est un crève-cœur pour les familles et les habitants lucides. Certains aînés appellent les soignants pour prendre de leurs nouvelles, et ces derniers continuent de leur rendre visite, les liens étant très forts.

Enfin, la petite chatte Minette, la compagne de tous, devra elle aussi déménager. Un des employés s’occupera d’elle.

 
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