L’Institut national italien de la statistique (Istat) a revu significativement à la baisse jeudi sa prévision de croissance économique pour la péninsule en 2024, tablant désormais sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,5%, contre 1% estimé en juin.
Le gouvernement de droite et d’extrême droite Giorgia Meloni mise quant à lui toujours sur une croissance du PIB de 1% sur l’ensemble de l’année, malgré une croissance nulle enregistrée au troisième trimestre.
L’économie italienne souffre “de la faiblesse de la demande intérieure” et du “baisse de la production industrielle, alimentée par la faiblesse de l’économie allemande, principal débouché de nos exportations”, commente l’Istat.
L’Italie subit les contrecoups de l’Allemagne, son principal partenaire commercial, qui a échappé de peu à une récession grâce à une hausse de son PIB de 0,1% au troisième trimestre.
Par ailleurs, « la crise de certains secteurs de production », notamment celui de l’automobile, « a eu un impact négatif sur les investissements et les importations », note l’institut.
La révision à la baisse des prévisions a suscité de nombreuses réactions de la part des partis d’opposition.
‘Istat contredit ouvertement la propagande du gouvernement Meloni. Après des mois d’annonces triomphales, les prévisions de croissance ont été réduites de moitié, confirmant l’échec de la droite, a estimé Silvia Roggiani, députée du Parti démocrate (PD, centre gauche) et membre de la commission du budget.
“Le gouvernement se vantait d’être la locomotive de l’Europe, voici la triste réalité : les estimations de croissance du PIB sont réduites de moitié par l’Istat”, a commenté Giuseppe Conte, chef du Mouvement 5 étoiles, le deuxième parti de l’opposition.
« Situation alarmante »
“L’économie ralentit”, c’est une “situation alarmante”, s’inquiète la fédération Confesercenti qui représente les PME du commerce, de l’artisanat et du tourisme.
L’Istat a également abaissé ses prévisions de croissance pour 2025, tablant désormais sur une augmentation du PIB de 0,8%, contre 1,1% estimé en juin.
Malgré les « incertitudes géopolitiques » et les « risques liés aux pressions protectionnistes », l’Istat prévoit « une stabilisation de la demande mondiale et un léger renforcement du commerce international » pour l’année prochaine.
“La consommation privée bénéficiera de la reprise progressive” des salaires et de la poursuite de l’amélioration du marché du travail en 2025, souligne l’institut.
La stagnation du PIB au troisième trimestre est due à une baisse des exportations et à un fort déclin de l’activité industrielle.
La croissance ralentit ainsi par rapport au deuxième trimestre, qui avait vu une hausse du PIB de 0,2%, nettement inférieure à la moyenne de la zone euro (0,4%). Au premier trimestre, le PIB italien a augmenté de 0,3%.
Le ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti se montrait pourtant optimiste début novembre.
Pour M. Giorgetti, « les perspectives de croissance à court terme sont, dans l’ensemble, toujours encourageantes ».
Selon lui, « le PIB devrait repartir à la hausse au dernier trimestre, grâce à la reprise de la demande extérieure et à la poursuite du rebond de la consommation ».
La Banque d’Italie prévoit pour sa part une croissance de 0,8% cette année, tandis que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit 0,7%, tout comme la Commission européenne.
/ATS