Les guerres et crises internationales n’ont pas dynamisé les groupes de défense européens en 2023

Les guerres et crises internationales n’ont pas dynamisé les groupes de défense européens en 2023
Les guerres et crises internationales n’ont pas dynamisé les groupes de défense européens en 2023

Contrairement aux idées reçues, les guerres et les crises internationales n’ont pas vraiment profité aux groupes de défense européens (hors Russie). Selon le rapport annuel du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute), qui a publié lundi le classement mondial des 100 premiers groupes de défense sur la base du chiffre d’affaires 2023 (632 milliards de dollars), les 27 plus grandes entreprises d’armement basées en Europe ont enregistré une croissance extrêmement timide de 0,2% en 2023 par rapport à 2022 pour atteindre 133 milliards de dollars de chiffre d’affaires. C’est « la plus faible augmentation de toutes les régions du monde »a expliqué le SIPRI.

Très logiquement, cette croissance est loin de l’augmentation des 41 groupes américains du top 100 dont le chiffre d’affaires a augmenté en moyenne de 2,5%, à 317 milliards de dollars et très loin des ventes des 23 sociétés du Top 100 basées en Asie et Océanie (+5,7 %, à 136 milliards de dollars). Les deux premiers groupes européens, qui figurent dans le classement SIPRI, le groupe européen Airbus et l’italien Leonardo, respectivement à la 12ème et 13ème place de ce Top 100, illustrent très bien les quelques bénéfices qu’ont engrangés en 2023 les groupes européens des crises internationales. : le chiffre d’affaires d’Airbus dans la défense a chuté de 1,5% (12,89 milliards de dollars) tandis que celui de Leonardo s’est effondré de 11,4% (12,39 milliards de dollars). C’est Dassault Aviation qui enregistre la plus forte baisse du classement SIPRI (- 40,8%, à 3,22 milliards).

Selon le SIPRI, « Les entreprises d’armement européennes produisant des systèmes d’armes complexes ont principalement travaillé sur des contrats plus anciens en 2023 et leur chiffre d’affaires de l’année ne reflète donc pas l’afflux de commandes ».

Rheinmetall boosté par la guerre

Toutefois, certaines entreprises européennes ont su tirer pleinement parti des guerres et des tensions internationales. C’est notamment le cas de Rheinmetall (26e), dont le chiffre d’affaires a augmenté de 10,3%, à 5,48 milliards de dollars. Selon le SIPRI, le groupe allemand a pu augmenter « sa capacité de production de munitions de calibre 155 mm et son chiffre d’affaires ont été dopés par la livraison de ses chars Léopard et par de nouvelles commandes, notamment via des programmes d’échanges liés à la guerre (dans le cadre desquels les pays fournissent des biens militaires à l’Ukraine et reçoivent substitutions de leurs alliés en échange) ». C’est également le cas du groupe Diehl, qui a été propulsé au classement du Top 100 mondial à la 83e place (contre 98e en 2022) grâce à une croissance colossale de 29,8% (1,35 milliard).

D’autres groupes européens ont également bien performé dans ce contexte de crise, notamment dans les secteurs des munitions et des missiles comme le suédois Saab (+16%, à 4,36 milliards), l’ukrainien JSC Ukraine Defence Industry. (+68,7%, à 2,21 milliards), la polonaise PGZ Pologne (+9%, deux 2,06 milliards), groupe norvégien Kongsberg (+27,1% à 1,5 milliard) ou le Groupe tchécoslovaque (+25,3% à 1,19 milliard). En revanche, le constructeur européen de missiles MBDA (30e) n’a pas décollé avec une croissance très atone (+0,4%, à 4,76 milliards) tandis que le chiffre d’affaires de KNDS (45e) a reculé de 3,7% (3,34 milliards). Enfin, premier groupe français au classement SIPRI, Thales (16e) a vu son chiffre d’affaires défense augmenter de 2,5%, à 10,35 milliards.

Les ventes des groupes russes, israéliens et asiatiques s’envolent

Incontestablement, les groupes israéliens ont largement bénéficié en 2023 de la guerre déclenchée par le gouvernement d’Israël. Benjamin Netanyahu va punir le Hamas pour les massacres du 7 octobre 2023 (ainsi que la population de Gaza). Les chiffres d’affaires d’Elbit Systems, d’Israel Aerospace Industries et de Rafael ont explosé respectivement de 14,2% (5,38 milliards de dollars), 15,4% (4,49 milliards de dollars) et 16,00%. 2% (3,73 milliards).

C’est également le cas d’un groupe russe qui a enregistré l’an dernier une hausse spectaculaire de son chiffre d’affaires en raison de la guerre déclenchée en février 2022 par Moscou en Ukraine, faisant de nombreux civils. Rostec, holding publique contrôlant de nombreuses sociétés d’armement, dont sept étaient classées dans le passé dans le Top 100, a vu ses ventes s’envoler de 49,3% à 21,73 milliards tandis que celle d’United Shipbuilding Corp progressait lentement (+1,9%, à 21,73 milliards). 3,77 milliards).

Par ailleurs, de nombreux groupes coréens, japonais et taïwanais figurant dans le Top 100 du classement SIPRI, ont connu une croissance colossale en 2023 : le sud-coréen Hanwha Group (+52,7% à 5,71 milliards), Korea Aerospace Industries (+44,9% à 2,29 milliards) et Hyundai Rotem (+ 44%, à 1,21 milliard) ; Industries lourdes japonaises Mitsubishi (+23,9%, à 3,89 milliards), Kawasaki Heavy Industries (+16,4% à 2,06 milliards), le japonais Fujitsu (+50,4% à 1,85 milliard), NEC Corp (+83,9% à 1,14 milliard) et Mitsubishi Electric Corp. (+ 69,4%, à 1,05 milliard) ; et enfin le NCSIST taïwanais (+27,3%, à 3,22 milliards).

 
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