Le Québec devra exploiter ses hydrocarbures s’il veut imiter la Norvège et financer sa transition énergétique, estime le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime.
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“Nous ne pouvons pas dire que nous ne voulons pas exploiter nos ressources en pensant en même - que nous pouvons faire une transition à la norvégienne”, a déclaré le chef conservateur.
La Revue s’est rendu en Norvège, pays nordique en passe de devenir le premier État à atteindre l’objectif de ne vendre sur son territoire que des véhicules neufs 100% électriques à partir de 2025, sans interdire l’achat de voitures à essence.
96 % des voitures neuves vendues depuis juillet en Norvège étaient électriques.
“Ce n’est pas un pays pauvre qui est capable de faire ça”, a déclaré le conservateur qui mène la campagne “Mon char, mon choix”. Selon lui, les Québécois devraient pouvoir choisir librement entre un véhicule électrique et un véhicule thermique, sans contraintes coercitives.
Promesse abandonnée
Le gouvernement Legault prévoit interdire l’achat de véhicules à essence pour 2035 et mettra fin à la subvention à l’achat de véhicules électriques en 2027.
« L’interdiction de la vente de véhicules hybrides et à essence imposée par la CAQ est inspirée par une volonté politique de bien paraître sur le plan environnemental, sans tenir compte de la réalité économique », a déclaré Éric Duhaime.
Il milite pour l’exploitation des hydrocarbures et du gaz naturel au Québec, qu’il considère comme une Source de financement pour des projets d’électrification et de transition énergétique, comme la Norvège.
Il reproche également au premier ministre François Legault d’avoir abandonné sa promesse de faire du Québec une « Norvège d’Amérique » en exploitant nos ressources.
Même si le pays riche est le 12e Exportateur de pétrole au monde, c’est avant tout le principe du bonus-malus qui a permis à la Norvège de réaliser sa transition électrique auprès des citoyens.
Aujourd’hui, une réduction de la taxe à la consommation de 25 % est accordée aux véhicules électriques en Norvège et un supplément de 45 000 dollars canadiens est imposé sur les véhicules thermiques, ce qui rend les voitures vertes beaucoup plus abordables.
Impôts oranges
La recette du succès norvégien ressemble à la proposition de Québec solidaire aux élections de 2022.
Dans son programme, Solidarité promettait une réduction (bonus) de 15 % pour l’achat de voitures électriques, mais créait une surtaxe de 15 % (malus) pour les véhicules émettant 210 grammes ou plus de CO.2 au kilomètre.
Rapidement, le premier ministre Legault accuse le parti de gauche de vouloir imposer des « taxes oranges », ce qui a miné la campagne de solidarité.
Depuis, QS a renoncé à cette promesse et refuse même d’aborder le sujet d’une majoration pour l’achat de véhicules.
Dans un court message, leur porte-parole en matière de transports, Etienne Grandmont, a affirmé que « la CAQ rate sa cible alors que d’autres pays comme la Norvège se démarquent sur la scène internationale ».
«Nous avons la chance d’avoir de l’électricité propre au Québec, et les gens qui passent à l’électrique y retournent rarement», a-t-il déclaré, affirmant que la CAQ échouait à offrir des voitures électriques à un prix abordable et à développer rapidement le réseau de bornes électriques.
Selon la libérale Monsef Derraji, la CAQ ne met pas en place les moyens nécessaires pour réussir la transition.
« Annoncer des objectifs ambitieux tout en réduisant les programmes d’aide aux automobilistes est incohérent. Comment espérer un véritable virage vert si les Québécois ne sont pas accompagnés dans cette transition ? a-t-il noté.