La crise intense qui secoue le groupe Bayard depuis une semaine a finalement eu raison de deux décisions prises par le nouveau président du directoire, François Morinière. Face à « inquiétudes et malentendus » suscitée par l’annonce du recrutement d’Alban du Rostu au poste de directeur de la stratégie et du développement, lundi 25 novembre, et la prise de participation dans le rachat de l’école de journalisme ESJ Paris, la direction a annoncé, lundi 2 décembre, y renoncer « dans un souci d’apaisement et d’unité ».
A travers un communiqué, le conseil d’administration – composé de François Morinière et Dominique Greiner, journaliste et religieux de l’ordre assomptionniste – explique avoir pris la décision de quitter la table ronde de l’ESJ Paris en revendant sa participation. “Cette décision doit être confirmée par le conseil de surveillance”écrit le tableau. Ces derniers se réuniront mercredi 4 décembre pour entériner ce choix.
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Toujours dans un communiqué, le conseil d’administration de Bayard (qui publie le quotidien catholique La Croixl’hebdomadaire Le pèlerinle mensuel Notre temps et des titres phares de la presse jeunesse : Pomme d’api, Astrapi, Okapi, J’aime lire…) fait savoir que “Alban du Rostu, conscient de la situation créée par sa nomination, a proposé de renoncer à son entrée dans le groupe”. Le conseil accueille “son très grand sens des responsabilités”engagement « d’un commun accord de ne pas procéder à son embauche pour mettre fin à la campagne injuste dont il a été victime » et regretter « ses compétences reconnues dans les domaines du développement et ses grandes qualités humaines ».
« Victoire à tous les niveaux »
Dans la foulée de cette annonce, l’intersyndicale Bayard a salué une “la victoire jusqu’au bout”. Les salariés ont vu dans le recrutement de M. du Rostu, ancien bras droit du milliardaire catholique Pierre-Edouard Stérin, une volonté d’orienter la ligne du groupe, jusqu’ici favorable au catholicisme social, dans un sens conservateur. Le pedigree de M. du Rostu expliquait cette méfiance. Ce dernier a participé au lancement du projet politique de M. Stérin, baptisé « Périclès », visant à mener la bataille des idées au service des valeurs identitaires, conservatrices et libérales. Cette désignation faisait déjà suite à la décision, du nouveau président de Bayard, de s’associer notamment à l’homme d’affaires de droite Vincent Bolloré dans le rachat de l’école de journalisme ESJ Paris, une école privée non reconnue. par métier.
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