Le Port de Montréal a licencié un deuxième vice-président à la suite d’une controverse sur des dépenses douteuses, a appris notre Bureau d’enquête.
Après le départ de la vice-présidente aux finances Geneviève Deschamps en octobre, c’est maintenant au tour de Guillaume Brossard, vice-président au développement, au marketing et aux relations internationales, de partir.
L’Administration portuaire de Montréal (APM) a confirmé l’information, mais a refusé de commenter ou d’expliquer les raisons ayant mené à la fin de cet emploi.
Cet été, nous révélions que certains M. Brossard et M.moi Deschamps avait effectué plusieurs achats douteux, notamment des repas coûteux avec des collègues.
M. Brossard a notamment dépensé 316 $ sur sa carte corporative pour un dîner de fête pour un collègue au Ritz-Carlton lors d’un voyage à Genève. Le duo avait notamment consommé des huîtres, un rouleau de homard et des cocktails. Il a dû les rembourser deux ans plus tard, après nos questions à l’APM.
La directrice des communications de l’agence, Renée Larouche, a admis en entrevue avec notre Bureau d’enquête que M. Brossard avait fait des « erreurs d’orientation ».
« Guillaume aurait dû payer personnellement », nous a expliqué M.moi Larouche.
Le luxe à Dubaï
On a aussi mis la main sur une facture de 377 $ pour un repas, en décembre 2023, aux Émirats arabes unis, entre M. Brossard et Mme Deschamps, alors PDG par intérim de la COP28. L’addition comprenait une bouteille de vin à 120$, deux cocktails à environ 30$ chacun. C’est Mme Deschamps qui a payé avec sa carte corporative.
L’ancien PDG Martin Imbleau, qui a quitté le Port de Montréal en septembre 2023, avait également de nombreuses factures salées. Il a dû rembourser une facture de minibar de 470 $, toujours après nos questions, alors que la politique de l’APM interdisait ce type de dépense.
C’est M. Imbleau qui a recruté Guillaume Brossard et Geneviève Deschamps en 2021, avec qui il avait déjà travaillé chez Énergir.
La nouvelle patronne de l’APM, Julie Gascon, a depuis entrepris de réviser la politique des dépenses de bureau et remanié le comité de direction, dont elle a exclu M. Brossard.
La politique officielle des dépenses précise désormais qu’une allocation (per diem) limite les sommes dépensées pour les repas entre collègues, sans clients, lors d’un voyage. L’alcool n’est plus remboursé.
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