(Ottawa) Les conservateurs sont prêts à mettre de la glace sur l’obstruction qu’ils ont provoquée et qui paralyse la Chambre des communes depuis environ deux mois pour déposer une motion de censure au gouvernement.
Publié à 15h11
Mis à jour à 18h28
En plus de chercher à renverser le gouvernement Trudeau, la motion de censure concoctée par les conservateurs s’en prend au chef néo-démocrate Jagmeet Singh.
On veut voir si ce dernier va «s’incliner encore une fois devant Justin Trudeau pour protéger ce mauvais gouvernement», a expliqué le député Luc Berthold en point de presse vendredi après-midi.
La motion fait écho aux commentaires de Jagmeet Singh, notamment selon lesquels « les libéraux sont trop faibles, trop égoïstes et trop redevables aux intérêts des entreprises pour se battre pour le peuple ».
Il conclut ainsi : « la Chambre est d’accord avec le chef du NPD et la Chambre proclame qu’elle a perdu confiance dans le premier ministre et le gouvernement ».
La chef du gouvernement libéral à la Chambre, Karina Gould, a ouvert la porte à la tenue de trois journées d’opposition la semaine prochaine, lundi, mardi et jeudi.
«J’ai communiqué aux partis d’opposition la motion exigeant le consentement unanime que nous entendons proposer afin de suspendre le débat sur les motions de privilège», a-t-elle déclaré jeudi.
Si cette proposition obtient le consentement unanime, les conservateurs et les néo-démocrates pourraient tenir leurs journées d’opposition.
«Nous avons donné notre accord au gouvernement pour que les journées d’opposition puissent avoir lieu tel que prévu par la réglementation», a souligné le chef parlementaire du Bloc Alain Therrien.
Reste le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui n’avait pas encore précisé ses intentions vendredi soir.
La motion de privilège qui monopolise actuellement le travail parlementaire concerne la divulgation de documents relatifs au fonds vert, dont la gestion a été sévèrement critiquée.
Une Chambre dysfonctionnelle depuis fin septembre
Les travaux de la Chambre des communes sont bloqués depuis le 26 septembre en raison d’un débat sur une motion de privilège conservateur qui a préséance sur presque tout le reste.
La paralysie a été interrompue pendant quelques heures, mercredi et jeudi, grâce à une alliance passagère de quelques heures entre les libéraux et les néo-démocrates.
Les deux partis ont eu recours à des tactiques procédurales pour adopter le projet de loi sur les congés de TPS de deux mois, du 14 décembre au 15 février.
Adoptée jeudi soir, la mesure législative doit être approuvée par le Sénat avant d’entrer en vigueur.
Le mouvement conservateur
Considérant que le chef du Nouveau Parti démocratique a déclaré avoir « rompu » l’entente de soutien et de confiance qu’il avait conclue avec le gouvernement libéral,
Considérant que le chef du NPD a déclaré : « Les libéraux sont trop faibles, trop égoïstes et trop soumis aux intérêts des entreprises pour se battre pour les gens »,
Considérant que le chef du NPD a déclaré que « le gouvernement libéral cédera toujours à la cupidité des entreprises et interviendra toujours pour s’assurer que les syndicats n’ont aucun pouvoir », en réponse à la demande de renvoi au Conseil canadien des relations industrielles du ministre libéral du Travail ordonner aux travailleurs de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada et de l’ILWU 514 de retourner au travail, violant ainsi leur droit de grève;
La Chambre est donc d’accord avec le chef du NPD et proclame qu’elle a perdu confiance dans le premier ministre et dans le gouvernement.