Rassurez-vous, je ne veux pas rentrer dans les polémiques qui alimentent la presse et les réseaux sociaux. Je ne veux pas « manger du Levrat ou du Cirillo ». Je préfère prendre le terrain, me promener dans la campagne et sur les hauts plateaux de France, où La Poste est aussi confrontée à la baisse des volumes de courrier, des services financiers et de la fréquentation des bureaux de poste.
Dernièrement, la presse étrangère a consacré des articles à ce que l’on appelle, non sans admiration, « notre poste tout-terrain ». Il évoque des bureaux de poste ambulants, l’imposant « camion jaune » qui se positionne sur le parking de la mairie d’un village de l’Orne. Il s’agit de cette facteur d’une soixantaine d’années qui, le matin, est au guichet de son village et qui, l’après-midi, fait sa tournée. Il s’agit pour elle de livrer des lettres et des colis aux personnes résidant à l’extérieur du village. Il s’agit généralement de couples âgés qui vivent seuls dans leur logement et ont de grandes difficultés à se déplacer.
Pour ce postier, la fermeture du bureau de poste avec, comme corollaire, le désintérêt pour ces gens, serait une catastrophe. Et pour ce M. Wahl, ex-banquier, PDG au siège de La Poste à Paris, « tant qu’il y aura des millions de Français qui habitent au bout des hameaux, on aura besoin de ces postiers tout-terrain qui, en plus du courrier et des colis, ramènent encore parfois le repas à la maison ». Formidable, dirait Adolf Ogi, notre ancien conseiller fédéral. Il aurait tellement raison.
