un camping-car (un peu plus) accessible

un camping-car (un peu plus) accessible
un camping-car (un peu plus) accessible

On ne présente plus la troisième génération de Renault Trafic, produite depuis 2014 et que l’on croise aux quatre coins du pays. Ce fourgon est disponible dans une multitude de versions pour répondre aux usages du plus grand nombre de professionnels et de particuliers, ainsi que sous différentes marques (Nissan, Mitsubishi ou encore Fiat et Opel/Vauxhall).

Mais derrière un physique quasiment inchangé, le Trafic SpaceNomad qui nous intéresse aujourd’hui se démarque de ses confrères en adoptant une vocation de véhicule de loisirs. Il s’agit en fait d’un fourgon aménagé proposé par Renault depuis 2022. Pour aborder ce secteur en plein essor, déjà occupé par Volkswagen, Ford ou encore Mercedes, la marque au losange s’est associée au spécialiste français Pilote, avec qui elle avait déjà proposé un Trafic modifié. version, mais commercialisée uniquement sur le marché suisse.

Le Trafic SpaceNomad est basé sur la version la plus courte de l’utilitaire de Renault (5,08 m de long), mais un modèle basé sur le Trafic L2 baptisé Grand SpaceNomad est également disponible (5,48 m de long). Contrairement à la version Nugget Plus de l’ancien Ford Transit Custom, cette longueur supplémentaire ne sert pas à installer des toilettes, mais simplement à offrir un espace supplémentaire afin, par exemple, d’accueillir un vélo sans avoir à démonter sa roue. La hauteur de 1,99 m du Trafic SpaceNomad lui permet d’accéder aux parkings équipés d’un portique de 2 m de haut.

Le Trafic SpaceNomad est proposé à partir de 61 900 € en finition Équilibrée, tandis que le Grand SpaceNomad demande 1 800 € supplémentaires. À ce prix, le camping-car Renault est équipé du quatre cylindres turbo diesel Blue dCi 150, avec une boîte manuelle à six rapports. Il est également proposé avec une boîte robotisée à double embrayage EDC à six rapports.

La finition iconique haut de gamme bénéficie d’un moteur plus puissant, le Blue dCi 170, automatiquement équipé de la boîte de vitesses EDC. Cette version que nous avons à l’essai coûte 70 500 €. Même si ce prix peut paraître élevé, il est en réalité assez bien placé par rapport à d’autres camping-cars vendus directement par les constructeurs, plus chers de quelques milliers d’euros, voire plusieurs dizaines de milliers d’euros, et même par rapport aux modèles commercialisés par des spécialistes. Aucune pénalité n’est à ajouter au prix du SpaceNomad Trafic, car les fourgons aménagés immatriculés VASP (véhicules automoteurs spécialisés) en sont exonérés.

Cette version haut de gamme propose de série la quasi-totalité des équipements auxquels ce Trafic SpaceNomad peut avoir droit. Seuls l’attelage ou la roue de secours sont fournis en option. On regrettera malheureusement que certaines fonctions ne soient pas proposées en raison des origines utilitaires du Trafic et de l’âge avancé de la génération actuelle. Il faudra ainsi se passer de la clé mains libres ou encore de la climatisation bizone et automatique.

Le Trafic SpaceNomad est disponible en seulement trois couleurs de carrosserie, dont le rouge carmin de notre modèle d’essai, mais toutes sont disponibles sans frais supplémentaires.

La vie à bord

L’aménagement fourni par Pilote au Trafic SpaceNomad reprend tous les éléments les plus classiques d’un fourgon aménagé. L’accès à la partie arrière se fait par une porte coulissante sur le côté droit du fourgon.

Le coin cuisine est situé au centre de la cabine et contient une gazinière à deux feux, un évier relativement grand et un réfrigérateur de 49 litres. Son grand volume lui permet d’intégrer un espace congélateur, une particularité rare à bord des fourgons aménagés.

De nombreux rangements sont également présents dans l’habitacle, au sein des meubles du coin cuisine, sous la banquette arrière ou encore dans la partie arrière du fourgon. Il est possible de ranger vos bagages sous la dernière partie du lit inférieur, derrière la banquette, ou encore de les surélever pour y déposer des objets hauts.

Il n’y a pas de table intégrée à l’espace central du véhicule, mais il est possible d’installer une table amovible logée dans le coffre. En revanche, le Trafic SpaceNomad n’intègre pas de chaises pliantes. Les sièges avant peuvent également être pivotés pour former un coin salon. L’opération nécessite le réglage des sièges et des dossiers. Il faut surtout desserrer le frein à main pour tourner le siège conducteur, avec beaucoup de prudence.

Un auvent permet de s’installer devant son van à l’abri du soleil, mais il est particulièrement difficile à installer.

Au total, 13 ports USB sont disséminés dans l’habitacle. C’est plus que nécessaire, mais on regrette qu’ils soient tous de type USB-A. Une prise domestique est également intégrée dans la kitchenette.

Un petit écran placé au niveau de la cuisine permet de vérifier le niveau de charge de la batterie auxiliaire et celui du réservoir d’eau propre, d’une généreuse capacité de 60 l. Cette interface affiche également la température intérieure et extérieure et permet d’allumer ou d’éteindre les équipements électriques.

Cette version emblématique est livrée en standard avec un petit panneau photovoltaïque intégré au toit relevable. Selon Renault, cela augmenterait l’autonomie électrique du Trafic SpaceNomad en mode camping de 48 à 72 heures, en fonction de l’ensoleillement bien sûr.

Un autre petit écran, cette fois proche de la banquette arrière, permet d’allumer le chauffage d’appoint électrique.

La banquette arrière coulissante comporte trois places. Elle est cependant très ferme et assez difficile à manipuler. La retourner pour la transformer en lit n’est pas non plus une mince affaire. Une fois l’opération terminée, vous bénéficiez d’un lit assez ferme de 124 x 185 cm.

Un deuxième couchage est intégré au plafond. Il nécessite de surélever le toit, monté sur vérins, ce qui ne nécessite pas de maîtrise très poussée. Le lit est également monté sur vérins. Doté d’un sommier à cuvette, il mesure 120 x 200 cm, mais est là encore un peu ferme. De plus, monter dans la couchette supérieure n’est pas à la portée de tous puisqu’il faut enjamber les sièges avant.

Une partie transparente et deux moustiquaires, dont une ouvrable vers l’extérieur, apportent de la lumière dans l’habitacle lorsque le toit est relevé. De nombreux éclairages assez puissants sont également intégrés.

Des rideaux proposent de plonger l’habitacle dans une obscurité quasi totale. Seule la lunette arrière aurait mérité plus d’attention, car elle laisse passer la lumière et nuit à l’intimité.

Enfin, une douche froide extérieure permet de prendre une douche à l’extérieur.

Infodivertissement et connectivité

Le Trafic SpaceNomad ne bénéficie pas des dernières interfaces de Renault. Son écran central de 8 pouces s’appuie toujours sur la vieille interface easy link, peu moderne. Assez lente, elle bénéficie néanmoins de la navigation et de la compatibilité avec Android Auto et Apple CarPlay, mais uniquement en mode filaire. La prise USB-A à droite de l’écran sert au partage de données, mais son emplacement ne permet pas d’accueillir facilement un smartphone et son câble.

Un chargeur à induction est également intégré en bas du tableau de bord.

L’instrumentation n’a droit qu’à un petit écran entre des compteurs encore analogiques. Rien de très moderne donc, mais l’ensemble reste néanmoins lisible.

Le Trafic SpaceNomad, comme les autres modèles de la gamme, est compatible avec l’application My Renault. Elle permet de géolocaliser son véhicule, ou encore de suivre son entretien, mais ne dispose pas de fonctions spécifiques à cette version améliorée. Impossible donc de démarrer le chauffage à distance ou de contrôler le réfrigérateur.

Manipulation et performances

Au volant, le Trafic SpaceNomad peine à cacher ses origines utilitaires. La présentation n’est certes pas désuète et regorge d’espaces de rangement, mais tous les plastiques sont durs, même ceux des accoudoirs de portes. Surtout, la position de conduite haute déplaira aux personnes de grande taille, même en réglant le siège conducteur.

Les mouvements de caisse sont certes ceux d’un bon utilitaire, mais d’un utilitaire tout de même. Le freinage n’est pas non plus des plus mordants. Heureusement, les performances de cette version 170 ch du 2.0 Blue dCi sont plus flatteuses. Avec ses 380 Nm de couple, il peut passer de 0 à 100 km/h en seulement 10 secondes. Si ce temps n’a rien d’exceptionnel pour une voiture traditionnelle, il est plutôt très bon pour une maison sur roues.

La transmission automatique à double embrayage EDC, bien qu’elle ne soit pas parmi les plus réactives, contribue à rendre la conduite du Trafic SpaceNomad moins intimidante.

Le rayon de braquage de 12,4 m entre trottoirs ne bat aucun record, alors que d’autres fourgons de la même catégorie parviennent à rester sous les 12 m.

Notre modèle d’essai, qui ne répond pas encore aux exigences de la nouvelle norme GSR 2 exigeant certaines aides à la conduite, se contente d’une alerte de sortie de voie. Le régulateur de vitesse n’est même pas adaptatif, ce qui peut être gênant sur les longs trajets autoroutiers.

La caméra de recul, livrée de série, est la bienvenue pour garer cet engin qui mesure plus de 5 m de long et près de 2 m de large.

 
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