Six entreprises sur dix prévoient de recruter pour mettre en œuvre la nouvelle directive européenne CSRD – .

Six entreprises sur dix prévoient de recruter pour mettre en œuvre la nouvelle directive européenne CSRD – .
Six entreprises sur dix prévoient de recruter pour mettre en œuvre la nouvelle directive européenne CSRD – .

Dans les grandes entreprises, le projet CSRD, pour « Corporate Sustainable Reporting Directive », bat son plein. Dès 2025, les groupes cotés en Europe de plus de 500 salariés devront adapter leur reporting environnemental, social et de gouvernance, sur la base de ce texte adopté fin 2022 et transposé en droit français à la fin de l’année dernière. Ce sera ensuite le tour des entreprises de plus de 250 salariés et de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026.


« En ce moment, mes homologues me disent souvent qu’ils ont mis tous leurs moyens sur le CSRD. Ils mettent leurs projets en pause pour faire ce reportage », Sébastien Mandron, directeur RSE du prestataire de services de paiement Worldline et directeur de l’association des directeurs du développement durable C3D, témoigne à L’Usine Nouvelle.

Surcharge de travail

En février et mars derniers, cette association a interrogé un échantillon de 85 managers pour évaluer l’impact de la nouvelle directive sur le plan humain et financier. Leurs entreprises font presque toutes partie de celles concernées par le CSRD en 2025 et 2026. Et selon les résultats de l’étude publiés jeudi 27 juin, ils connaissent une surcharge de travail du fait de cette obligation. Quatre sur dix le considèrent comme équivalent au travail d’un salarié à temps plein, 26% évoquent plutôt deux équivalents temps plein et 20% entre trois et cinq ETP, tandis que seulement 11% ne ressentent pas vraiment d’impact.

Pour faire face à cette charge de travail accrue, 63 % des personnes interrogées envisagent de recruter au moins un collaborateur supplémentaire à temps plein dans leur service RSE, et 24 % optent pour deux personnes ou plus. L’étude examine également l’évaluation des dépenses en ressources externes à l’entreprise pour mettre en œuvre le CSRD. Les trois quarts des dirigeants estiment cela entre 1 000 et 200 000 euros. 11% d’entre eux évoquent des budgets supérieurs à 600 000 euros. « Au total, nous ne parlons pas de millions d’euros. Il y a plutôt une mobilisation des ressources internes dans les grandes entreprises, comments Sébastien Mandron. Nous passons beaucoup de temps à collecter des informations auprès des métiers du risque, à travailler avec la finance… Je ne sais pas comment les entreprises qui n’ont pas de directeur RSE vont faire.

Le nombre d’indicateurs de reporting en hausse

Ces dépenses financent le soutien des cabinets de conseil, mais permettent également « le développement nécessaire des outils de collecte de données », note le C3D. Son enquête confirme en effet une augmentation significative des indicateurs utilisés par les entreprises pour rendre compte aux investisseurs. Ainsi, en début d’année, près de 70 % des entreprises prévoyaient une augmentation d’au moins 20 % de leur nombre d’indicateurs, avec même un doublement de ce nombre pour 16 % d’entre elles. Seules 4 % des entreprises ne signalent aucun changement. « Ce n’est pas une révolution totale, le CSRD reste bien aligné avec ce que nous faisions avant. Mais, oui, il y a forcément des extensions », specifies Sébastien Mandron.

Les nouvelles normes de reporting s’appuient également sur une analyse préalable de leurs enjeux RSE par les entreprises afin de déterminer les thématiques sur lesquelles elles publieront des informations. Cette analyse est réalisée à l’aide de la notion de « double matérialité » qui consiste à prendre en compte l’impact de ces enjeux, comme le changement climatique, sur l’entreprise et vice versa. Environ 60% des personnes interrogées identifient moins de 20 sujets qui concernent leur entreprise et un quart plus de 20. Ajustement des indicateurs, réalisation d’analyses de double matérialité, etc. Environ 20% des entreprises déclarent être en retard dans la réalisation de ces missions.

« Des résultats très clairs »

Au total, près d’une entreprise sur six considère la mise en œuvre de la CSRD comme « très coûteuse », tandis qu’un autre tiers la juge « acceptable ». Plus de 70 % des managers jugent l’ambition de cette directive « très importante », tandis que moins d’un quart la trouvent « bien calibrée ». Cependant, une large majorité pense également que cela changera les choses dans le bon sens. « Ce sont des résultats très clairs, nous ne sommes pas dans le « peut-être », observes Sébastien Mandron. Le CSRD nécessite une mobilisation massive, mais constituera une transformation majeure.

 
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