“Qu’est-ce qui bloque ?», on ne sait pas. Mais cela a le mérite de délier les langues.»Moi, sans l’Awex, je ne serais nulle part», poursuit notre interlocuteur namurois. “Et là, ils veulent couper dans les budgets. On va couper dans les ressources pour quelque chose qui rapporte beaucoup d’argent ! Mais réduisez plutôt d’autres choses !», dit-il.
mouette“Il faut appeler un chat un chat, l’argent qui coule à travers les murs, c’est fini, on ne peut plus vivre au dessus de nos moyens”
“Jéholet (le ministre wallon de l’Économie, MR, NDLR) veut couper à tout prix. Mais, sans l’Awex, nous ne bénéficierions plus de prospection, de conseils, de contacts. C’est un énorme gain de temps. Nous sommes prévenus des « drapeaux rouges », de ce dont il faut se méfier, en toute transparence, de ce à quoi on peut se fier, on obtient des rendez-vous facilement. Là, j’ai pu rencontrer très facilement la direction de l’hôpital Einstein.», poursuit-il. Saluant par ailleurs le rôle de la princesse Astrid pour faciliter les choses. “Les gens aiment rêver. Une princesse pèse dans la balance, elle donne de l’importance. Vous êtes quelqu’un à leurs yeux, ici, puisque vous êtes fait chevalier par la famille royale belge. Cela rend les choses plus faciles», poursuit-il, avec une pointe d’humour.
“Mais là, les politiques, dont Jeholet, ils arrivent, ils vont sortir la râpe à fromage… Alors qu’il y a des hommes d’affaires investis ici. Des grands profils, des Belges qui font gagner de l’argent au pays. J’ai peur qu’il fasse une bêtise en réduisant trop le budget de l’Awex à l’avenir. Et nous sommes plusieurs à le penser.ajoute-t-il. “Ça coupe tout le temps. Je peux comprendre la réticence des agences (comme l’Awex, hub.brussels ou l’Agence du Commerce Extérieur, NDLR) pour soutenir des projets», nous glisse un autre.
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Un doute légitime ?
De son côté, Pierre-Yves Jeholet assume et ne cache pas sa volonté de couper dans les dépenses publiques. “Le budget de l’Awex est un budget important qui a ses raisons d’être. Mais comme dans tous les secteurs, il y aura des efforts à faire“, nous explique-t-il lors d’une discussion. “Il faut appeler un chat un chat, l’argent qui coule des murs, c’est fini, on ne peut plus vivre au dessus de nos moyens», dit-il.
Et quand on rencontre Pascale Delcominette, l’administratrice de l’Awex, lors de la réception officielle, la question agace. Elle continue de sourire mais le message général fait peur. “Il y a la fin du plan de relance, l’indexation des salaires, on regarde tout ça… Ça ira mais oui, comme partout, il va falloir faire des efforts», a-t-elle finalement lâché, avant de partir à la rencontre des membres de la délégation. Pour discuter, réseauter, relâcher un peu la pression.
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A noter que le budget de l’Awex, en 2023, était de 82,5 millions d’euros. Mais il incluait des fonds du plan de relance. Il était de 71 millions d’euros en 2022 et, même si le bilan 2024 n’est pas encore publié, il devrait se situer autour de ces montants cette année. Reste à savoir concrètement combien l’Awex pourrait perdre l’année prochaine.
A noter enfin que les exportations wallonnes se sont élevées à 53,7 milliards de dollars, avec une croissance de 5,4% sur la période 2019-2024, dont 33,9% uniquement pour l’industrie pharmaceutique et chimique. Des spécialités pour la Wallonie, « contestées » par l’Inde. Mais ça tombe bien, la prochaine mission économique aura lieu en mars, dans ce pays le plus peuplé du monde.