les défis d’un secteur en évolution rapide

les défis d’un secteur en évolution rapide
les défis d’un secteur en évolution rapide

UNbderrahim Chaffai, Président de l’ACAPS, était l’invité, le 24 juin, de la quatrième édition des « Nuits de la Finance » organisées par Finances Actualités. Objectif : présenter les priorités de l’ACAPS dans le cadre du nouveau plan stratégique de l’Autorité à l’horizon 2026, dévoilé début juin. Deux tendances fondamentales transforment le secteur de l’assurance : une transformation digitale, qui fait progressivement émerger de nouveaux usages et de nouveaux risques nécessitant des adaptations réglementaires et une plus grande protection des consommateurs, ainsi que le chantier royal de la généralisation de l’AMO, qui nécessite un accompagnement à la hauteur de ses enjeux. Mais ce n’est peut-être que la partie visible de l’iceberg, car l’Autorité doit accompagner ces projets tout en veillant à ce que les acteurs de l’assurance soient en mesure de les accompagner.suite à un appui au développement du secteur et au renforcement de ses capacités.

Priorités stratégiques de l’ACAPS

Pour Abderrahim Chaffai, la protection des assurés est au cœur des priorités stratégiques de l’ACAPS. C’est même le point qu’il cite en premier. Il s’agit selon lui de promouvoir les bonnes pratiques au sein de la profession, d’améliorer constamment la qualité de service et de contribuer à une plus grande éducation financière et au développement d’une assurance inclusive. Il a également rappelé que le taux de pénétration de l’assurance au Maroc est de 4%.

Chantiers supplémentaires

Au-delà des nombreuses priorités stratégiques de l’Autorité, les équipes de l’ACAPS étudient un certain nombre de problématiques qui freinent le développement souhaité du secteur. Il s’agit notamment de la consolidation de l’assurance obligatoire instaurée par la réglementation actuelle, et de l’étude des pistes de développement de l’assurance vie, notamment de l’épargne dans le contexte actuel du marché des capitaux. Le régulateur a en effet constaté un déclin de cet important segment et cherche à en comprendre les causes afin de trouver les moyens de le relancer.

C’est certainement l’un des plus élevés d’Afrique et de la région MENA, mais il reste principalement tiré par l’assurance obligatoire. Un des objectifs de la profession serait de mieux outiller les assurés. Sur le plan réglementaire et prudentiel, Abderrahim Chaffai a rappelé la philosophie de l’Autorité : « Nous souhaitons améliorer l’encadrement et le comportement du marché. Pour cela, nous avons besoin de processus transparents, équitables et clairs entre opérateurs.

Par ailleurs, l’ACAPS est membre du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques avec d’autres régulateurs du secteur financier (BAM, AMMC et Ministère des Finances), et souhaite même institutionnaliser la gestion de cette typologie de risques en les incluant dans le code des assurances ou dans la loi relative au secteur. Quant au développement du secteur, Chaffai estime que cela nécessite une réduction des écarts de couverture et un soutien à la diversification de l’offre d’assurance. Côté numérique, là aussi, de nombreux chantiers sont ouverts, notamment avec la cellule Insurtech mise en place au sein de l’ACAPS, ou encore la publication de la circulaire relative à la distribution numérique que le secteur met en œuvre lentement mais sûrement.

L’ACAPS a également accompagné certains intermédiaires et entreprises dans la mise en conformité de leurs offres en ligne. Un autre projet stratégique concerne la durabilité du secteur avec, d’une part, un volet assurance qui répond aux risques de transition. Et, d’autre part, une partie liée aux investissements dans le secteur appelle à être plus responsable en prêtant attention aux risques physiques, de responsabilité et de transition qui seront réglementés via une circulaire. Concernant le secteur de la sécurité sociale, l’ACAPS envisage une refonte du modèle mutualiste qui devrait, selon Abderrahim Chaffai, se réinventer et adopter une nouvelle approche. Quant au projet royal de généralisation de l’AMO, l’ACAPS accompagne les pouvoirs publics dans la mise en œuvre de ce grand chantier.

Mise à jour SBR

L’ACAPS poursuit également le chantier normatif SBR (Risk-Based Solvency). Un chantier démarré en 2018 et que l’Autorité continue de stabiliser en multipliant les tests auprès de la profession. A ce stade, les compagnies ont réalisé une troisième série de tests pour le pilier 1, dit pilier quantitatif, et le modèle est désormais stabilisé, selon son président. Les résultats de ces tests montrent que la solvabilité du secteur passe de 3,5 dans le modèle actuel à 2,25 sous SBR, ce qui montre que la situation reste confortable pour le marché malgré les nouvelles contraintes réglementaires. Concernant le pilier 2, lié au volet gouvernance, le texte est quasiment prêt. Il a fait l’objet d’une circulaire que les compagnies d’assurance utilisent déjà et il est au niveau du ministère des Finances pour approbation. Quant au modèle Orsa (Own Risk and Solvency Assessment), il est également finalisé. « Il a été partagé avec les compagnies. « Nous continuons à l’expliquer avant de l’adopter définitivement », explique Chaffai, qui conclut sur le volet SBR en indiquant qu’il y a aussi une étape à réaliser appelée « articulation » ou comment passer de S1 à S2. Et de conclure : « Si tout se passe bien, le système SBR sera en place pour 2026 pour les comptes 2025. Tout est étudié avec toutes les parties prenantes pour que cette régulation soit dans l’intérêt de ce secteur et qu’elle soit durable », insiste-t-il.

Pour mener à bien ces projets, l’ACAPS maintiendra ses efforts en termes d’innovation. en vue de consolider sa position d’autorité innovante, agile et attractive, et de disposer des ressources nécessaires pour accompagner tous les enjeux, y compris la coopération internationale. Les ressources humaines et leur qualité font ainsi partie intégrante des priorités stratégiques de l’Autorité à l’horizon 2026.

Radioscopie sectorielle

Le chiffre d’affaires du secteur a atteint la barre symbolique de 60 milliards de dirhams en 2023, en développement soutenu depuis plus d’une décennie. Le TCAM (taux de croissance annuel moyen) de la branche Vie a atteint 12% contre 5,5% pour la non-Vie. Au total, le secteur affiche un TCAM de 8%, largement supérieur à la croissance de l’économie marocaine. Par ailleurs, le secteur investit massivement dans l’économie et participe à son financement avec un portefeuille d’investissement de plus de 230 milliards de dirhams à fin décembre, investi en bourse et en produits de taux. Le secteur a fait preuve d’une bonne résilience face aux différents chocs subis depuis la pandémie et continue d’afficher une plus-value latente de 21,7 milliards de dirhams, qui a légèrement diminué avec l’évolution de la courbe des taux et la volatilité du marché boursier. Mais cela constitue toujours un filet de sécurité indéniable pour le secteur et ses assurés.

 
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