Il est de plus en plus difficile pour les magasins spécialisés en jeux et jouets de rivaliser avec les géants du ligne, concluent plusieurs acteurs du secteur du détail après la fermeture de trois magasins en quelques semaines au Québec.
Rappelons que deux succursales Toy « R » Us (Québec et Drummondville), ainsi que le magasin Benjo, ont récemment annoncé qu’elles fermeraient bientôt leurs portes.
C’est la fin pour la succursale du magasin de jouets Toys“R”Us située au centre commercial Laurier Québec, qui fermera bientôt définitivement ses portes. | Crédit : Nicolas St-Pierre
Crédit : Nicolas St-Pierre
« Ce n’est certainement pas facile pour quiconque dans le secteur du commerce de détail en ce moment. Il faut savoir se réinventer. […] Il faut investir soit beaucoup de temps, soit beaucoup d’argent pour se démarquer, souvent les deux. Et parfois, même cela ne suffit pas », explique la directrice générale de Cadeau KID, Paule Rancourt.
Ce dernier ajoute que les consommateurs achètent davantage en ligne avant de se rendre en magasin et ont des demandes très précises. Il faut donc avoir le bon produit et le bon prix.
Paule Rancourt, directrice générale de Cadeau KID, un distributeur et importateur de jouets basé au Québec, lundi 4 décembre 2023. STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI)
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Le défi des plateformes chinoises
Le directeur général du Conseil québécois du commerce de détail, Damien Silès, s’inquiète également de voir que des entreprises de différents secteurs d’activité doivent désormais lutter contre des plateformes chinoises comme Temu qui vend de tout, et ce, « à des prix imbattables ».
« Une grande majorité ne respecte pas les normes de sécurité et inonde le marché. Il est très difficile pour les douanes canadiennes de vérifier tous ces produits, mais cela crée aussi un commerce déloyal pour nos commerçants. […] Si on est régis par les lois du Québec et du Canada en matière de sécurité, ils peuvent rentrer beaucoup plus facilement.
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“Nous sommes vraiment dans une période très compliquée pour nos commerces et nous avons besoin du soutien des commerçants car nous nous retrouvons complètement délaissés à cet égard”, ajoute-t-il.
L’expérience client, la clé ?
D’après M.moi Les détaillants de Rancourt qui savent se démarquer sont ceux qui réussissent à offrir un service à la clientèle hors pair. Elle croit qu’ils feront mieux grâce à leur connaissance des besoins de leurs clients qu’ils ont réussi à fidéliser.
Cet avis est également partagé par Laurent Côté, acheteur au Club Jouet Québec. L’entreprise a priorisé la formation et l’adaptation afin de rester pertinente, une décision qui s’avère payante puisque le magasin se porte toujours bien.
« Notre personnel est encore plus formé sur les produits pour la meilleure expérience possible et les consommateurs adorent cela. Nous restons également à l’écoute de l’évolution du marché et essayons d’être créatifs. Il y a quelques années, nous ne fabriquions pas de fournitures scolaires, mais nous avons développé ce créneau. C’est la même chose pour les activités et les sports de neige.
Laurent Côté, acheteur et directeur adjoint du Club Jouets de Québec. JOURNAL DE QUÉBEC/AGENCE QMI)
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC
Malgré tout, Mmoi Rancourt se demande quelle direction cela prendra dans les années à venir, non seulement pour les magasins de jouets, mais pour l’ensemble des commerçants.
« Pourront-ils égaler les prix de géants comme Amazon ? Et les clients seront-ils prêts à comprendre que le détaillant ne peut pas nécessairement proposer les mêmes prix que ces géants en ligne ?»