Fitzgibbon refuse de dire s’il investirait son propre argent dans Electric Lion

Pierre Fitzgibbon voit quand même un « avantage comparatif » dans Lion Électrique même si l’entreprise est, de son propre aveu, « en soins palliatifs ». L’ancien ministre refuse toutefois de dire s’il serait prêt à investir son propre argent dans cette entreprise.

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« Lion est encore aujourd’hui la seule entreprise de fabrication d’autobus scolaires en Amérique du Nord. Il y a donc un avantage comparatif», a déclaré M. Fitzgibbon au micro de Patrick Lagacé au 98,5 FM, mercredi matin, en omettant le fait qu’une entreprise américaine, IC Bus, possède une usine d’autobus scolaires électriques en Oklahoma.

Au cœur d’une véritable crise, l’entreprise de Saint-Jérôme a récemment prévenu qu’elle pourrait se retrouver à court d’argent en moins d’un an si elle n’arrive pas à se refinancer. Son titre à la Bourse de Toronto a beaucoup souffert, perdant 68 % de sa valeur en un mois, et près de 99 % depuis 2021.

“Lion est en soins palliatifs parce que les contrats n’y sont pas”, a analysé prosaïquement l’ancien ministre. Le Québec achète environ 500 véhicules de transport scolaire électriques par année. Il en faut 1000 pour être à l’arrêt. Dans le reste du Canada, les Américains n’en sont pas encore là.»

Investirait-il son propre argent ?

Interrogé sur la fiabilité des véhicules Lion, M. Fitzgibbon a défendu le constructeur en affirmant qu’« il y a eu des améliorations » et qu’une quatrième batterie avait été ajoutée aux véhicules pour leur donner plus d’autonomie.

« Elon Musk, avec Tesla, ça n’a pas été le cas [toujours] été un joyau […]. Je pense qu’il y a des à-coups, la route peut être sinueuse”, a-t-il ajouté.

Photo Martin Alarie

Surpris par l’optimisme de l’ex-ministre, l’animateur lui a demandé s’il serait prêt à investir de l’argent de ses poches dans Electric Lion. M. Fitzgibbon a pris la question de côté, préférant répondre que « le problème du Lion est sa dépendance à l’égard du gouvernement ».

Au fil des années, l’entreprise a reçu plus de 200 millions de dollars d’aides publiques.

« Northvolt renaîtra de ses cendres »

Il semble par ailleurs que l’optimisme de Pierre Fitzgibbon pour le secteur des batteries ne se dément pas malgré les récents déboires de Northvolt, qui vient de se mettre à l’abri de ses créanciers.

« Quand on regarde les fondations du secteur, c’est 17 milliards d’investissements. Oui, Northvolt vaut 7 milliards. La question est de savoir à quelle vitesse il se déploiera s’il se déploie », a-t-il déclaré.


Photo fournie par NORTHVOLT

“Je pense que l’industrie des batteries va être un succès”, a-t-il poursuivi. Quel rôle Northvolt jouera-t-il dans le secteur des batteries ? Il est clair que le chemin est sinueux en ce moment.»

Puis, interrogé sur les différentes entreprises en difficulté ou en faillite qui ont été soutenues par le gouvernement lorsqu’il était ministre, dont Taïga, Lion, LeddarTech et Nouveau Graphite, M. Fitzgibbon a répondu que « parier sur les bons joueurs est une science qui est très difficile à maîtriser.

Pierre Fitzgibbon a quitté la politique en septembre dernier, deux ans avant la fin de son mandat.

L’ancien ministre de l’Économie travaille désormais comme conseiller spécial au sein d’un cabinet d’avocats d’affaires, Osler, Hoskin & Harcourt, qui avait agi comme lobbyiste pour l’usine de cathodes General Motors, à Bécancour. Le constructeur automobile a reçu 152 millions de dollars du gouvernement du Québec pour ce projet.

 
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