Les taux directeurs baissent à l’international, une aubaine pour le Maroc (Attijari)

Les taux directeurs baissent à l’international, une aubaine pour le Maroc (Attijari)
Les taux directeurs baissent à l’international, une aubaine pour le Maroc (Attijari)

« Décision surprise ! » C’est ainsi Attijari Global Research (AGR) a qualifié la baisse de 25 points de base à 2,75% du taux directeur par Banque Al-Maghrib (BAM), lors de son deuxième Conseil de l’année, le 25 juin. A quelques jours du Conseil de la Banque Centrale, le Centre de Recherche du groupe Attijariwafa banque avait publié les résultats d’une enquête réalisée auprès des investisseurs les plus influents du marché financier. Dans cette enquête, la majorité des opinions tablaient sur un statu quo de ce taux.

Dans une nouvelle note d’analyse, les experts d’AGR estiment qu’avec cet assouplissement du taux directeur, BAM entame une nouvelle phase monétaire plus accommodante, qui fait suite à 4 statu quos successifs depuis juin 2023. « Même si cette décision semble cohérente avec l’orientation du Banque centrale européenne (BCE), elle contraste néanmoins avec celle de la Réserve fédérale américaine (FED), qui a décidé de maintenir son taux directeur stable pour la 11e fois successive”, souligne AGR. Le centre de recherche indique que l’inflation au Maroc confirme sa chute sous le taux directeur, soit 3%, depuis janvier dernier. Une tendance de fond à la baisse de l’inflation est donc observée depuis son pic de 10,1% en février 2023, un record de près de 40 ans.

Sur la base de son analyse, AGR relève deux tendances majeures qui soutiennent ce nouveau virage stratégique accommodant de BAM. Premièrement, les perspectives d’une poursuite de la désinflation sont favorables. En effet, les analystes d’AGR développent, malgré les risques liés à la décompensation du gaz butane au Maroc, les mesures prises par l’Etat pour un meilleur ciblage des populations pauvres et les mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages sont des facteurs d’assurance par rapport à l’évolution future de la situation. inflation.

La deuxième tendance concerne le pivot monétaire adopté par la BCE en juin. Prenant l’initiative pour la première fois d’abaisser son taux directeur avant celui de la FED depuis 25 ans, la BCE donne ainsi le ton du pivot monétaire à l’échelle internationale. Une baisse modérée de 25 points de base a donc été décidée malgré les inquiétudes sur l’évolution de l’inflation et les risques liés à l’impact d’importantes hausses de salaires dans la zone euro.

Pour les experts d’AGR, la fin du cycle de resserrement monétaire de BAM et le début d’un nouveau cycle accommodant pourraient se justifier par trois arguments. D’abord, le reflux confirmé des tensions inflationnistes. Ensuite, les nouveaux impératifs de soutien à la croissance nationale. Et, enfin, le changement de cap monétaire à l’échelle mondiale (12 banques centrales du Top 35 mondial ont déjà abaissé leurs taux directeurs).

Pour rappel, le Maroc entame une nouvelle ère d’investissement à travers l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, le déploiement du Programme de Réhabilitation des Régions du Sud pour 120 milliards de dirhams ainsi que l’échéance majeure de la co-organisation de la Coupe du Monde en 2030.

Compte tenu des prévisions inflationnistes rassurantes et de l’apaisement visible des pressions sur l’épargne nationale, AGR estime que BAM serait disposé à poursuivre son assouplissement monétaire en 2024. Le centre de recherche Attijariwafa bank indique en outre que cette nouvelle orientation de baisse des taux directeurs internationaux faciliterait le financement extérieur. du Trésor et limiter la pression sur le déficit de liquidité bancaire. Selon ses prévisions, BAM pourrait procéder à au moins une baisse de son taux directeur au cours des 12 prochains mois. Mais à condition que l’environnement inflationniste reste maîtrisé.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un forum santé pour prendre soin de soi
NEXT Le salon automobile de Genève sabordé face à la baisse d’intérêt des constructeurs