L’entreprise AV&R de Saint-Bruno-de-Montarville conçoit et fabrique des machines de finition abrasive et d’inspection visuelle de pièces de haute précision qui sont installées dans plus de 200 entreprises manufacturières à travers le monde. Son PDG, Jean-François Dupont, souhaite aujourd’hui élargir le champ d’action d’AV&R en dehors du secteur aéronautique, où l’entreprise réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires.
AV&R, pour l’automatisation, la vision et la robotique, a célébré la semaine dernière son 30e anniversaire en accueillant ses employés, partenaires financiers, fournisseurs et sous-traitants dans ses bureaux et son usine pour souligner l’événement. L’entreprise est logée dans le très reconnaissable bâtiment en forme de pyramide situé du côté de l’autoroute 30 à Saint-Bruno.
Jean-François Dupont, PDG d’AV&R, a voulu marquer cette étape importante dans l’histoire de l’entreprise qu’il a fondée en 1994 lorsque le groupe Walsh Automation lui a demandé de créer une division vision et robotique en lui promettant de la lui céder dès son arrivée. le seuil de rentabilité.
« Walsh a été vendu en 1999 à une société britannique et il nous a fallu six ans avant de pouvoir racheter notre division », se souvient Jean-François Dupont.
En 2005, le groupe qui fabriquait des robots d’inspection et de finition dans tous les domaines industriels, qu’il s’agisse du nucléaire, de l’aluminium ou de la papeterie, décide de se concentrer sur un seul secteur : l’aéronautique.
« Nous nous sommes spécialisés dans l’aéronautique avec pour objectif de devenir le meilleur fabricant de robots de finition et d’inspection au monde. »
En 2014, nous avons acquis Imac Automatisation pour augmenter notre capacité de production alors que de grands motoristes aéronautiques comme GE et Pratt lançaient de nouveaux modèles, il fallait répondre à la demande.
Jean-François Dupont, PDG d’AV&R, ingénieur en production automatisée, diplômé de l’ETS et aujourd’hui ambassadeur de l’établissement scolaire
L’entreprise de Saint-Bruno a ainsi développé des stratégies de programmes de cofinancement avec GE, Pratt et Rolls-Royce, en Grande-Bretagne, ainsi qu’avec le motoriste Safran.
L’entreprise devient rapidement le fournisseur de l’ensemble de ses usines ainsi que de plusieurs de ses sous-traitants, où ses machines de finition abrasive et d’inspection visuelle assurent la finition de pièces de précision.
AV&R assure également l’entretien, la réparation et la révision de pièces de moteurs d’avion usagées qui doivent être régulièrement révisées et entièrement remises à neuf. L’entreprise dispose de machines dans tous les grands centres de maintenance du monde entier.
Vers une plus grande diversification
AV&R a dû faire volte-face en 2020, lorsque le marché s’est effondré à cause de la pandémie. Pour atténuer ses pertes dans le secteur aéronautique, l’entreprise s’est lancée sur le marché des produits orthopédiques.
Les robots industriels d’AV&R permettent de détecter toutes les anomalies sur les implants de genou, de cheville ou de hanche qui sont en titane.
« Nous recherchions un marché de niche comme l’aéronautique et, depuis 2020, nous nous attaquons aux produits orthopédiques. Nous polissons les implants et détectons les anomalies qui peuvent apparaître pour garantir la précision de chaque produit », précise Jean-François Dupont.
AV&R a vendu à ce jour plus de 2 000 machines dans le monde et continue d’en commercialiser 35 à 45 chaque année. Cependant, l’entreprise est freinée dans son développement car elle ne dispose pas d’une capacité de production suffisante.
“Il y a beaucoup d’avions vendus partout dans le monde, nos machines sont demandées, mais nous ne pouvons pas augmenter la cadence car nous n’avons pas la main d’œuvre et nous n’avons pas le levier financier pour assurer cette expansion”, déplore le PDG.
À la recherche de partenaires d’investissement
Les principaux actionnaires de l’entreprise sont la Fondaction de la CSN et le Fonds de solidarité FTQ, qui détiennent 68 % de ses actions. Fondaction est présent depuis le rachat par les dirigeants en 2005, et le Fonds de solidarité lors du rachat d’Imac Automatisation en 2014. Jean-François Dupont et son associé François Arrien détiennent le reste des actions.
«Nous avons de bons partenaires financiers qui sont là depuis longtemps, mais nous aimerions avoir accès au capital de développement, avoir de nouveaux partenaires plus agressifs et désireux de réaliser des transactions», explique M. Dupont.
L’entrepreneur dit rencontrer régulièrement des fonds d’investissement qui pourraient souhaiter participer à la prochaine vague de croissance d’AV&R, mais rien n’a encore abouti.
« Nous avons toujours été rentables, sauf pendant le COVID-19 et pendant la crise de 2008. Nous voulons maintenant nous attaquer au marché manufacturier plus large. Au Québec, nombreux sont les entrepreneurs qui n’ont tout simplement pas le temps de penser à robotiser leurs activités.
« De nombreuses entreprises polissent encore les pièces à la main. Nous pourrions fabriquer une centaine de machines par an. C’est devenu accessible, mais les patrons de PME doivent prendre le temps de s’y pencher », suggère le PDG. Ses robots industriels se vendent entre 400 000 et 3 millions de dollars l’unité.
La philosophie d’AV&R a toujours été d’humaniser la robotique, de la rendre accessible afin que l’ouvrier qui polit les pièces à la main puisse faire fonctionner lui-même le robot. C’est pourquoi l’entreprise a développé un logiciel facile à utiliser, afin que l’expérience manuelle puisse être combinée à la précision de la machine.