Autre particularité : sa capacité à s’arrêter en un rien de temps. “C’est l’accélérateur qui contrôle le réacteur. Si on arrête l’accélérateur, en une microseconde, le réacteur s’arrête», commente Hamid Aït Abderrahim, directeur du projet Myrrha. Le système est donc plus sécurisé. Mais ce n’est pas tout : elle innove aussi par sa capacité à réduire drastiquement le volume et la durée de vie des déchets nucléaires. Selon le directeur du projet, la radiotoxicité des déchets nucléaires est ainsi réduite de 300 000 ans à 300 ans.
La fin de la première phase de Myrrha est prévue pour 2027. A terme, Hamid Aït Abderrahim espère faire de MYRRHA un centre de recherche pionnier dans la lutte contre le cancer. “Pour le traitement du cancer par radiothérapie, nous avons besoin de nouveaux radio-isotopes… Et surtout le nombre de patients de plus en plus jeunes, c’est une motivation extraordinaire pour nos chercheurs, de se dire ‘on peut participer à l’effort‘», commente-t-il.
Le projet est en partie financé par le gouvernement et également soutenu par l’Europe. La ministre fédérale de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), participe depuis plusieurs années à la surveillance de MYRRHA. “La question est de savoir si ce réacteur répondra aux attentes placées à son égard», a déclaré le ministre mardi. “Avec ce projet, notre pays reste pionnier dans la recherche nucléaire, avec un accent sur les applications médicales.“
