Le 6ème vol d’essai du Starship, dans la nuit du 19 au 20 novembre, a été globalement plutôt réussi. Même si SpaceX a cette fois omis de récupérer le booster Super Heavy, le deuxième étage a notamment réussi à rallumer ses moteurs Raptor dans le vide de l’espace – condition sine qua non pour les futures missions de l’engin. . Mais ce n’est pas la seule grande première célébrée par l’entreprise : le navire transportait sa toute première charge utile physique.
Intuitivement, on pourrait penser que SpaceX y aurait installé une réplique d’un satellite Starlink ou d’un instrument scientifique. Mais cette cargaison était en réalité bien plus inhabituelle : il s’agissait d’un fausse bananeque le public a pu voir flotter quelques minutes grâce à une caméra installée dans la carénage du Starship.
Ce fruit artificiel était d’abord destiné à servir indicateur visuel d’apesanteurafin de montrer que l’engin était passé dans une trajectoire suborbitale. Il a également servi de référence pour illustrer les proportions incroyables de la soute du Starship. Avec 17 m de haut et 8 m de diamètre, c’est de loin le plus grand de tous les engins spatiaux actuels ; pour référence, il s’agit d’un espace plus grand que tout le volume pressurisé de la Station spatiale internationale !
La première étape d’un long processus de certification
Une fois mature, le véhicule sera capable de déployer des équipements à la fois très lourds et encombrants, comme un grand nombre de satellites Starlink ou de gros instruments scientifiques. Mais avant d’en arriver là, SpaceX devra d’abord prouver à la Federal Aviation Administration (FAA), l’agence qui délivre les autorisations de vol, que son engin en est bien capable. La présence de cette banane, d’une taille comparable à celle d’un Starlink Mini, ne suffira évidemment pas à convaincre les régulateurs. Mais c’est un premier pas dans cette direction.
« Vous pouvez voir notre banane, qui sert aujourd’hui d’indicateur zéro G. “, a expliqué Kate Tice, ingénieure de l’entreprise qui commentait le lancement. “ Même si cette charge utile restera à l’intérieur du véhicule et ne sera pas déployée aujourd’hui, elle nous a permis de tester les procédures de validation de la charge utile requises par la FAA. C’est quelque chose que nous espérons faire l’année prochaine si nous commençons à faire voler nos premiers satellites Starlink sur Starship. “, a-t-elle précisé.
Cela nous offre quelques indices sur les prochains objectifs de SpaceX. Avec les prochains vols d’essais, la société d’Elon Musk commencera peut-être à installer des objets bien plus gros dans le carénage. Il ne s’agira probablement pas de véritables satellites, mais plutôt de masses inertes qui représenteront les appareils que Starship sera chargé de déployer en orbite une fois opérationnel.
Il est toutefois difficile à l’heure actuelle de déterminer si SpaceX donnera la priorité à cet élément. L’entreprise pourrait également se concentrer sur la reprise. Pour rappel, lors du 5ème vol d’essai, la société a réussi à attraper le propulseur Super Heavy grâce aux bras articulés de son immense tour de lancement – une véritable prouesse d’ingénierie qu’il faudra répéter de nombreuses fois. SpaceX devra également récupérer le deuxième étage, à savoir le Starship lui-même, de la même manière. Nous avons donc hâte de vous retrouver dans quelques semaines pour vous annoncer les objectifs des prochains vols d’essais.
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