Le gouvernement caquiste de François Legault va-t-il remettre de l’ordre dans les finances publiques du Québec ?

Le gouvernement caquiste de François Legault va-t-il remettre de l’ordre dans les finances publiques du Québec ?
Le gouvernement caquiste de François Legault va-t-il remettre de l’ordre dans les finances publiques du Québec ?

Ce texte est tiré du Courrier de l’économique. Pour vous abonner, cliquez ici.

Le gouvernement caquiste a promis de remettre de l’ordre dans les finances publiques, mais est resté évasif sur la marche à suivre jusqu’à maintenant. Jeudi, le ministre des Finances, Éric Girard, présentera son point économique et financier. Posera-t-il les bases de son plan de retour à l’équilibre budgétaire, qu’il s’est engagé à présenter au printemps prochain ? Voici quelques clés pour tout démêler.

Des déficits à l’horizon

Le retour à l’équilibre budgétaire a disparu des radars au Québec. Dans son budget présenté en mars dernier, le ministre Girard annonçait un déficit de 11 milliards de dollars canadiens pour l’année en cours. Il devrait diminuer progressivement jusqu’à 3,9 milliards en 2028-2029. M. Girard a aussi promis qu’un nouveau plan de retour au déficit zéro serait déposé un an plus tard, et que ce retour aurait lieu « au plus tard » en 2029-2030.

C’était alors tout un contraste avec le portrait dressé lors de l’actualisation de l’automne précédent, en novembre 2023, où l’on parlait d’un déficit de seulement 3 milliards et d’un retour à l’équilibre à partir de 2027-2028.

Au 30 juin, le gouvernement du Québec se dirigeait toujours vers un déficit de 11 milliards sur 148 milliards en dépenses de portefeuille et 10 milliards en paiement de la dette, rapportait le Québec le mois dernier dans un rapport trimestriel sur sa situation financière. Ce manque à gagner comprenait toutefois une contribution de 2,2 milliards au Fonds des générations ainsi qu’une petite réserve en cas d’imprévus (provision pour imprévus) de 1,5 milliard.

Rebond économique, Trump…

Du côté des revenus, le Québec voyait déjà cet été qu’on allait bénéficier d’un modeste rebond de l’économie après une année de stagnation en 2023, en plus de nouvelles mesures du gouvernement fédéral, dont la hausse de l’impôt sur les revenus du capital. . Du côté des dépenses, on s’attendait à payer le prix des terribles inondations de l’été, ainsi que des taux d’intérêt sur la dette plus élevés que prévu malgré leur récente réduction par la Banque du Canada suite à la baisse de l’inflation.

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait aussi assombrir les prévisions économiques d’Eric Girard. La réélection d’un président aussi protectionniste risque de nuire à l’économie du Québec, a déclaré le premier ministre François Legault au lendemain de la victoire américaine. « Des emplois sont en jeu », a-t-il déclaré, notamment dans les secteurs de l’aéronautique, des produits forestiers, de l’aluminium et des produits alimentaires.

Mais cela pourrait aussi être une bonne chose, a ajouté son ministre des Finances. « On voit que les marchés financiers apprécient les aspects liés à la déréglementation, aux baisses d’impôts… Tout cela pourrait stimuler la croissance économique. »

Économies possibles et urgences

La promesse du gouvernement Legault de présenter un plan de retour à l’équilibre budgétaire en même temps que son budget 2025-2026 s’est accompagnée de l’engagement de procéder à une révision en profondeur de l’ensemble des nombreux crédits d’impôt et autres mesures fiscales et budgétaires destinés aux particuliers. et les entreprises. Si nous sommes déjà préparés, il est possible que certains changements soient annoncés dans la mise à jour budgétaire de cette semaine, a indiqué le cabinet du ministre des Finances. Le Québec espère générer des économies de 1 milliard sur cinq ans grâce à cet exercice.

En revanche, des acteurs sociaux ont exhorté la semaine dernière le gouvernement à faire davantage face à la dégradation des conditions de vie des plus vulnérables. «Nous vivons une crise sociale au Québec», a déclaré un porte-parole. « L’itinérance est visible partout. Les familles se retrouvent à la rue, les travailleurs se retrouvent à demander de l’aide alimentaire. »

Gel du recrutement

Entre-temps, Québec a annoncé un gel du recrutement de nouveaux employés dans la fonction publique, à quelques exceptions près. Les établissements des réseaux de la santé et de l’éducation ainsi que certaines entreprises d’État, dont Hydro-Québec, sont notamment exemptés de cette mesure.

Le but de l’opération est de « ralentir la croissance du nombre d’employés dans la fonction publique » et ainsi de « respecter les budgets alloués pour l’année en cours », expliquait le mois dernier le Secrétariat du Conseil du Trésor.

Le gel, en vigueur depuis le 1est novembre dernier, est décriée par les syndicats du secteur public, qui y voient le début d’un retour aux années d’« austérité » libérale et qui estiment qu’elle entraînera une détérioration des services à la population. Le Québec se justifie cependant en devant « optimiser » les dépenses publiques.

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